Adieu à Deanna Durbin, morte dans une absolue indifférence...et autres miscellanées de nécrologies récentes oubliées par l'a-télévision.

Delenda hayeko. (Caton le Neuf)

God made me a singer and I just sang.  (Deanna Durbin)

Une jolie voix radiophonique de l'Hollywood d'autrefois s'est tue à jamais, le 20 avril 2013, dans l'absolue indifférence de notre anti-télévision qui, par ailleurs, venait d'ignorer la disparition - Arte incluse, comme de coutume - d'un des plus grands scientifiques français du XXe siècle, qui, plus était, combattit dans le bon camp contre les sectateurs de la mort brune : François Jacob. Du trio génial des trois savants qui, en 1965, furent conjointement honorés du prix Nobel de médecine, seul Jacques Monod, qui nous quitta en 1976, avant que l'information télévisuelle n'entrât en complète décadence et putréfaction, bénéficia d'une couverture nécrologique potable. Le précédent fâcheux d'André Lwoff, disparu en 1994 sans nulle annonce télé, s'est donc de nouveau vérifié...

Ô Deanna Durbin, ravissant rossignol du passé insouciant et innocent dont la vision de quelques films en vidéos médiocres enregistrées sur les chaînes satellites vouées au 7e art rétro en noir et blanc et en VO sous-titrée me permit de tenir le coup dans les mois qui suivirent la disparition de ma mère...

Je m'attachai alors à ces vedettes anciennes, d'un monde révolu, démodé pour la chébrantude se complaisant dans l'éternel présent, chébrantude sclérosée, roidie tel un transi du bas Moyen Âge cruellement décharné et porteur des stigmates de la décomposition d'une civilisation gangrenée par l'archi-marché. 

Deanna Durbin me plut, parce que ses films étaient légers, insouciants, point trop dramatiques, sans prétention, vivifiants, naïfs, presque mièvres mais ô combien séduisants. Elle ne chantait pas mal, vraiment, et elle était so glamorous !

Il faut l'écouter sur You Tube dans Les Filles de Cadix, l'ultra nostalgique et sublime Loch Lomond avec ses english curls, Nessun Dorma, l'Ave Maria et d'autres airs encore. Des esprits grincheux m'objecteront que Deanna Durbin n'était point cantatrice et que ses longs métrages sont kitchs. 

Adieu Deanna Durbin, so long RIP.

Le grave dans l'affaire, c'est que, outre François Jacob susmentionné, d'autres disparu(e)s illustres de ce mois d'avril 2013 venant de s'achever, en plus de la pauvre Deanna Durbin, ont "bénéficié" d'une ignorance médiatique polie, pour ne pas écrire méprisante : qui se souvient du chef d'orchestre français Jean-François Paillard, un des premiers défricheurs (certes, ses interprétations furent remises en question) de la musique baroque française, parti mi-avril  pour notre commun voyage sans retour ? 

 

On a aussi omis le grand violoncelliste Janos Starker alors que le moindre représentant des musiques officielles dites "actuelles" (donc démodables au fil du temps), drogué et alcoolique, bénéficie d'hommages appuyés s'étalant dans tous nos complaisants mass médias démagogiques pollués par la rentabilité ultralibérale qui appuie les transnationales de l'édition phonographique. 

Il ne faut donc nullement être surpris au final par le fait gravissime que ces mêmes médias télé corrompus aient, en toute connaissance de cause, intégralement boycotté toute évocation, même d'une femtoseconde, de Viviane Forrester, disparue le 30 avril (Arte aussi, bien sûr s'est tue !) parce qu'ils ont depuis belle lurette fait allégeance aux puissances hayekiennes en hommage lige d'homoncules rampants et nanifiés. Ils ne pouvaient admettre, ces parangons esclaves de dieux de fric hérésiarques, qu'une simple femme se dressât contre eux et contribuât à la prise de conscience mondiale, via l'Horreur économique, de leur turpitude qui point du tout n'incarnait un achèvement de l'Histoire...
 

Ils mourront avec ce système de Plutus qu'ils adulent, ils mourront ensemble d'évidence, même pas conscients de l'émergence du nouveau monde en gésine qui surgira à leur détriment après les avoir tous sapés et engloutis !

Leur faillite abjecte dans un océan de vomissure croupie et terreuse sera, à la semblance de la mort du marquis de Chauvelin six mois avant Louis XV, le signal de la curée nécessaire et de la fin prochaine. 

Tel Louis XIV s'adressant au marquis Louis Oger de Cavoye, ces complices complaisants d'un monde en train de s'écrouler, de s'effondrer de toute part, ces mass médias populistes et démagogiques dansant sur un volcan d'apocalypse, nivelés culturellement par le bas depuis belle lurette, devraient dire, à l'adresse de leurs patrons issus d'Hayek, de Friedman, de Thatcher et Reagan : "Mourrons ensemble !" Prions pour que les turbans noirs, les intégristes bruns, ne soient pas leurs naufrageurs !

Encore un nouveau billet rageur, me direz-vous. Je ne pratique pas le pamphlet mou dans la dentelle.

 Ci falt la geste que Christianus declinet.