Ne me parlez plus de ce musicien salonard, de ce moustachu vénérable et neigeux dont les morceaux suscitent des épidémies de bâillements ! Fauré, c'est ce vieux bonhomme barbant, ce parangon de chlorose "Belle-Epoque" où l'on traînasse son spleen !
vendredi 22 novembre 2024
vendredi 8 novembre 2024
Le tromblon d'oncle Picsou.
Ouak ! (cri de détresse supposé de Donald Duck tel que rapporté dans les versions françaises des bandes dessinées italiennes de Mickey Parade)
Dans les vieilles bandes dessinées populaires que je lisais petit, lorsqu'il m'arrivait de délaisser Spirou, Tintin ou Astérix, je jetais mon dévolu sur les Mickey Parade italiens traduits en français, qui comportaient toute une série de récits complets dus à des auteurs anonymes obligés, dans le studio pour le compte duquel ils travaillaient, de signer "Walt Disney". Peu à peu, justice a été faite, et leurs noms ont été révélés, leur oeuvre cataloguée dans des sites spécialisés de la Toile.
Outre les colères proverbiales de Donald, c'était celles de Picsou, son célèbre oncle grigou, qui m'amusaient le plus. Pour les exprimer à l'encontre de son neveu incapable, il usait de l'argument persuasif d'une arme à feu étrange et archaïque : le tromblon !
Le tromblon brandi par oncle Picsou, capable de vous meurtrir gravement avec sa décharge à un coup, se présentait comme une espèce de fusil invraisemblable, droit venu d'on ne sait quel XVIIe siècle parallèle, qui présentait un canon à l'extrémité évasée. Je découvris bien plus tard que le terme tromblon avait deux synonymes, espingole et mousqueton, ceci à la faveur de ma lecture des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas et de ses suites, Mousqueton désignant le valet de Porthos, fidèle jusqu'à la mort.
Loin de moi l'idée de m'amuser à marcher sur les brisées de Roland Barthes et de ses célèbres Mythologies ! Une arme imagée, archaïque et ridicule, une arme de bande dessinée qui ne fait mal qu'en imagination, dont on ignore les dommages réels...
Prochainement : Gabriel Fauré : un centenaire réduit au service minimum.
samedi 19 octobre 2024
Café littéraire : Le Soleil des Scorta, de Laurent Gaudé.
Café Littéraire 24 octobre 2024
LE SOLEIL DES SCORTA
Laurent Gaudé, auteur Français, nous livre une fresque familiale Italienne ensoleillée, de 1875 aux années 80. Sur le massif de Gargano, dans la région des Pouilles, le soleil brille et brûle.
Les personnages aussi, peuvent être arides.
Tantôt vauriens pour devenir riches ; puis, pauvres avec la seule force du clan, pour affronter leur destinée. Nous sommes en Italie, alors les curés successifs tiennent une place moralisatrice. Au cours de différents tableaux, ce roman aborde entre autres : la rancœur, la vengeance, la rumeur, la malédiction, la vindicte populaire, l’exclusion, l’exil, la puissance de la fratrie, l’amitié indéfectible et l’honneur, à défendre à n’importe quel prix. Autant de sujets à discuter ensemble.
Sylvie Rétat
samedi 5 octobre 2024
Le catéchisme des Pieds Nickelés.
Autrefois - par exemple, le catéchisme impérial napoléonien - l'enseignement religieux catholique des enfants s'effectuait sous la forme de manuels de questions-réponses.
Pour évoquer d'anciennes figures populaires de la bande dessinée française, j'ai décidé d'utiliser la même formulation.
Question : qu'est-ce que les Pieds Nickelés ?
Réponse : une bande dessinée.
Question : qui sont les Pieds Nickelés ?
Réponse : trois personnages masculins : Croquignol, Ribouldingue et Filochard.
Question : quelles sont les caractéristiques physiques et signes particuliers des Pieds Nickelés ?
Réponse : Croquignol est roux et glabre avec un long nez (de fait, il est mal rasé) ; Ribouldingue porte la barbe ; Filochard est borgne de l'oeil droit et arbore une petite moustache carrée. Chacun n'a plus que quelques dents.
Question : que signifie leur nom ?
Réponse : il s'agit d'une expression signifiant : ceux qui ne sont pas portés sur le travail, donc, des paresseux. Soit les pieds sont trop précieux, nickelés, pour qu'on les abîme. Soit encore, il s'agirait de pieds niclés, atteints de rachitisme. Enfin, on attribue l'invention de l'expression à Tristan Bernard dans une de ses pièces, à moins que les éditeur de la série, les frères Offenstadt, aient suggéré le nom. les avis sont partagés.
Question : quelle est alors la profession des Pieds Nickelés ?
Réponse : il s'agit d'escrocs, de filous, qui vivent de combines.
Question : qui est le père graphique des Pieds Nickelés ?
Réponse : Louis Forton (1879-1934), dessinateur et scénariste.
Question : quand naquirent les Pieds Nickelés ?
Réponse : le 4 juin 1908.
Question : où leur bédé fut-elle publiée ?
Réponse : dans L'Epatant, qui parut de 1908 à 1939.
Question : qui reprit les Pieds Nickelés après la mort de Louis Forton ?
Réponse : René Pellos (1900-1998), entre 1948 et 1981.
dimanche 8 septembre 2024
Ces écrivains dont la France ne veut plus 46 : Madame d'Aulnoy.
O tempora ! O mores ! (Cicéron, première Catilinaire).
Les amatrices et amateurs de contes de fées ont la fâcheuse tendance de mettre toujours en avant les mêmes auteurs : Andersen, les frères Grimm, Charles Perrault.
Cependant, Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d'Aulnoy (1652-1705) fut l'exacte contemporaine de Perrault, mais on parle bien moins d'elle !
Prochainement : le catéchisme des Pieds Nickelés.
samedi 17 août 2024
Non-commémorations de l'année 2024 : Tu quoque Francis Blanche !
« Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand » (Pierre Dac).
Il y a un peu plus de cinquante ans de cela, le 6 juillet 1974, survint un événement inattendu, soudain et attristant : la mort de Francis Blanche, à laquelle le grand public qui l'aimait était loin de songer. Moi même, tout gamin à l'époque, je retins l'annonce télévisée bouleversante de cette disparition.
Il est étrange que, de nos jours, peu de programmateurs télé semblent se souvenir de Francis Blanche...
Prochainement : reprise de la série consacrée aux écrivains dont la France ne veut plus, volet n° 46 : Madame d'Aulnoy.
dimanche 14 juillet 2024
SANS PAPIER.
Agora, Théâtre du Rêve éveillé, Café littéraire, Ecran magique, la covid 19
change notre façon de communiquer. Finis les bulletins, les journaux. Lire sur un écran est peu confortable cependant c’est la seule solution, mais est-ce une catastrophe ? Il y a plus de quinze ans que je mets en page le journal du café littéraire, auparavant il fonctionnait bien sans cela. Max Ferri se retire comme un sage de son rôle d’animateur .Place aux jeunes sexagénaires et septuagénaires. Je pense que cela sera la continuité d’une recette qui a fait ses preuves pendant 23 ans et non une révolution, enfin nous verrons bien. La presse écrite en même temps « papier » est passée au numérique: Le Monde , l’Equipe etc. Les journalistes Tapuscritent leur papier , c’est je crois l’avenir des associa-tions de créer des forums où pourra s’exprimer celui ou celle qui a quelque chose à dire et à le faire partager. Il y a un côté positif pour la planète c’est l’économie de pâte à papier et par consé-quent moins d’arbres abattus « Pour sauver un arbre, mangez un castor ! »
mais un côté négatif, c'est l’augmentation nécessaire d ‘électricité pour le stockage des données numériques .
J’ai noté De -ci de -là ces infos :
illectronisme , c’est l’inhabileté numérique ou illettrisme électronique, c’est l'incapacité, que rencontre une personne à utiliser les appareils numériques en raison d'une absence totale de connaissances .
EduTubeurs Qu’ils soient instituteurs professeurs vidéastes ils passent des heures à transmettre leur savoir. Ils accompagnent chaque jour des milliers si ce n’est des millions de personnes sur You Tube. Un cahier de Télérama présente 26 chaînes offrant de nombreuses disciplines: Biolo-gie, Géopolitique, Science, Maths, Archéologie, Histoire, Peinture, Philo, Littérature. Etc.
Tapuscrit est un document rédigé à l'aide d'une machine à écrire ou d'un ordinateur muni d'un logiciel de traitement de texte.
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P.S .texte écrit en corps 14 pour un meilleur confort de lecture avec des caractères plus grands et donc plus lisibles.
Albert Bénaroya.
Prochainement : non-commémorations de l'année 2024 : Tu quoque Francis Blanche !
vendredi 28 juin 2024
Café littéraire du 27 juin 2024 - « Et que le vaste monde poursuive sa course folle » de Colum McCann.
Et que le vaste monde poursuive sa course folle, indifférent aux drames et aux espérances, aux douleurs, aux doutes et à la quête d’amour des millions d’habitants de la grande mégalopole qu’est New-York, qui témoignent pour l’humanité entière.
Les hommes dressent des tours et veulent toucher les cieux, mais un jour, l’un d’entre eux, plus fou ou plus raisonnable, se dresse, suspend le cours du temps et défie la mort.
Au-delà de l’exploit individuel qui interrompt l’agitation de la grande ville et unit ses habitants d’un même regard, ce récit est bien évidemment une ode à New-York et à celles et ceux qui y vivent.
Une ville où les monuments de pierre s’effondrent mais où l’humanité poursuit, malgré tous les drames, son cours.
New-York, de l’édification des tours jumelles du World Trade Center, à l’acte d’un funambule qui, au-delà du geste sportif, fait planer tous les sentiments, de la peur à l’admiration, de l’art et de la poésie à la sensation d’invulnérabilité et élève le possible humain. Un acte que survole un avion, image fugitive et terriblement prémonitoire.
New-York et ses quartiers, du Bronx à Manhattan, que tout oppose et dont les habitants ne se croisent jamais et pourtant ...
Un religieux qui s’abaisse au-dessous des plus faibles et de celles et ceux qui apparaissent comme la lie de la société, jusqu’à l’humiliation mais qui doute et se confronte au désir ; des prostituées, qui malgré leur détresse, portant un regard ironique sur les hommes qui se soulagent de leurs frustrations, leur violence, leurs échecs ; un groupe de femmes des milieux les plus divers, réunies dans le deuil commun de leurs fils, morts au Vietnam ; un couple d’artistes du Village en quête de création ou, parmi d’autres, un juge d’instruction qui croit encore au pouvoir de la justice: leurs histoires individuelles vont se croiser, leur humaine condition les unissant au-delà de leur couleur de peau et de leur origine sociale, et les conduire, pour un moment plus ou moins long, sur un chemin commun.
Avec ce roman, Colum McCann nous offre une fresque poignante dont les personnages nous poursuivent longtemps et qui nous interroge sur la vie, la mort, l’engagement, les limites que chacun s’impose, la guerre, l’injustice et le destin.
Une histoire qui, par une cruelle et tragique ironie de l’histoire, s’enrichit en ce début d’année 2024 d’une rencontre que coïncidence ou évidence, seule la littérature peut tisser.
Michel Antoni
samedi 8 juin 2024
Ces peintres dont on ne veut plus 11 : Johan Barthold Jongkind.
Gamin, je possédais une vieille encyclopédie Larousse qui, outre le fait qu'elle reconnaissait Maurice Utrillo comme un peintre majeur, présentait Johan Barthold Jongkind comme un précurseur immédiat de l'impressionnisme.
De nos jours, Turner a triomphé, et c'est Eugène Boudin (1824-1898), qui a ravi à l'impétrant le titre de prédécesseur de la révolution impressionniste.
Jongkind n'est plus mis en avant nulle part, du moins dans les médias mainstream, à la différence de Turner et Boudin, et presque plus personne n'en parle, malgré une présence certaine de ses oeuvres dans les musées français ! On pourrait poser la question : qu'est-ce que le pré-impressionnisme, et qui en sont les représentants ?
samedi 11 mai 2024
Bicentenaire de la disparition de Lord Byron : Madelen seule ?
Après Keats en 2021 et Shelley en 2022, voilà que le troisième grand poète romantique britannique se trouve à son tour privé de toute commémoration ! A une exception près, toutefois, une exception sidérante, inattendue, imprévisible ! J'ai nommé l'Ina avec sa bien connue plateforme Madelen.
Grâce à Madelen, je découvre l'existence d'une dramatique télé de l'ORTF en noir et blanc, diffusée en juillet 1973, intitulée Byron, libérateur de la Grèce, avec dans le rôle principal, Jean-François Poron (1936-2020). Le réalisateur est Pierre Bureau, par ailleurs peu connu.
Quelques mois plus tard, bis repetita : cette fois-ci, ce fut Joseph Conrad, écrivain incontournable s'il en fut, qui paya les pots cassés de la non-commémoration du centenaire de sa mort, exceptée, une fois n'est pas coutume, Madelen, qui fut la seule entité médiatique à effectuer un bon travail mémoriel en postant sur son site quatre adaptations littéraires du début des années 1970 !
Ces adaptations, contrairement au Byron, sont en couleurs, et constituent autant de coproductions franco-européennes, en général avec l'Italie :
- La folie Almayer, que Chatal Akerman réadaptera en 2011 ;
- Freya des sept îles ;
- La ligne d'ombre ;
- Au bout du rouleau.
Ces quatre téléfilms datent de 1973, et sont adaptés et réalisés par des cinéastes reconnus à l'époque : Georges Franju, Claude-Jean Bonnardot, Vittorio Cottafavi
(oui, le réalisateur du péplum réputé Hercule à la conquête de l'Atlantide !) et Jean-Pierre Gallo. Louis Guilloux
et Jean-Dominique de La Rochefoucauld (qui adapta aussi des nouvelles d'Henry James). Les interprètes s'avèrent tout aussi intéressants : outre des acteurs italiens, coproduction oblige, on y trouve Charles Vanel,
Roger Blin, Jean-Paul Tribout, France Dougnac, Fred Personne etc. A la musique, on remarque François de Roubaix, que d'aucuns regrettent encore...
Que conclure ? Déplorer une fois de plus - et de trop - l'incapacité culturelle de France Télévisions ou d'Arte à commémorer, dans le cas présent, des figures du patrimoine littéraire anglo-saxon, comme ce fut déjà le cas en 2016 avec l'ignorance du centenaire de la mort d'Henry James ? Croire à une supériorité supposée de l'ancienne télé face à la nouvelle ? De fait, si la culture littéraire s'est franchement effondrée dans notre "étrange lucarne", force est de constater que dans d'autres matières comme l'astronomie, l'archéologie et la paléontologie, notre télé (lorsqu'elle opte pour l'intelligence comme Arte le samedi soir ou France 5 le jeudi soir), s'avère bien meilleure qu'il y a un demi-siècle ! Vivement plus d'efforts dans le domaine de la vulgarisation littéraire !
Prochainement : retour de la série "Ces peintres dont on ne veut plus", avec cette fois-ci, Johan Barthold Jongkind.