vendredi 9 mai 2025

Louis Feuillade, ma chi è ?

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J'aurais pu intituler cet article "Louis Feuillade : l'Ecran fantastique seul ? "

Ce fut un réalisateur éminent du cinéma muet français, des films à épisodes : trois titres suffirent à assurer sa gloire : Fantômas (1913-1914), Les Vampires (1915) et Judex (1916). 

Description de cette image, également commentée ci-après 

On parlait à l'époque de ciné-romans.


samedi 5 avril 2025

Sénèque : maximes, sentences et paraboles.

 Luca GIORDANO 1684, la mort de Sénèque - Musée du Louvre

Citations extraites des Lettres à Lucilius, livres I à IV, éditions les Belles Lettres 1995, traduction d'Henri Noblot revue et corrigée par Antoinette Novara.

C'est n'être nulle part que d'être partout.

Retire-toi en toi-même autant qu'il est possible.

Fais-toi l'esclave de la philosophie et tu possèderas la vraie liberté (Epicure, cité par Sénèque).

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Le sage seul est satisfait de ce qu'il a.

Nous nous émerveillons devant certains animaux qui passent indemnes au travers de la flamme.

Le sage s'accommode à la nature.

La philosophie enseigne à agir, non à parler.

Celui-là est grand, qui,  au sein des richesses, demeure pauvre.

Nul n'est riche en naissant.

Il n'est poltron qui aimerait mieux toujours pendiller que tomber une fois.

L'avide désir du grand bien est sans risque.

La mort ne compte pas les années. Tu ne sais où elle t'attend : attends-la donc en tout lieu. 

L'affection des âmes viles ne s'achète que par de vils procédés.

A quoi bon des voeux ? Fais-toi heureux toi-même.

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Du plus humble logis on peut s'élancer jusqu'au ciel.

Songe qu'au temps où nous nous faisions écouter des dieux, ils étaient d'argile.

Un arbre isolé ne retient pas l'admiration aux lieux où toute la forêt monte aussi haut. 

Nul ne sait être à soi.

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Nous venons au monde sans espoir de grâce.

Un remède ne profite que s'il séjourne.

Frein doré ne fait pas meilleur cheval.

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Prochainement : Louis Feuillade, ma chi è ?

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samedi 15 mars 2025

Café littéraire : « La Gouteuse d’Hitler » de Rosella Postorino.

 Le sage se suffit. (Sénèque)

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 « La Gouteuse d’Hitler » de Rosella Postorino

Présentation, par Marc Jeangérard.

Roman paru en 2019

Un roman VRAI, un VRAI ROMAN au cœur de l’histoire

UN ROMAN VRAI

L’autrice, Rosella Postorino, née en Calabre en 1978, est une écrivaines très connue en Italie où elle a obtenu plusieurs prix littéraires.

Ayant découvert, grâce à la presse, les souvenirs de Margot Wölk, la dernière « goûteuse d’Hitler », Rosella Postorino voulut en savoir plus en la rencontrant. Mais, il était trop tard, car cette dernière était décédée en 2015, à l’âge de 96 ans. Rosella Postorino décida alors d’écrire son histoire. Et c’est ainsi que la terrible expérience de Margot Wölk  est devenue le magnifique roman de Rosa Sauer.

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L’histoire des « goûteuses » est authentique. Elle est l’une des nombreuses conséquences de la paranoïa d’Hitler, évidente à partir de la fin de l’année 1942.

Entre le «Berghof » de Berchtesgaden et le bunker de Berlin, la « Wolschanze » (la tanière du loup)

Ruines de la Wolfsschanze

 de Gross-Partsch devint le refuge essentiel d’Hitler, situé en Prusse Orientale, non loin du fameux « couloir » de Dantzig. C’est là qu’aura lieu l’attentat de Juillet 1944 et cet évènement constitue bien le tournant « historique » du roman. Près d’un an et demi plus tôt, la lourde défaite de Stalingrad avait déjà commencé à semer le doute dans une partie de la population allemande.

UN VRAI ROMAN

Le récit linéaire de la narratrice, à la première personne, suit et analyse ses sentiments et réactions, et rend ainsi l’intrigue passionnante, voire envoutante.

Intrigue alimentée par l’impressionnante galerie de personnages qui peuplent les jours et les nuits de Rosa.

Il y a d’abord les « goûteuses », d’Augustine, la rebelle provocatrice, aux « enragés » - sont-elles vraiment nazies ou simplement opportunistes ?-, en passant par la fragile et naïve Léni, jusqu’à la mystérieuse et inquiétante Elfriede, l’un des ressorts du dénouement.

On peut aussi s’interroger sur les rapports ambigus de Rosa avec ses beaux-parents aux réactions parfois surprenantes, avec Krummel le curieux cuisinier d’Hitler, presque… sympathique ? Et bien sûr, la Baronne Maria dont la soirée est l’un des tournants de l’intrigue.

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Enfin, les hommes. Un duo emblématique : Grégor, le mari, le soldat de la Wehrmacht fidèle à son devoir qui devait revenir puis sera « porté disparu »… Soutien ou conscience de Rosa. Et Ziegler, l’amant mystérieux, surprenant… à chaque instant ! C’est un SS.

Un moment assez particulier attire l’attention du lecteur : à partir de la page 266, ce mélange savant de deux récits, la séance de cinéma –de propagande, la spécialité de Goebbels- et le minutieux suspense de l’attentat…

 Illustration.

Autre sujet de réflexion et, sans doute de discussion : les femmes « sans hommes », veuves, célibataires ou simplement seules. (Cf. la première guerre mondiale et en France, l’occupation)

Le roman nous en donne trois exemples. Heike, mère de deux enfants, aura une relation sans lendemain et avortera. Léni sera violée par un jeune soldat. Enfin Rosa « veuve » sans enfant aura un amant.

Rosa et Grégor, son souvenir, Ziegler son amant et Elfriede constituent la trame du dénouement, à propos duquel le lecteur est prié de se faire une idée… !

Bonne lecture.                                

 Marc Jeangérard

 Le 13 mars 2025


vendredi 21 février 2025

Café littéraire : l'Oubli que nous serons.

 PRESENTATION DU LIVRE « L’OUBLI QUE NOUS SERONS » D’HECTOR ABAD.

Par Hélène Valéro.

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Au départ il y a eu de ma part, une attirance pour le récit de l’amour inconsidéré d’un fils, pour son père assassiné. Un fils  qui écrit pour lui rendre hommage et lutter contre l’oubli.
Puis à la lecture j’ai été submergée par les méandres de la pensée d’Hector Abad qui à travers son introspection et le récit d’une chronique familiale nous livre bien d’autres pistes.

-    L’analyse de la situation politique en Colombie et particulièrement dans la région de Medellin.

Medellín

-    L’état de la médecine en Colombie et le rôle tenue par son père, 

Description de l'image Colombie carte.png.

-    La famille avec un père et une mère dont il nous détaille une généalogie pour le moins alambiquée et un quotidien familial entre « tradition » et « Siècle des lumières » et au sein de la famille le rôle tenue par les femmes entre autre sa mère.

-    La religion entre une mère traditionnaliste catholique pratiquante et un père libéral et parfois permissif.

J’essaierai d’aborder brièvement ces thèmes et j’espère que des historiens, médecins et (ou) férus de politique dans la salle, pourront intervenir sur ces derniers.


RESUME DU LIVRE

 
En 1983, Hector Joaquim, fils du Dr Hector Abad, revient à Medellín, depuis Turin où il a fait ses études.
Il revoit sa vie heureuse de petit garçon avec ce père qu’il vénère, sa mère et ses cinq sœurs. Si la mère, nièce de l’archevêque, est profondément catholique, et a fait venir Josefa, une religieuse, pour l’éducation des enfants, Héctor Abad est pour sa part très libéral et ouvert.
Il ne prie pas, ne va pas à la messe, et explique à son fils que le monde n’a pas été créé en sept jours selon le récit de la Genèse, mais par un choc sismique. Ces convictions suffisent à choquer dans un pays obnubilé par la religion, et le docteur Héctor Abad, remercié de l’université part enseigner en Indonésie. Lorsqu’il revient, il découvre que sa fille Marta est atteinte d’un cancer. Elle ne survivra pas et sa mort jette la désolation dans cette famille heureuse.
Dans les années 80, le conflit armé s’aiguise. Lorsque les FARC

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 abandonnent la lutte armée pour s’insérer dans la vie politique en fondant l’Union Patriotique, les paramilitaires et des membres de la force publique exécutent ses membres les uns après les autres. Héctor Abad rejoint les défenseurs des droits humains et dénonce la violence, d’où qu’elle vienne, guérilleros, paramilitaires, armée.
En 1987, il se porte candidat à la mairie de Medellín en les renvoyant dos à dos, mais apprend qu’il figure sur une liste de personnes à abattre.
Effectivement, le 25 août, il est attiré dans un guet-apens par une inconnue, qui lui parle d’un hommage à un de ses collègues assassinés : il est froidement abattu par un commando à moto. Son enterrement est suivi par une foule agitant des mouchoirs blancs.


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dimanche 16 février 2025

Ces écrivains qu'on ne veut plus traduire.

 Description de cette image, également commentée ci-après 

Cette autrice décédée en 2021 vous dit-elle quelque chose ? Lestat le vampire, son personnage fétiche, vous vous en souvenez ? Saviez-vous que Prince Lestat et l'Atlantide, paru en français depuis 2017 (ça fait une paye...) était suivi d'un ultime roman d'Anne Rice (puisqu'il est question d'elle), Blood Communion, dont la parution chez nous commence à se faire attendre depuis des éons ? Encore s'agit-il d'un seul roman, opus ultime alors que parallèlement, plusieurs écrivains anglo-saxons des littératures de l'imaginaire, et non des moindres, ne sont plus traduits pour le marché hexagonal depuis déjà une grosse décennie ?

samedi 25 janvier 2025

Tous les Gaston.

 Illustration. 

M'enfin ! (exclamation favorite de Gaston Lagaffe).

Je confesse ignorer à ce jour dans quel gag précis de la bédé de Franquin Gaston Lagaffe s'est exclamé pour la première fois "m'enfin" ! (un exégète stupide et pointilliste)

J'ai souhaité dédier ce texte à Tous les Funès, un roman argentin délirant d'Eduardo Berti, écrivain membre de l'Oulipo, traduit et paru en français chez Actes Sud en 2005. 

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Partons pour commencer du prénom Gaston, bien rare de nos jours, de son origine et de son étymologie. Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu'il est d'origine germanique.