Being a woman, I have found the road rougher than had I been born a man. (Joan Fontaine : No Bed of Roses).
Grand'belle suis ; petite blonde aussi. (Aurore-Marie de Saint-Aubain)
J'avois décidé de parler ce jourd'huy du traité de l'anécrologie de Lady Joan Fontaine. Nul à la télévision n'avoit jugé utyle d'évoquer son trépas d'où le titre privatif dudit ouvrage. C'étoit pourquoy ledit traité de l'anécrologie de Lady Fontaine apparoit vide, faict unyquement de pages vierges, blanches, puisque personne en France ne s'étoit avisé que la mort d'icelle grande Dame de l'écran présentoit le moindre intérest. (Mémoires du Nouveau Cyber Saint-Simon).
Tout en faisant accroire qu'ils aimoient le cinéma, qu'ils le soutenoient, les journalistes a-cultureux d'"Arte" se montroient incapables de couvrir la moindre annonce nécrologique de grands comédiens anciens, ce qui prouvoit leur médiocrité intrinsèque à qui possédoit la capacité de les entendre. (Mémoires du Nouveau Cyber Saint-Simon)
Tout en faisant accroire qu'ils aimoient le cinéma, qu'ils le soutenoient, les journalistes a-cultureux d'"Arte" se montroient incapables de couvrir la moindre annonce nécrologique de grands comédiens anciens, ce qui prouvoit leur médiocrité intrinsèque à qui possédoit la capacité de les entendre. (Mémoires du Nouveau Cyber Saint-Simon)
Un scandale nécrologique majeur vient de se produire aujourd'hui en France, surpassant l'ensemble des précédents (ndlr : Henri Dutilleux et François Jacob, pour ne citer qu'eux) : la couverture médiatique télévisée inexistante de la disparition d'une très grande actrice. Euronews n'a même pas répété la brève insérée à la mi-journée et ni Arte, ni l'émission Entrée Libre de France 5, d'habitude souvent la seule à rattraper, prolixe, les annonces de décès négligées et ignorées par l'ensemble des autres ajournalistes salonards et incultes de notre antitélévision moisie, n'ont évoqué la mort de Joan Fontaine, ne serait-ce qu'une femtoseconde subliminale.
Ce texte réactif ô combien, commandé par une actualité douloureuse dont on fait en sorte que l'immense majorité des péquenots s'en foute, est là pour pallier toutes les insuffisances crasseuses d'un mass médium dès lors obsolète et condamné à une disparition programmée face à Internet. On glose sur le déclin de la presse papier, menacée en son existence même par le web... Et si, en fait, c'était la télé comme on l'entend encore dans son sens primitif qui était frappée à mort ?
Grande Dame aux yeux noisette, rose trémière qui enchanta Aurore-Marie de Saint-Aubain, formidable en ravissante tueuse, en Ivy Lexton,
géniale en Lisa Berndle,
inoubliable et fragile Lina McLaidlaw, en Tessa Sanger, en Jane Eyre, enchanteresse seconde Madame de Winter, reçois de moi ce mérité hommage ! Tes films ne sont point tous visibles ; certains, cela est regrettable, manquent à l'appel tel Man of Conquest où tu t'avéras ravissante et coquette...
D'autres ne furent pas parfaits, loin s'en faut, à la RKO surtout, mais qu'importe du moment que ta spéciale et singulière beauté au visage triangulaire, au regard malicieux et ironique, pailleté de vert, illuminait les plateaux du vieil Hollywood révolu à jamais. Ta disparition, un an après celle de l'immense, sublime et faramineux Jean Topart à l'inoubliable voix, représente pour moi un deuil irrémissible.
Toi-même, ne fus-tu pas aussi une Voix ? An English voice, so gorgeous, so beautiful, aux inflexions distinguées en diable. Et ton élégance, qui s'en souviendra encor ?
Toi-même, ne fus-tu pas aussi une Voix ? An English voice, so gorgeous, so beautiful, aux inflexions distinguées en diable. Et ton élégance, qui s'en souviendra encor ?
Les cuistres, les béotiens, les minus du Zorglub de Fournier dans Tora Torapa ne méritent plus aucune considération pour t'avoir omise en cette journée de douleur lugubre, de chagrin sincère. Leurs références culturelles, bloquées aux années 1960, ne savent plus rien de toi, de tes films, de tes rôles fantastiques qu'ils n'auraient jamais dû oublier, pourtant ! Les cuistres ! Leur oubli vain en confère à l'injure.
Primerose d'Aurore-Marie de Saint-Aubain, héroïne majeure et humoristique de notre oeuvre conjointe, à ma soeur et à moi, reçois ce bel hommage sincère ! Reçois-le, là où désormais tu te trouves, partie en ton sommeil, discrète... Tu revivras dans les pages de nos livres... à tout jamais puisque les paroles, dit-on, s'envolent et que les écrits demeurent.
Nous te reverrons, Joan Fontaine, irrésistible, notre Deanna Shirley, dans Cybercolonial. Tu resteras parmi nous, en tes films, par-delà la mort.
Qu'on se le dise !