J'ai décidé de résister à ce présent-là (Chroniques de moi-même).
Dietrich Fischer-Dieskau et
Gustav Leonardt, ces grands sautés nécrologiques
de l’année 2012, ont eu d’illustres prédécesseurs prouvant que la déliquescence
de la télévision française en matière de disparus importants n’est pas un phénomène inédit.
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Barbara Stanwyck, grande actrice américaine
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Jean Dorst, grand zoologiste : Le Peuple migrateur lui a été
dédié
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Jean Arthur : même chose que Barbara Stanwyck : remember Mr Deeds !
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Nathan
Milstein, sublime violoniste
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Sylvain Joubert, grand acteur de télévision: Ardéchois Coeur fidèle, c'était lui !
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Louis
de Broglie, immense physicien
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Zino Francescatti : ce violoniste a été réduit à
l’envergure d’un simple musicien régional (un violoneux local, devrais-je
écrire, vu le mépris absolu dénoté par ce genre de désinformation digne de
Staline, sa mort n ’ayant été annoncée à l'époque que par les seules actualités
PACA de FR3)
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Rafael Alberti : le grand poète espagnol,
sciemment déjà occulté de son vivant, ne pouvait que passer inaperçu en mourant
en toute discrétion
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André Lwoff, pourtant prix Nobel de médecine en
1965 (d’ailleurs, quasiment aucun décès et aucune attribution de prix Nobel, ne
sont considérés comme annonçables par nos a-infos!)
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Jacques de Bourbon-Busset (comme un académicien
sur trois) : il se souciait des autres
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Pierre Laroque, pourtant le père de la Sécu!
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Daniel Mayer, pourtant résistant, défenseur des droits de l ’Homme et
ancien président du Conseil constitutionnel
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Eugène Guillevic, poète, parce qu’il n’était pas
du « bon camp » (celui des ultralibéraux CQFD), la remarque s’appliquant
à André Stil (on annonça l’élection de Bernard Pivot à son couvert des Goncourt sans que son décès eut été l’objet de la
moindre brève télévisuelle ! Sine
qua non, le péquenot ne lisant jamais la presse écrite était supposé
ignorer de facto la disparition d’André
Stil ! )
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Francis Crick, codécouvreur de la double hélice
de l’ADN, sous prétexte qu’il aurait « usurpé » sa découverte
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Henri Noguères, lui aussi dans les droits de l’Homme
et la résistance ! Il existe désormais une fâcheuse tendance médiatique à s’étendre
sur les morts des salauds, des collabos, des dictateurs, et à ignorer ceux qui
ont été des humanistes : il n ’y a qu’à voir le plat qui fut fait à
l’époque sur la disparition du gourou Gilbert Bourdin sans oublier
d’autres monstres plus récents d’une
envergure encore plus considérable et
néfaste!
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Victoria de Los Angeles, cantatrice espagnole,
parce que lancée sous Franco? (là, nous sommes en pleine aporie et
contradiction typique des tris informationnels à la française – j’annonce le
collabo, je saute le résistant mais j’oublie cet artiste qui débuta à la
mauvaise époque totalitaire tout en omettant cet autre du parti des fusillés ; peut-être tout simplement l’impétrante
n’appartenait pas au monde des musiques
dominantes officielles instituées et actuelles)
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Jean Roba, l’inoubliable auteur de Boule et Bill, qui eut le malheur de
disparaître juste avant Raymond Devos qui l’occulta. Il fut le Prokofiev de ce Staline-là (ils moururent en même-temps, si l'on s'en tient à la date officielle du décès de Staline).
§
Et
d ’autres, tant d ’autres encore, dont le romancier américain
Thomas Tryon, dont Robert Mulligan adapta le meilleur livre : L'Autre. Je dédie ce billet d'humeur à la mémoire de Madeleine Rébérioux
(1920-2005) que j ’eus la chance de rencontrer en juin 1986.
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