Benedict Cumberbatch, né le jour même où je me rendis à Paris pour la première fois de mon existence...
En Julian Assange, dans un biopic brûlant archi contemporain...
Il y avait de quoi m'allécher tel maître Renard, moi que l'on prétend ne s'intéresser qu'aux choses du passé, parfois extrême (la paléontologie de l'explosion cambrienne chère au regretté Stephen Jay Gould, pour ne citer que ce sujet particulier et restreint bien que fascinant). Je bouillais d'impatience depuis que je connaissais l'existence du Cinquième Pouvoir, premier rôle en tête d'affiche de Benedict Cumberbatch, un de mes comédiens actuels préférés avec Matt Smith et Zachary Quinto.
Quelle ne fut pas ma rapide déconvenue face, d'une part, au concert discordant généralisé des mauvaises critiques et d'autre part, au sabotage délibéré de la distribution de ce film, sabotage auquel contribua Julian Assange lui-même... Les copies, en nombre par trop restreint, ne furent décidées et "tirées" (en numérique tout de même !) que les dernières quarante-huit heures avant la sortie du film ! Encore le week-end précédent (le premier de décembre 2013), tout portait à faire accroire à une annulation imminente de la diffusion française du film de Bill Condon consacré à l'affaire WikiLeaks. La casse délibérée et généralisée du au moins vingtième ou trentième long-métrage sciemment coulé (documentaires politico-sociaux inclus, y compris L'Esprit de 45 de Ken Loach) de l'année 2013 s'est soldée par un misérable, souhaité par les élites et dérisoire score de 30 000 entrées au box office truqué et arrangé depuis longtemps de manière à ce qu'il conforte la bien-pensance assise sur son sac de fric dominateur et impitoyable ainsi que le roi d'Angleterre médiéval qui présidait son conseil assis sur un sac de laine... Quels qu'aient été les défauts de l'oeuvre (et elle n'en est pas dépourvue, bien sûr !) était-ce une raison de m'en priver afin que je puisse émettre mon propre jugement dessus, me privant aussi de la délectation face à la performance fascinante d'un acteur fantastique et protéiforme (sans omettre Daniel Brühl) ?
Malgré tout ce chmilblick, le grand Benedict Cumberbatch a su résister aux sirènes et intimidations du sire Assange, qui le menaçait et souhaitait qu'il se retirât de l'oeuvre contre laquelle Mr WikiLeaks lança des ordres de boycott planétaire.C'est tout à l'honneur de cet acteur génial et courageux, par ailleurs horripilant et fascinant Sherlock Holmes magnifiquement transposé dans le monde actuel. Ce n'est pas comme les plus que contestables et dénaturantes mises en scènes de pièces de théâtre classiques et d'opéras anciens relookés à la sauce chébran tant vantés par les dithyrambes apologétiques et les panégyriques bobo d'Arte et autres, une chaîne qui, au nom de l'homophilie parisianiste qu'elle pratique nuitamment, vient d'afficher ouvertement son racisme anti pauvres et déshérités de l'enfer du Nord français puisque comme Louis XV, elle considère le peuple comme ignorant, puant, crasseux, bête et...démagogique fascisant et raciste, le rejetant unanimement dans les bras électoraux de qui l'on sait (je déteste le terme réducteur de populiste mis de nos jours à toutes les sauces). Et c'est cela, oui, tout cela, qui peut déclencher une nouvelle révolution française, même si elle risque de se produire dans le sens de la réaction la plus abjecte, hélas ! En 1789, le peuple était de fait conservateur... Tout reposa sur des malentendus.
Nos a-médias cuistres auraient plutôt mieux fait de bien couvrir la sortie du volontairement très mal distribué documentaire (comme tous ses frères d'armes brûlots de gauche) Les Jours heureux de Gilles Perret, sorti en toute discrétion entretenue y compris par Arte la traîtresse le 6 novembre 2013, film qui, équivalent français du docu de Ken Loach cité plus haut, démontrait ô combien nous devons demeurer vigilants face aux entreprises de détricotage, de démolition et de démantèlement pièce après pièce du modèle social (et non pas sociétal, mot trompeur libéral-libertaire forgé pour détourner notre attention à la manière des plus mauvais et décérébrants divertissements pascaliens) issu du programme du Conseil National de la Résistance.
Pendant ce temps, les historiens s'abîment dans des querelles byzantines sans fin sur les panthéonisations des représentants de cette même Résistance, ce qui, après des polémiques ravageuses, a pour effet que nul ne parvient plus à entrer au Panthéon depuis douze an déjà ! Relisez le Jean Moulin de Jean-Pierre Azéma, sa meilleure biographie !
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