Passés les blogs littéraires, t'as plus rien ! (Cyber Louis Ferdinand Céline)
Je veux combattre tous les oublis, toutes les turpitudes, toutes les injustices, tous les non-dits, toutes les omissions culturelles volontaires. (le nouveau Victor Hugo)
Aucun non traitement informationnel d'un événement culturel n'est fortuit. (Journal d'un anti bobo de Paris)
La communauté culturelle gay detestoit les gays de dextre et d'extrême dextre qui pourtant existoient ; elle les ostracisoit conséquemment. (le Nouveau Cyber Saint-Simon)
Après qu'il eut retourné sa soubreveste l'an Mil neuf cent octante trois, se reniant luy-mesme, le Florentin préféra flatter la câblitude, ainsi qu'on la qualifioit, plutost que de s'occuper de la grande misère du Peuple. (le Nouveau Cyber Saint-Simon).
Je m'ennuyais ferme en présence d'une telle littérature, qui n'était ni celle que je prônais, ni celle que je voulais. (Journal de Moa)
Ces sociologues et philosophes (ndlr : Bourdieu et Derrida) étoient parvenus à tétaniser et à neutraliser toute velléité de faire accéder le Peuple à la grande culture, en présentant celle-ci comme une obscénité bourgeoise. Ce fut lors que se rompit le pacte entre communistes, gaullistes et royalistes qui avoit produit la télévision des années Mil neuf cent soixante. (le Nouveau Cyber Saint-Simon)
Je m'ennuyais ferme en présence d'une telle littérature, qui n'était ni celle que je prônais, ni celle que je voulais. (Journal de Moa)
Ces sociologues et philosophes (ndlr : Bourdieu et Derrida) étoient parvenus à tétaniser et à neutraliser toute velléité de faire accéder le Peuple à la grande culture, en présentant celle-ci comme une obscénité bourgeoise. Ce fut lors que se rompit le pacte entre communistes, gaullistes et royalistes qui avoit produit la télévision des années Mil neuf cent soixante. (le Nouveau Cyber Saint-Simon)
Les béotiens monopolisateurs officiels frappent, frappent sans retenue, sans limite les feuilles mortes livresques qu'ils ont choisi de bannir parce qu'elles ne leur plaisent pas...ou s'en fichent comme de Colin-Tampon. Ils négligent sciemment ; ils taisent ce qui les dérange en leur confort installé ; ils jouent la déculturation crescendo. Pourquoi encore penser ? Big Hayek pensera à votre place, voyons !
Achetez les bouquins qu'ils vous prescrivent. Pas les autres ! Cliquez pour valider votre panier sur le site en ligne du Grand Méchant Loup. Les légions de cafres payés au lance-pierre, de matériel humain (selon l'abjecte phraséologie nazie) des Babels entrepôts s'occuperont de vous livrer le "produit" livre commandé, le mieux vendable, le mieux bancable, le plus rentable.
HEUREUSEMENT, IL EXISTE ENCORE DE NOS JOURS DE VRAIS LIBRAIRES POUR RELAYER LES SORTIES DE LIVRES DONT LES OFFICIELS DU JOURNALISME LITTERAIRE ET LE GRAND MECHANT LOUP EN LIGNE REFUSENT DE PARLER...
Cherchez donc, mesdames-messieurs, dans la presse sérieuse officiellement non stipendiée, le moindre "papier" de fond sur les livres suivants sortis en 2013 et souffrant de négligence critique pour des raisons diverses, cherchez et trouvez, si vous y parvenez... Chapeau bas !
Henry James : La Coupe d'or. Editions du Seuil. Nouvelle traduction de Jean Pavans : la meilleure de tous les temps, la plus respectueuse de l'envoûtement stylistique jamesien, de son phrasé si particulier qu'on rapproche volontiers de celui de Marcel Proust... Hé bien, jusqu'à maintenant, zéro article digne de ce nom consacré à cette retraduction événement ! la honte !
Peter Carey : La Clinique des Larmes. Actes Sud. Hormis sur les blogs littéraires qui en débattent, silence radio confondant autour de ce roman, certes consacré au thème de la résilience, mais qui le traite d'une manière originale et brillante, en utilisant le biais ou le vecteur d'une fascinante quête des automates et de leur univers. Dois-je rappeler ici Magdalena, une des plus belles aventures de Tif et Tondu ?
André Bucher : La Vallée seule. Editions Le Mot et le Reste.
En dehors de France culture, point grand-chose à signaler sur ce roman, qui a rencontré fort peu d'échos malgré son écriture proprement magnifique. On y retrouve une certaine transcendance de la nature, de la forêt et de l'hiver, du cycle de la terre, de celui de la Vie, vision fascinante qui vient puiser dans le substrat préhistorique de l'animal-gibier proie sacrée, chamanique, autour de la figure du vieux cerf sublimé. L'auteur cultive certes sa marginalité, son refus des modes, de l'ostentation médiatique, mais n'est-ce pas une raison supplémentaire pour encourager la lecture de son oeuvre, une des plus belles et abouties de cette année 2013 ? Selon moi, La Vallée seule est sans doute le livre - nonobstant la différence de style et de manière d'aborder les thèmes de la nature ancestrale et du primitivisme - qui se rapproche le plus de mon dernier roman, Le Couquiou.
Richard Millet : Trois Légendes. Editions Pierre Guillaume de Roux.
Malgré une salve éditoriale conséquente (trois publications concomitantes à lui tout seul), Richard Millet, après l'affaire que l'on sait, a endossé le statut de paria, d'ostracisé, d'exclu du Parnasse littéraire officiel. Certes, cette affirmation est tendancieuse, mais il faut reconnaître que le boycott de Millet ne se justifie pas toujours, bien que se trois derniers ouvrages soient inégaux, force est de l'écrire ici. Son Artiste du sexe, chez Gallimard, me semble une espèce de bluette jetée avec désinvolture à la face de ceux qui l'ont banni l'an dernier, comme s'il eût voulu dire : "Vous ne m'aimez plus, moi non plus (à la manière de Pialat en 1987) ; alors, puisque ce que j'écrivais chez vous ne vaut désormais plus rien selon vous, je vous adresse ce roman pas bon du tout, les oeuvres valables étant réservées à l'autre éditeur qui lui, m'a compris et soutenu."
J'interprète certes, ce geste éditorial de Millet qui fait preuve d'un certain panache (même si, sous ma plume virtuelle Azerty, cette expression peut paraître outrée et galvaudée). Cependant, il est indéniable que, parmi les extrêmement rares critiques parues çà et là, c'est L'Etre-boeuf qui est une réussite et Une artiste du sexe la boutade volontairement loupée. Là-dedans, tout le monde a oublié de mentionner le génial recueil de trois nouvelles Trois Légendes, où l'on retrouve pourtant avec délice ce style particulier à Millet, cette scansion, ce phrasé qui firent le charme de La Gloire des Pythre et de Ma Vie parmi les Ombres.
Gabriel Matzneff : Séraphin, c'est la fin ! La Table ronde. Bien qu'ayant été honoré du prix Renaudot essai, ce recueil (ou compilation) d'articles de presse étalés sur près de soixante années a été accueilli avec une franche indifférence, même après sa récompense amplement méritée, sans doute à cause de la personnalité sulfureuse d'un auteur, assez gidien au fond, de par ses goût "spéciaux" sur lesquels je n'ai pas du tout envie de débattre ici. Disons que l'ostracisme littéraire peut s'expliquer par bien des causes, politiques ou sexuelles, surtout lorsque les auteurs flirtent constamment avec l'abjection, se promenant le long d'une ligne rouge que, parfois, un de leurs pieds n'hésite pas à franchir de temps à autre. Hélas, Gabriel Matzneff demeure un de nos écrivains les plus talentueux, à la différence d'un Abel Hermant de sinistre mémoire... Je ne désire pas polémiquer sur des choses qui sont du ressort de la loi, surtout depuis un certain Marc Dutroux... Toujours est-il qu'écrire Lolita ou filmer La Petite de nos jours sont devenus des tâches artistiques impossibles...
Jean Clair : Les Derniers Jours. Galllimard.
Jean Clair, hélas, a une image qui lui colle à la peau : celle, injuste, d'un vieux réac nostalgique contempteur des dérives de l'art contemporain (d'une certaine forme mercantiliste et spéculative de l'art contemporain devrais-je préciser). Il n'en demandait pas tant ! L'ostracisme dont son dernier livre est victime (pas un article sérieux dans la presse officielle ne lui a été consacré !) mérite-t-il une telle ampleur ? Au fond, il se rapproche en ses propos de Richard Millet, sans toutefois exclure quelques dérapages et simplifications, qui induisent toujours chez les jdanoviens actuels, une riposte disproportionnée de mépris, d'ignorance, épidermique et pavlovienne (à moins qu'ils aient lu l'oeuvre scientifique de Skinner, pape du behaviorisme).
Dan Simmons : Collines noires. Robert Laffont. Trois ans pour traduire un roman de Dan Simmons, c'est proprement énorme ! Les critiques commencent à peine à paraître sur un bouquin pas pire qu'un autre, mais sans doute trop commercial pour nos cercles nombrilistes germanopratins qui l'ont délaissé plusieurs semaines durant, tandis que Drood, voici deux ans, avait d'emblée suscité d'abondantes et laudatives réactions critiques.
Je termine mon texte par un bref rappel sur Jasper Fforde, adulé au départ, presque ignoré et oublié maintenant par nos cercles de criticulets qui l'avaient encensé, auteur que j'aime, dont les traductions et publications se poursuivent dans l'indifférence un peu malveillante de ceux qui, appliquant les mots apocryphes de Rémi à Clovis, on brûlé ce qu'ils ont adoré pour adorer ce qu'ils avaient auparavant brûlé...
Mesdames, messieurs, c'est à vous de parler de Jasper Fforde, de commenter ses derniers ouvrages ! La balle est dans votre camp !
JE COMPTE SUR VOUS !
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