Pour le présent article, d'aucuns vont me reprocher ma vitesse de réaction et de production.
Sachez, lectrices et lecteurs éventuels, que ce blog n'est pas soumis - à l'instar des réseaux sociaux que je juge trop limbiques - à l'obligation de traiter à chaud les sujets qu'il aborde.
Adonc, ne soyez pas surpris par ce texte "tardif" relatant et critiquant l'absence presque complète de couverture de la disparition, le 19 février 2020, d'un des plus grands journalistes de la seconde moitié du XXe siècle : Jean Daniel. Même son hommage présidentiel aux Invalides a été peu ou prou escamoté !
Cette "dénécrologie" (une parmi tant d'autres) est proprement honteuse, compte tenu de l'importance d'une personnalité comme Jean Daniel. Mais voilà, rien n'y a fait car il ne se nommait ni Johnny, ni Jean d'O... Il faut être d'une ignorance crasse pour avoir oublié que Jean Daniel fut le cofondateur du Nouvel Obs le 19 novembre 1964 avec Claude Perdriel. Il faut être un sacré profane, un frère ignorantin, un sycophante de la bêtise pour ne plus se rappeler combien Jean Daniel fut un homme de son temps - que dis-je, un acteur incontournable de notre histoire contemporaine - lorsqu'il impulsa l'engagement du Nouvel Obs dans les grands débats de société du dernier tiers du XXe siècle, tel le combat pour le droit à l'IVG.
Certes, on peut reprocher ultérieurement à Jean Daniel d'avoir ménagé et épargné le pouvoir mitterrandien malgré ses erreurs et errements non exempts de critique... Mais Jean Daniel, homme de la France libre, engagé contre l'odieuseté antisémite de Vichy qui abrogea le décret Crémieux lorsqu'il fut de la division Leclerc et de l'épopée de la 2e DB, méritait amplement l'hommage de la Nation, hommage qu'ignorèrent crânement les homoncules qui, trop souvent, donnent le la atrocement cacophonique d'un contenu informationnel télévisuel indigent, indigne du service public.
Heureusement, pour une fois, Arte sauva l'honneur et sut parler de la disparition de ce grand homme, chaîne de coutume par trop chiche en nécrologies...
Je ne suis le thuriféraire de personne ; j'interviens sur ce blog lorsqu'un événement culturel intéressant a été négligé, oublié ou maltraité. Adieu, Jean Daniel. Repose en paix au Paradis des journalistes, si, bien entendu, celui-ci existe.
Prochainement : France Télévisions et le patrimoine des fictions françaises de l'Ina : histoire d'un divorce.
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