Autant l'écrire tout de suite : le pélican que vous voyez sur cette photo n'est pas le bon. Ce n'est même pas le fils de celui dont il est ici question. C'est son successeur, sans lien de parenté. Il se nomme Petros II, comme s'il s'agissait d'un monarque ailé. Quid alors du premier Petros ?
Remontons aux années 1960, mais aussi à la fin de l'hiver 1984, si vous le voulez bien. C'était (je parle de février-mars 1984) une époque où les programmes de la 3e chaîne française étaient déclinés en autant de stations régionales (sauf diffusions communes d'avant soirée et de soirée), une époque où, selon la région, la 3 diffusait une feuilleton différent, de quinze minutes en l'occurrence, alternant les "antiquités" et les nouvelles productions fauchées peu convaincantes comme Une colonne à la cinq ou Monsieur Benjamin (avec Frédéric Pottecher). Le Petros original fut une attraction pour touristes en l'île de Mykonos, au nord des Cyclades. Il acquit une certaine célébrité, au point de devenir en 1965 le héros improbable d'un feuilleton télé coproduit entre l'ORTF et la Grèce. Un feuilleton tourné en couleurs, de surcroît, peut-être le premier du genre lorsqu'à noël 1965, il eut les honneurs de l'antenne française.
Je découvris notre pélican dans ce feuilleton découpé en tranches de 15 minutes fin février 1984 sur la trois de la PACA sous le titre alambiqué : Mykonos ou l'extraordinaire Petros. Des maisons d'un blanc immaculé, des moulins à vent, un pastiche musical folklorique imitant le sirtaki dont la partition était signée François de Roubaix...
Ecrivons-le franchement : L'extraordinaire Petros a été une déception de taille. Je qualifierais ce feuilleton de "stupidité" et le doublage français semble avoir aggravé mon impression négative. D'abord, le pélican parlait, et la voix était nulle ! Comme pour toute histoire enfantine (infantile ?) il faut un méchant caractérisé. Dans la série Petros, ce méchant se nommait Pétard, doublé en français par Julien Guiomar (1928-2010). Pétard était interprété par un comédien grec inconnu au bataillon chez nous : Panos Karavousanos. Pierre Goutas, dont le nom sonne comme celui d'un improbable et fictif empereur byzantin, avait réalisé cette oeuvrette plus ou moins alimentaire et anecdotique.
Pour quelle raison Pétard portait-il ce patronyme risible, bon à faire s'esclaffer les amateurs de mauvais "bons mots" simplistes ? Parce qu'il passait son temps à dynamiter les jouets ! Drôle de manière de les martyriser...Sous son identifiant élémentaire et ridicule, notre acteur grec endossait la peau du parfait "méchant" de carnaval conçu pour un âge mental de cinq ans. Souvenez-vous : plus le méchant est réussi, meilleur est le film. Hélas, avec Adolphe Pétard, nous n'étions pas gâtés et fort loin du compte. Dommage, car ce personnage revêtait tout de même un aspect intéressant : il s'agissait d'un magnat mondial du jouet, annonciateur de nos actuelles transnationales gourmandes en fabrications asiatiques à très bas coût sauf lorsqu'une Covid-19 vient ébranler tout le système global.
Afin de conserver la suprématie, notre magnat détruisait les jouets artisanaux "bien de chez nous" ou plutôt de chez Mykonos et les Hellènes.Il les dynamitait après les avoir volés (d'où son nom peu hilarant de Pétard digne de la pire lapalissade) et lesdits jouets "non industriels" s'en allaient mourir, pantelants et gémissants, tout en bas des rues pentues et pittoresques de Mykonos.
Ah, si seulement j'avais regardé la suite ! J'aurais pu savoir si un simple pélican possédait la capacité de combattre un humain, à moins que le volatile fût aidé dans sa tâche de justicier par d'autres bipèdes Sapiens...
Au fond, je me moque pas mal de la résolution de l'intrigue car, ce qui compte pour moi, c'est d'avoir appris peu après la réalité de l'existence de Petros le pélican, via un article de "Spirou" du début des années 1960 dont la référence et la date m'échappent. Je suppose que cet écrit remontait à environ 1962, sans certitude. Pour ce faire, je devrais fouiller dans ma collection qui n'est plus chez moi et même dans ma correspondance d'époque avec mon cousin, que j'ai pieusement conservée, mais non à mon actuel domicile !
A l'origine, Petros était un malheureux pélican blessé que l'on recueillit et soigna. Il ne tarda point à devenir la mascotte, le chouchou de l'île de Mykonos, une vraie vedette et attraction pour les touristes, ceci dès les débuts de son vedettariat à la fin des années 1950. Sans doute était-il jeune à l'époque, les pélicans étant réputés vivre 30 à 50 ans. Ainsi appris-je par l'article en anglais de Wikipedia la mort non point naturelle, mais accidentelle de Petros...en 1985 ! Autrement dit, pour discourir à la manière de Monsieur de La Palisse, notre volatile vivait encore en février 1984, lors de la diffusion bouche-trou régionale de ce feuilleton inique injecté à "forte daube".
Un lien présent sur l'article anglo-saxon est faux : il ne conduit pas à un extrait du feuilleton (devenu désormais invisible) mais à un reportage en couleurs des actualités anglaises où l'on voit la vie quotidienne de notre mascotte ailée cocasse prenant plus que ses aises.L'humour british domine ce reportage bienvenu. Par contre, la vidéo postée sur YouTube consacrée à la musique du générique signée de François de Roubaix est exacte. Disons donc au revoir à Petros en passant, ainsi qu'à ses frères et soeurs pélicans !
Prochainement : cinq acteurs français morts de la Covid-19 dans l'indifférence générale.
Pour quelle raison Pétard portait-il ce patronyme risible, bon à faire s'esclaffer les amateurs de mauvais "bons mots" simplistes ? Parce qu'il passait son temps à dynamiter les jouets ! Drôle de manière de les martyriser...Sous son identifiant élémentaire et ridicule, notre acteur grec endossait la peau du parfait "méchant" de carnaval conçu pour un âge mental de cinq ans. Souvenez-vous : plus le méchant est réussi, meilleur est le film. Hélas, avec Adolphe Pétard, nous n'étions pas gâtés et fort loin du compte. Dommage, car ce personnage revêtait tout de même un aspect intéressant : il s'agissait d'un magnat mondial du jouet, annonciateur de nos actuelles transnationales gourmandes en fabrications asiatiques à très bas coût sauf lorsqu'une Covid-19 vient ébranler tout le système global.
Afin de conserver la suprématie, notre magnat détruisait les jouets artisanaux "bien de chez nous" ou plutôt de chez Mykonos et les Hellènes.Il les dynamitait après les avoir volés (d'où son nom peu hilarant de Pétard digne de la pire lapalissade) et lesdits jouets "non industriels" s'en allaient mourir, pantelants et gémissants, tout en bas des rues pentues et pittoresques de Mykonos.
Ah, si seulement j'avais regardé la suite ! J'aurais pu savoir si un simple pélican possédait la capacité de combattre un humain, à moins que le volatile fût aidé dans sa tâche de justicier par d'autres bipèdes Sapiens...
Au fond, je me moque pas mal de la résolution de l'intrigue car, ce qui compte pour moi, c'est d'avoir appris peu après la réalité de l'existence de Petros le pélican, via un article de "Spirou" du début des années 1960 dont la référence et la date m'échappent. Je suppose que cet écrit remontait à environ 1962, sans certitude. Pour ce faire, je devrais fouiller dans ma collection qui n'est plus chez moi et même dans ma correspondance d'époque avec mon cousin, que j'ai pieusement conservée, mais non à mon actuel domicile !
A l'origine, Petros était un malheureux pélican blessé que l'on recueillit et soigna. Il ne tarda point à devenir la mascotte, le chouchou de l'île de Mykonos, une vraie vedette et attraction pour les touristes, ceci dès les débuts de son vedettariat à la fin des années 1950. Sans doute était-il jeune à l'époque, les pélicans étant réputés vivre 30 à 50 ans. Ainsi appris-je par l'article en anglais de Wikipedia la mort non point naturelle, mais accidentelle de Petros...en 1985 ! Autrement dit, pour discourir à la manière de Monsieur de La Palisse, notre volatile vivait encore en février 1984, lors de la diffusion bouche-trou régionale de ce feuilleton inique injecté à "forte daube".
Un lien présent sur l'article anglo-saxon est faux : il ne conduit pas à un extrait du feuilleton (devenu désormais invisible) mais à un reportage en couleurs des actualités anglaises où l'on voit la vie quotidienne de notre mascotte ailée cocasse prenant plus que ses aises.L'humour british domine ce reportage bienvenu. Par contre, la vidéo postée sur YouTube consacrée à la musique du générique signée de François de Roubaix est exacte. Disons donc au revoir à Petros en passant, ainsi qu'à ses frères et soeurs pélicans !
Prochainement : cinq acteurs français morts de la Covid-19 dans l'indifférence générale.
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