dimanche 24 novembre 2013

"Voyage sans retour", "The Conspiracy" et "Nos Héros sont morts ce soir" : trois films sabotés de l'automne 2013.

Et il existait des musiques dominantes, voire dominatrices, aux côtés de celles qui le deviendraient mais ne dominaient pas encore, sans oublier celles qu'on s'apprêtait à faire chuter de leur piédestal (Mes Mémoires, à propos de la chanson française, de la variété anglo-saxonne et de la musique classique dans la situation culturelle de 1970 environ).

Je suis un cinéphile éternellement insatisfait (aphorisme de moa).

 Voyage sans retour de François Gérard, avec Samy Naceri et Marie Vincent, sorti en catimini le 11 septembre 2013,
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The Conspiracy de Christopher Mc Bride, avec Aaron Poole, James Gilbert et Ian Anderson, distribué en toute discrétion le 18 septembre 2013,

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/7/7d/Poster_for_The_Conspiracy_(2012_Film).jpg             
Nos héros sont morts ce soir  de David Perrault, avec Denis Ménochet, Jean-Pierre Martins, Constance Dollé, Yann Collette et la formidable et magnifique Alice Barnole dans un trop petit rôle, sorti dans la quasi indifférence le 23 octobre 2013, bien qu'il ait été présenté au festival de Cannes dans les sélections parallèles,
 http://fr.web.img6.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/442/21044294_20130926114600441.jpg   

autant de sabotages, de feuilles mortes du 7e art de cet automne 2013 meurtrier, où, désormais, même des longs métrages américains (Eden) et français, malgré la parution normale des critiques dans la presse, se retrouvent sans une seule copie (y compris dans la capitale !) le jour officiel de leur sortie.
Les trois cas énumérés, bien que moins extrêmes que d'autres en ce moment (le biopic annoncé sur Julian Assange, avec le génial Benedict Cumberbatch dans le rôle titre, prévu pour le 4 décembre 2013, n'avait toujours pas de salle prévue hier...), demeurent toutefois emblématiques et symboliques de l'extrême dégradation culturelle de notre pays où il devient chaque semaine davantage impossible d'avoir accès à toujours plus d'oeuvres non encombrantes et bouffeuses de méga-complexes se démarquant de la massification des goûts dictée d'en haut, massification où, hors les dessins animés 3D, certaines comédies françaises "consensuelles" et films fantastiques pour ados venus d'Outre-Atlantique grouillants de vampires bellâtres et autres loups-garous peluches vivantes pour minettes, il devient insensé d'avoir envie de voir autre chose que ces lieux communs de la catégorie navets dans notre parc de salles obscures en voie de rétrécissement drastique dans les centres villes !
A l'ère du numérique à outrance, qui n'a rien résolu au point de vue de la diffusion, bien au contraire, malgré la facilité de reproduction induite par la dématérialisation, voilà qui est fort étonnant ! Moi qui en espérais une facilitation de la diffusion des "petits" films ! Quel naïf je fus ! Adonc, patients lecteurs, récapitulons :
- un film dérangeant sur l'islamisme à la française, si encombrant pour la bien-pensance dominatrice qu'on l'a censuré à Paris intra muros et à Toulouse via des polémiques générées par son acteur principal, prétexte béni par les censeurs de tout poil pour invisibiliser l'oeuvre ; 
- un long métrage canadien conspirationniste, fort instructif, donc dangerereux, forcément, surtout victime de la conspiration générale du silence hexagonal ; 
-  enfin, un magnifique hommage esthétique en noir et blanc au catch des années 60 et à un certain cinéma populaire dont le chantre George Lautner vient de nous quitter, film d'auteur revendiqué dont le consortium qui tient les parcs de salles chez nous a fait en sorte qu'il ne trouvât jamais son public....
 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/20/Georges_Lautner_Cannes_2010.JPG
Tels sont les longs métrages, disparates, inégaux ou éclectiques, qui peuvent tomber sous le couperet du sabotage culturel... et ce n'est pas fini !
Une foultitude de documentaires sociaux sur Outreau, les ouvriers de Peugeot, les Conti, après de bien discrètes sorties, n'ont pas droit au DVD !
Sarah Polley et son autobiographique Stories we tell  sont privés aussi de DVD et de blu-ray !
Le pendant de L'esprit de 45 de Ken Loach, Les Jours Heureux, de Gilles Perret, distribué en à peine 40 salles le 6 novembre, ce qui l'exclut d'office des petites villes, documentaire qui prouve ô combien on est en train de démanteler par couches, par tranches de salami hongrois inverti par l'ultralibéralisme, le programme social du Centre National de la Résistance, est en passe de passer inaperçu, puisqu'on s'est arrangé dans de hautes sphères pour qu'il en soit ainsi...
Trois films prévus en salles le 27 novembre 2013 n'ont toujours aucune copie de prévue au moment où j'écris ce billet billlieux...
INDIGNEZ-VOUS CULTURELLEMENT ! BOYCOTTEZ LES NAVETS EN 800 COPIES ! Ils seront de toute façon disponibles dans tous les autres supports de diffusion contemporains, téloche and co., alors que le film Mortem, sorti en salles le 3 octobre 2012 (vous avez bien lu), demeure à ce jour exclu de toute diffusion télé et en DVD-blu-ray ! Et, avec le satellite, nous avons jusqu'à 300 chaînes ! A quoi bon autant si ce n'est pour toujours diffuser les mêmes choses au lieu de la rareté ?
BOUGEZ ! N'ALLEZ PLUS VOIR LES FILMS TRUSTANT LA PRESQUE UNANIMITE DE NOS ECRANS AVEC OBSCENITE ET POUR LESQUELS LES A-MEDIA LECHE-BOTTES FONT TROP DE TAPAGE LOUCHE !

Prochain article : Snowpiercer, le Transperceneige. Encore un chef-d'oeuvre que je ne verrai pas sur grand écran !
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1 commentaire:

  1. Mortem a fini par débarquer en DVD...dix-huit mois après sa sortie en salles ! Pour rappel, le délai légal de sortie d'un film en DVD est de quatre mois. Du moment que le record de Tolstoï le Dernier Automne (vingt-deux mois entre l'exploitation en salles et le DVD !) n'a pas été battu...

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