dimanche 23 septembre 2018

Ces festivals estivaux 2018 qu'Arte n'a pas couverts.

Avec la lessive Gastounu, le linge sale n'existe plus. (André Franquin : Gaston Lagaffe)

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Ils existent par dizaines : Arte n'en traite qu'une sélection minime tout en se déclarant encore "culturelle". Elle se contente d'un minimum syndical concentré sur Avignon et Aix, avec, en prime quelques reportages focalisés sur la marge de la marge...
Encore, lorsqu'Arte parle du festival d'Avignon, c'est plutôt du in qu'il s'agit. De même; concernant le festival lyrique d'Aix, il arrive qu'Arte encense un opéra de fait éreinté par la presse écrite, tout en passant sous silence celui que ladite presse admirera : c'est ce qui est arrivé cet été même lorsque la chaîne fit tout un plat de l'Ariane à Naxos mis contestablement en scène par Katie Mitchell, porté aux nues au nom de l'immédiateté présentiste de #MeToo, au détriment de la véritable réussite de cette édition 2018 : L'Ange de Feu de Sergueï Prokofiev mis en scène par Mariusz Treliński. Les erreurs éditoriales d'Arte, qui se répètent inlassablement, ne s'arrêtent pas à ce type d'omission incompréhensible...de nature sans doute plus idéologique que proprement culturelle.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/03/Sergei_Prokofiev_circa_1918_over_Chair_Bain.jpg/220px-Sergei_Prokofiev_circa_1918_over_Chair_Bain.jpg
Car, au-delà d'Aix-en-Provence et d'Avignon, exceptées des manifestations archi marginales bien "chébrans", Arte n'a absolument rien dit des festivals de l'été 2018, allant jusqu'à escamoter (un comble ! ) la Mostra de Venise, le festival du film de Toronto et celui du cinéma américain de Deauville ! Comment voulez-vous continuer de faire confiance à une telle chaîne qui n'est plus que le fantôme d'elle-même ?
Quid de La Roque d'Anthéron ? Nada !
Quid des Vieilles Charrues ? Nada !
Quid des chorégies d'Orange ? Nada !
Quid de jazz in Marciac ? Nada !
Quid du festival interceltique de Lorient ? Nada !
Quid du festival Radio France Occitanie Montpellier ? Nada!
Quid du festival de La Chaise-Dieu ? Nada !
Quid du festival de jazz à Juan-les-Pins ? Nada !
Quid, quid, quid.... Nada, nada, nada ! Réponse quasi pavlovienne, limbique et reptilienne à l'interrogation : dis-moi, gentille Arte, as-tu consacré un reportage à ce festival ?
Ces omissions, toutes scandaleuses, qui déshonorent une chaîne se réclamant encore de la culture, sont-elle idéologiques ou leur cause est-elle juridique (pas le droit d'en montrer la moindre image...) ? Ou pire, parce que la chaîne est fauchée et ne dispose plus des moyens de sa politique, de ses ambitions désormais "bridées" ? Peut-être qu'Arte se repose à peu de frais sur les antennes régionales de France 3, censées couvrir les événements culturels hâtivement classés comme locaux...Que dire de plus ?
 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/9b/La_Chaise-Dieu_Abbatiale_Orgues1.JPG/1200px-La_Chaise-Dieu_Abbatiale_Orgues1.JPG
Il faudrait qu'Arte cesse de nous prendre pour des imbéciles et arrête de s'adresser exclusivement au petit cercle menu des bobos convaincus d'avance. Les festivals qu'elle escamote (donc méprise par son silence éhonté et éloquent) ne sont pas des ringardises pour Français périphériques convertis à la marine bleue ou aux populismes de douteux tribuns des deux côtés du spectre politique. Ces festivals jouissent d'une notoriété internationale incontestable : de fait ils n'ont pas besoin de la promotion factice d'Arte pour fonctionner. Souvenez-vous il y a peu d'années lorsque les nouveaux édiles fraîchement élus crurent bon de rogner les subventions à telle ou telle manifestation culturelle du cru. Certains furent contraints de mettre la clé sous la porte tandis que d'autres réduisaient drastiquement la voilure. Une carte catastrophique circula sur la Toile et ailleurs. Devinez qui ne bougea pas et ne dénonça pas cette mise en danger généralisée du tissu culturel festivalier hexagonal qui accentuait la marginalisation du désert français face à la capitale Bibendum gonflée d'obésité morbide ? Même pas besoin de vous le donner en mille, de vous apporter la réponse sur un plateau d'argent ou de gloser sur la couleur du cheval blanc d'Henri IV ! Le désintérêt d'Arte pour ce qui est hors de la marge de la marge ou de l'archi chébrantude ultra contemporaine est une lapalissade, un enfoncement permanent de portes ouvertes... Parfois, cette archi chébrantude confine au snobisme abscons et abstrus, égotique, et le prolo n'y a accès ni financièrement, ni intellectuellement !
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Il est significatif qu'Arte vient de défendre (de faire la promo, dirais-je) d'un festival tout récent (il n'en est qu'à sa deuxième édition) et tardif (d''extrême fin d'été); officiellement selon elle de musique sacrée : Via Aeterna qui s'est tenu du 20 au 23 septembre 2018, donc après tous les autres, y compris la Mostra, intégralement boycottée par la chaîne... Ce festival de "musique sacrée"répondait aux critères éditoriaux d'Arte : multiculturel, éclectique et transversal, mêlant les musiques traditionnelles du monde et paraît-il la musique médiévale (dont on n'entendit pas la moindre note dans le reportage, au profit des seules polyphonies corses). Là où le bât blessa le plus, c'est lorsque ce reportage annexa Chopin à la musique sacrée, alors que le festival pianistique de La Roque d'Anthéron  venait d'être boudé en sa totalité par ladite chaîne (et d'autres), presque réduit au seul quotidien régional La Provence (ce qui l'essentialisait d'office à la manière maurrassienne ou dans le sens élitiste ultra conservateur). C'est ainsi que la culture anciennement occidentale se suicide à petit feu...
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/59/Festival_de_Piano.jpg/250px-Festival_de_Piano.jpg
CQFD et sans commentaire...

Prochainement : des nécrologies de l'été 2018 omises par le journal Le Monde. (photo de Frank Giroud, scénariste de bande dessinée mort dans l'indifférence générale le 13 juillet 2018).


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