Arte n'est plus désormais qu'une espèce de vieille fille restée coincée aux temps papa-popien et post papa-popien (du nom de la fausse identité adoptée par Zantafio, le cousin de Fantasio, dans la mythique aventure de Spirou de Fournier "Tora Torapa" en 1973) avec le cortège de toutes leurs suites chébrans qui en découlent, chaîne davantage sociétale que sociale, favorable à toutes les oeuvres socio-culturelles "tendance", à toutes les mises en scènes théâtrales et entreprises artistiques de déconstruction anhistorique, de décontextualisation des ouvrages du passé sous prétexte de les transposer au présent, quitte à commettre des contresens complets apparentés à des trahisons, d'en faire des réinterprétations et des relectures contemporaines prétendument mieux adaptées aux publics actuels qui s'en foutent de l'Histoire comme de leur première paire de chaussettes trouées et odoriférantes. De fait, Arte ne sert plus que l'ego intumescent de quelques infimes homoncules prétentieux pédants contemporains allumés que l'avenir s'empressera d'ensevelir sous un légitime oubli (Réflexions d'un docteur es lettres et sciences humaines post-révolutionnaire).
Eden de Megan Griffith, avec Jamie Chung,
Tom le cancre de Manuel Pradal avec Steve Le Roi...
Deux films qui vont au-delà d'un simple échec, parce que tout simplement victimes de tels imbroglios qu'ils ne sont tout bonnement pas sortis en salles, quoiqu'on les ait annoncés ! Je ne pensais pas de telles choses possibles dans un pays démocratique ! Hé bien, cela existe, et cela vaut toutes les dictatures bananières qui bloquent des oeuvres, les mettent sous le boisseau, les censurent, les camouflent, les rendent invisibles voire les détruisent pour "dégénérescence" après qu'elles aient subi chicanes et avanies multiples. Je n'émets ici aucun jugement critique, de valeur, sur ces deux films ; même s'il pourrait s'agir de navets, c'est le droit démocratique fondamental à leur accès que je défends ici !
Eden, événement sans précédent, avait bien eu droit à la couverture critique légitime et normale dans la presse, à l'occasion de sa sortie prévue le 20 novembre 2013. J'aurais dû me méfier : déjà, au printemps, les cas (concernant plusieurs documentaires dont certains, comme par hasard, davantage sociaux que sociétaux, qu'ils eussent traité des Peugeot, des Conti et autres...), s'étaient multipliés de non distributions finales, de non accès au parc toujours plus restreint de cinémas... Eden représente une absurdité exemplaire d'un long métrage annoncé et vu par strictement personne, puisque, preuve à l'appui du numéro de Pariscope de la semaine fatidique en question, il s'était retrouvé, tenez vous bien, avec zéro écrans sur Paris intra muros et partout ailleurs dans l'Hexagone !
Le 27 novembre suivant, Tom le cancre battit Eden à plate couture sur son propre (non) terrain ! Ne soyez ni abasourdis, ni ébaudis, ni scandalisés, ni choqués, ni prêts à prendre les armes pour venger le Christ comme l'avait dit Clovis dans L'Histoire de France en bandes dessinées en 1976 ! La télévision parla de la sortie de Tom le cancre comme si c'eût été une chose allant de soi, d'elle-même, logique, vraisemblable, normale enfin ! En l'occurrence, l'émission Entrée libre de France Cinq, dans la rubrique Les Annonces faites à Marie diffusa la bande-annonce du film de Manuel Pradal le mardi 26 novembre 2013. Le lendemain, rien, nada, la vacuité absolue pour un long métrage paraît-il jamais inscrit au registre des tournages, ni déclaré, sans nul visa d'exploitation à lui accordé, victime d'un imbroglio juridique (et peut-être bientôt judiciaire), tombé sous les chicaneries multiples, passé sous les fourches caudines dans un silence radio ahurissant, tout cela brisant sans doute irréversiblement la carrière d'un cinéaste de vingt ans de métier, qui fit jouer Harvey Keitel et Emmanuelle Béart, parce qu'il a fait tourner des enfants de maternelle à l'insu de leur plein gré (le tournage remonte à ... 2011 !), comme s'il se fût agi de petits esclaves au noir, et qu'on ne badine pas avec le travail des enfants dans la loi française depuis 1841 !
Les deux films dont je viens de rageusement de vous causer ce jourd'hui sont donc présentement fichus et déjà perdus à jamais, tel le tristement non célèbre Moulin de Daudet d'un billet précédent en 1992-94 !
Cependant, le massacre cinématographique se poursuit à une cadence mécanique et frénétique accélérée, fordiste et déshumanisée telle une chaîne de montage de Charlot, sous la houlette des multiples camarillas de bourreaux culturels qui décrètent démagogiquement en amont ce que le peuple doit voir en 500-800 salles et ne pas voir du tout en moins de cent, vingt, dix salles ! L'une des dernières victimes de ces nouveaux Deibler et Sanson de la culture déboulonnée de son piédestal se dénomme Les Gouffres, avec Mathieu Amalric, moyen métrage sorti en à peine sept copies le 8 janvier dernier. Les films meurent aussi et ils meurent en silence... Qui s'en soucie ?
Quand donc ce massacre culturel infâme daignera-t-il cesser ?
Dernière nouvelle : Manuel Pradal reprend du poil de la bête : il nous annonce un Benoît Brisefer : les taxis rouges, adaptation de la bédé parue dans Spirou en 1960-1961. Courage, Monsieur Pradal !
RépondreSupprimerSeule réponse, la censure, pas étonnant de la part d'une collabo.
RépondreSupprimerREEL SUSPECTS ?
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