dimanche 10 novembre 2013

Jiri Trnka, le magicien oublié de l'animation.

Qui se souvient encore de Jiri Trnka (1912-1969),
 http://www.panorama-cinema.com/V2/images/article/article560/1_trnka.jpg
 ce cinéaste d'animation tchèque ? Ce fut pourtant l'un des grands du film de marionnettes animées image par image, ne déméritant nullement aux côtés de Ladislas Starewitch,
 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/75/Starevich_1.jpg/220px-Starevich_1.jpg
 George Pal,
 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2f/George_Pal_(1979).jpg/220px-George_Pal_(1979).jpg
Tim Burton, Ray Harryhausen, Wes Anderson, Henry Selick, Serge Danot et Nick Park.Trnka fut un enchanteur, qui sut engendrer le rêve et la magie par le biais de minuscules poupées. Il joua le rôle incomparable d'un imagier du merveilleux et du rustique, de la légende antique, médiévale, mais aussi universelle, du conte concrétisé, rendu vivant par l'image animée. Dès mon enfance, je le connaissais comme quelqu'un de familier, qui comptait. Pourtant, plus personne ne daigne en parler de nos jours !
Il est vrai que l'invisibilisation intégrale de ses films à la télé française, qui perdure depuis une quarantaine d'années - à l'exception de l'unique diffusion d'un court-métrage, La Passion, par Arte, au milieu des années 1990, ne facilite pas la prise de connaissance de ses oeuvres merveilleuses et enchanteresses.
Alors que, via You Tube, l'on peut accéder aux courts ou longs métrages de Jiri Trnka, notre anti-télévision s'obstine dans sa bouderie et dans son ignorance, dans sa honteuse indifférence envers cet artisan de génie, qui a eu le tort d'exercer son grand art de l'autre côté du rideau de fer. 
Mais, autrefois, lorsque j'étais petit, on parlait encore de Trnka et des marionnettes tchèques, comme de quelque chose d'aussi génial et fantastique que les meilleurs films de l'âge d'or des studios Disney. Oui, je suis sûr d'avoir vu à l'ancienne télévision ne serait-ce que Le Prince Bayaya,
http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20130425090023/bjorn-san-juan/images/b/b6/Prince_Bayaya.jpg
 sans omettre Le Rossignol et l'Empereur de Chine. Il en fut de même pour les marionnettes polonaises, dont L'Ours Colargol, sur lequel je compte revenir un jour.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/66/Colargol_with_suitcase.JPG
Il fut un temps (1959) où la notoriété de Jiri Trnka était suffisante à ce que l'on nommait l'Ouest pour que Spirou en parlât et consacrât un article intéressant à son absolu chef-d'oeuvre (l'un de ses longs métrages les plus ambitieux) : le Songe d'une Nuit d'Eté.
 http://www.awn.com/mag/issue5.04/5.04images/dutka01.gif
Qui, en France, nous rendra Trnka ?  Qui, à la parfin, aura le courage d'acheter les droits de diffusion de ses films pour notre télévision délabrée et ruinée (Arte presque inclue, sauf certaines émissions dispersées et le ghetto du week-end) ? Qui ? Verrai-je de mon vivant Vieilles légendes tchèques dans de meilleures conditions qu'une VO non sous-titrée sur un ordinateur, saucissonnée sur la plate-forme de partage précitée ?
http://www.babelio.com/users/AVT_Jiri-Trnka_4405.jpeg
Je déteste qu'on rende les films invisibles pour d'obscures et injustifiées raisons juridiques, parce que c'est un patrimoine audiovisuel en danger de mort et d'oubli absolu. A l'heure où j'apprends qu'aucun éditeur de DVD et de blue ray ne souhaite sortir le film de Gianni Amelio adapté du Premier Homme d'Albert Camus chez nous (il n'est disponible qu'en italien sur Amazon !), force est de constater qu'il serait temps de mettre fin, par tous les moyens, aux caprices des mercantis marchands de soupe ultralibéraux qui nous imposent leurs saletés sur les écrans au détriment de ce qui devrait être réellement pérenne.
http://media.rtl.fr/online/image/2013/0327/7759898862_l-affiche-du-film-adapte-du-roman-posthume-d-albert-camus-le-premier-homme.jpg
Prochain article : Félicie de Fauveau, cette sculptrice interdite parce que du mauvais camp politique,  dont l'exposition tenue dernièrement au Musée d'Orsay a été boycottée par la totalité des médias à l'exception curieuse de Libération, et, plus logiquement, du site Internet La Tribune de l'Art. Louons Monsieur Didier Rykner de laisser de côté les considérations politiques obtuses et sectaires, ces considérations qui nous privèrent, voilà un décennie, de la panthéonisation d'Hector Berlioz, ineptie  pour laquelle  je conserve une rancoeur tenace.
 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7d/F%C3%A9licie_de_Fauveau.jpg

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