dimanche 15 décembre 2024

Mo Yan : biographie pour le Café littéraire.

 Mo Yan (chinois : 莫言 ; pinyin : Mòyán ; « celui qui ne parle pas »), de son vrai nom Guan Moye (管谟业 / 管謨業, Guǎn mó yè), né le 17 février ou le 5 mars 1955 à Gaomi dans la province du Shandong en Chine. Wikipedia

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Né dans une famille de paysans pauvres du Shandong, Guan Moye a longtemps vécu au coeur de la campagne chinoise, dont l’évocation nourrit son oeuvre. Sa famille a connu la faim à l’époque du « Grand Bond en avant » initié par Mao Tse Toung. C’est aussi pendant la Révolution culturelle que, classé parmi les « mauvais éléments » au cours de ses études primaires, il doit quitter l'école en 1966 pour aller travailler aux champs, puis en usine.

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Il s'enrôle en 1976 et devient diplômé de l'Institut des arts et des lettres de l'Armée populaire de libération en 1986, puis en 1991 de l'université de Pékin. Sa formation tranche avec celle d’autres écrivains, imprégnés de la lecture des grands romans classiques. D’origine paysanne, il évoque le rôle joué par les histoires racontées par sa grand-mère, ainsi que son éducation au sein de l'armée.
 

Ses parents lui ont appris à éviter, par prudence, de trop parler en dehors du cercle familial. C'est la raison du choix de son pseudonyme, Mo Yan : « Celui qui ne parle pas ». C’est sous ce nom de plume qu’il publie sa première nouvelle en 1981, Radis de cristal. Sa reconnaissance est immédiate, mais ce n’est qu’avec Le Clan du sorgho (1986) qu'il atteint la notoriété. Le roman est porté à l'écran sous le nom Le Sorgho rouge (1987), par Zhang Yimou, qui adaptera aussi en 2000 Le Maître a de plus en
plus d'humour (1999).
Mo Yan ne cesse ensuite d’écrire et de publier, tout en restant employé à l'Institut des arts de l'Armée de libération jusqu’en 1999. Après deux grands romans, Les Treize pas (1989) et Le Pays de l'alcool (1993), Beaux seins, belles fesses (1995) confirme de manière éclatante son génie singulier.
Son oeuvre compte plus de quatre-vingt nouvelles, romans, essais, reportages, critiques littéraires, couronnée par l’attribution en 2012 du prix Nobel de littérature. L'autobiographie y occupe une part importante.

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Parmi ses autres oeuvres traduites en français : La Mélopée de l'ail paradisiaque (1988), Les Retrouvailles des compagnons d’armes (1992), Le Veau, suivi du Coureur de fond, nouvelles (1998), Quarante et un coups de canon (2003), La Carte au trésor (2004), Enfant de fer et autres nouvelles (189/2003), La Joie (2007), Wa /Grenouilles (2009), qui dénonce les excès de la politique chinoise de l'enfant unique, qui avait obligé sa femme à avorter de son deuxième enfant.


PS : Il a été reproché à Mo Yan, par ses collègues chinois, son manque de solidarité et d'engagement vis-a-vis des autres écrivains et intellectuels chinois réprimés ou mis en détention en violation de la liberté d'expression pourtant reconnue par la Constitution, ainsi que son silence envers le système de censure et d’oppression en Chine. Certains de ses écrits ont pourtant été censurés.

Prochainement : 47e volet de la série consacrée aux écrivains dont la France ne veut plus : Jules Romains.

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