Dans un paysage cinéphilique français définitivement sinistré lorsqu'on évoque le sort réservé aux films fantastiques en notre hexagone cartésien fossilisé, Horsehead de Romain Basset, malgré la critique élogieuse et roborative dont il a bénéficié dans le dernier numéro de L'Ecran fantastique, n'a strictement aucune chance de rencontrer le moindre public (dont votre serviteur). Réduit à un gant à trois doigts (c'est-à-dire à trois misérables écrans), mieux eût valu en ce cas que cette génialité plastique réjouissante sortît directement en VOD, DVD et blu-ray commandables sur l'heure chez l'ogre tumescent Amazon.
Naturellement, Télérama, en sa critique subjective, voue Horsehead aux gémonies. Ce magazine nous a accoutumés à ses prises de position esthétiques arbitraires, favorables au dépouillement radical cistercien, salafiste ou post-Bauhaus, ce qui le conduit - ô contresens, ô logomachie ! - à attribuer au long métrage de Romain Basset l'étiquette insultante de kitch. Ce jugement à l'emporte-pièce ne grandit pas cet hebdomadaire fouettard imperméable au baroque pimenté, revue qui, par ailleurs, nous a depuis belle lurette instruit de sa propension à mitrailler avec insistance tous les corbillards filmiques qui passent, achevant, par cette estocade terminale coutumière digne d'un TOC, par cette euthanasie symbolique excessive, maints films déjà fichus d'avance faute de copies et parfois même de supports de visionnage de rattrapage.
Naturellement, Télérama, en sa critique subjective, voue Horsehead aux gémonies. Ce magazine nous a accoutumés à ses prises de position esthétiques arbitraires, favorables au dépouillement radical cistercien, salafiste ou post-Bauhaus, ce qui le conduit - ô contresens, ô logomachie ! - à attribuer au long métrage de Romain Basset l'étiquette insultante de kitch. Ce jugement à l'emporte-pièce ne grandit pas cet hebdomadaire fouettard imperméable au baroque pimenté, revue qui, par ailleurs, nous a depuis belle lurette instruit de sa propension à mitrailler avec insistance tous les corbillards filmiques qui passent, achevant, par cette estocade terminale coutumière digne d'un TOC, par cette euthanasie symbolique excessive, maints films déjà fichus d'avance faute de copies et parfois même de supports de visionnage de rattrapage.
Or, il appert (à la seule vue, hélas de sa bande annonce), que Horsehead est un magnifique poème visuel terrifiant, onirique, pictural, surréaliste et gothique inspiré du célébrissime Cauchemar de Füssli. Un film trop intelligent donc pour la masse sciemment abêtie afin qu'elle soit réduite à l'état de moutons décérébrés obéissants (à Hayek, à la marine bleue, bientôt aux turbans noirs destructeurs des statues androcéphales assyriennes ?) juste capables de presser un bouton rouge (à la condition qu'il ne s'agisse pas d'ovins daltoniens). Ainsi en ont jugé nos pontes qui dictent leur loi "intellectuelle". Puissent-ils prendre conscience du danger engendré par leur dénigrement stérile systématique, à l'heure où des fanatiques innommables réduisent en poussière un patrimoine inestimable que ces adeptes de l'éternel présent branché négligèrent par trop longtemps parce que ce n'était pas la mode de l'instant.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire