Tours du Monde, Tours du Ciel (1990, rediffusé en 1991 puis plus tard), La Légende des Sciences (1996, diffusé pour la première fois en 1997) et Tours du Monde,Tours du Ciel 2009 (diffusé l'année en question) : trois productions documentaires prestigieuses qui firent connaître Michel Serres du grand public, trois émissions scientifiques importantes dont l'ambition affichée était de vulgariser sans abêtir, trois émissions dues à un réalisateur tombé si injustement dans l'oubli, qu'il mourut dans une discrétion médiatique telle que l'article que Wikipedia lui consacre ignore le jour exact de sa disparition prématurée à 61 ans...
Je veux parler de Robert Pansard-Besson, collaborateur télé important de Michel Serres, cinéaste trop ignoré, qui, avec aussi l'astrophysicien Pierre Léna
qu'il me faut également nommer, contribua à l'édification d'un service public de qualité non soumis au diktat de l'audience...
Il rejoignit les cohortes anonymes des omis nécrologiques (qui comportent nombre de comédiens de l'ancienne ORTF) au cours d'un mois d'avril 2011, triste événement inaperçu d'une actualité qui eut alors d'autres chats à fouetter.
Il arriva parfois que la critique se montrât cruelle, injustement, à l'encontre de Robert Pansard-Besson et de Michel Serres, oui, cela fut possible ! C'était en 1997, à l'occasion de la diffusion de La Légende des Sciences, sévèrement qualifiée par une personne mal embouchée de série "épistémolo-mondaine", comme si Michel Serres eût marché sur les pas d'Henri Bergson
auquel on reprochait à ses cours d'être devenus des événements justement mondains où se pressaient des dames emplumées enthousiastes - bien qu'elles ne comprissent pas grand-chose au laïus bergsonien - sorties tout droit des romans de Marcel Proust.
L'ultime épisode de cette série documentaire, semble-t-il ajouté après coup, fut particulièrement éreinté, assimilé à du vide, à de la fatuité prétentieuse mal orchestrée. On l'accusa d'être arbitrairement constitué de chutes de Tours du Monde, Tours du Ciel, en particulier ces photos de vêtements traditionnels des Pawnees ornés d'étoiles. Le tout non commenté, juste agrémenté d'un fond musical. Enfin, ce volet débutait par un dialogue grotesque de Bouvard et Pécuchet. Il s'intitulait Naître... Certaines personnes chagrines s'en prirent même à la musique d'Eric Demarsan soutenant qu'elle ne valait pas celle, inoubliable, de Tours du Monde Tours du Ciel. En 1996-97, le grand Georges Delerue était hélas défunté depuis quelques années.
De plus, qui se souvient qu'en 1990, à l'occasion de son élection à l'Académie française (élection qui avait lors surpris), Michel Serres ne faisait pas l'unanimité philosophique autour de lui et pouvait se trouver contesté par certains ?
Ce fut donc pour moi un délice de découvrir la pensée profonde et optimiste de Michel Serres, merveilleusement mise en images animées par le désormais regretté Robert Pansard-Besson.
La musique de Georges Delerue contribua à cet enchantement. Il est dommageable pour la mémoire de la télévision de maintenir dans l'obscurité obituaire un réalisateur de métier qui eut conscience du travail bien fait et sut oeuvrer à la noble tâche de la vulgarisation scientifique au service de tous les publics : c'était cela, l'essence même du travail de Robert Pansard-Besson, l'essence du SERVICE PUBLIC. Sachons nous souvenir de lui...
Prochainement : Zappy Max : une dénécrologie presque intégrale lourde de sens pour la culture populaire antérieure.
Prochainement : Zappy Max : une dénécrologie presque intégrale lourde de sens pour la culture populaire antérieure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire