Sur Friedrich Hayek : "Voilà un homme dont il n'existe aucune statue qu'on puisse déboulonner." (Pensées d'un anti-technocrate)
Staline avait la réputation de faire la guerre sur une mappemonde. (l'historien inconnu)
Ne me parlez plus des politiciens. Ce ne sont que des pantins impuissants, des marionnettes désarticulées, de ridicules et dérisoires polichinelles, de grotesques Punch et autres Jumping Jacks s'agitant en tout sens dont les ultralibéraux tirent les ficelles. (le nouveau Victor Hugo)
J'ai grandement apprécié sur Arte, en 2012 et 2013, la série de Stan Neumann "Photo", en douze volets, qui retraçait l'histoire de la photographie des origines au numérique. Cependant, malgré toutes ses qualités, "Photo" a effectué un tri, une sélection, une ellipse bizarre qui me gêne et a attiré mon ire : il manque trente années dedans, trois décennies cruciales pour ne point écrire majeures : 1860-1890.
Staline avait la réputation de faire la guerre sur une mappemonde. (l'historien inconnu)
Ne me parlez plus des politiciens. Ce ne sont que des pantins impuissants, des marionnettes désarticulées, de ridicules et dérisoires polichinelles, de grotesques Punch et autres Jumping Jacks s'agitant en tout sens dont les ultralibéraux tirent les ficelles. (le nouveau Victor Hugo)
J'ai grandement apprécié sur Arte, en 2012 et 2013, la série de Stan Neumann "Photo", en douze volets, qui retraçait l'histoire de la photographie des origines au numérique. Cependant, malgré toutes ses qualités, "Photo" a effectué un tri, une sélection, une ellipse bizarre qui me gêne et a attiré mon ire : il manque trente années dedans, trois décennies cruciales pour ne point écrire majeures : 1860-1890.
Oui, "Photo" a passé sous silence tout un pan de l'art photographique du XIXe siècle, passant directement de Henry Peach Robinson aux pictorialistes !
Quid de :
- Julia Margaret Cameron,
- Lady Clementina Hawarden,
- Lewis Carroll (Alice Liddell figure sur la photo ci-dessous),
- Pierre-Louis Pierson, un des photographes attitrés de la fascinante comtesse de Castiglione,
- Jane Morris, avant tout en tant que muse et modèle photographique, qu'icône préraphaélite, immortalisée en 1865 par l'objectif de John Parsons, sous la direction de Dante Gabriel Rossetti,
- Mathew Brady, photographe américain de la Guerre de sécession, auquel Lambil et Cauvin rendirent hommage dans Les Tuniques bleues à l'occasion de l'album Des Bleus en noir et blanc... ?
Sachez que j'omets beaucoup de noms : je ne suis pas spécialiste bien que j'aie étudié l'analyse de l'image. N'oublions pas non plus que c'est au cours de la période escamotée par Arte (1860-1890) qu'apparaissent :
- le procédé technique du gélatinobromure d'argent (1872), inventé par Richard Leach Maddox, qui amélioré dès 1878 par Harper Benet, a persisté jusqu'au numérique,
- la boîte Kodak en 1888 et la pellicule Eastman (1884), inventions sur lesquelles la série a insuffisamment insisté puisqu'elles ouvrent la voie à l'essor considérable des "photomateurs" de plein air,
- l'invention du premier procédé de flash (poudre de magnésium) : le système avec ampoules ne date que de 1930 (rappelez-vous la scène d'anthologie de King-Kong)...
Sans oublier les premières tentatives de photographie en couleurs et de leur tirage papier, par Louis Ducos du Hauron en 1868-1869 !
C'est donc une période plus que capitale qu'Arte, toujours aussi arbitraire dans ses choix, a sciemment tue... une période où s'est fixé en définitive tout l'art de la photo analogique argentique avec toutes ses techniques jusqu'au numérique.
Il est vrai que j'ai appris qu'en histoire, tout silence, toute occultation, ne sont jamais innocents : cela traduit de fait cette fameuse aversion d'Arte pour l'époque victorienne et ses manifestations de l'Esprit, aversion qui nous priva d'un hommage à Dickens deux années durant... D'où le silence radio sur de fameuses expos d'Orsay consacrées en 2011 à ce même art victorien, y compris photographique, non traitées ou à peu près, puisque exécrées et décriées.
Cette exécration à l'encontre de l'art photographique victorien s'était notablement manifestée dans Libération, qui, dans un article du 20 février 2013 (toujours disponible sur le site web Libération culture) dénonçait les sommes "exorbitantes" que le musée d'Orsay aurait consacré à l'achat d'un album de 75 photos de Julia Margaret Cameron. Cela sous-entendrait que cette artiste, que j'apprécie et qui me fascine, ne vaut pas tripette ! C'est attristant ! Il est dit ainsi que sur le marché de l'art, un cliché de cette femme géniale ne vaudrait en général que 17 000 euros ! Ridicule et dérisoire dans cette société gangrenée par l'argent où tout se résume à la valeur marchande des êtres, des oeuvres et des choses... Ou Julia Margaret Cameron ne vaut financièrement et donc artistiquement rien, ou on s'en fiche de sa valeur monétaire : seul l'art doit compter, que diable ! Et qu'Arte ne me dise pas, n'argüe pas sur la soi-disant inexistence d'oeuvres de Julia Margaret Cameron dans les collections publiques françaises : Orsay prouve l'inverse, et est fort bien pourvu en clichés de la grande artiste, la preuve étant fournie par l'article de Libé mentionné ci-dessus et par l'expo Une ballade d'amour et de mort : photographie préraphaélite en Grande-Bretagne 1848-1875, qui se tint justement entre les murs du même musée d'Orsay en 2011 !
De fait, Arte a perdu une fois de plus la possibilité de briller à mes yeux insatisfaits : elle a fait preuve de manque d'intrépidité culturelle, d'absence flagrante de hardiesse intellectuelle. Et elle se dit féministe, s'en targue même, au point de prolonger cette année la journée de la femme sur une semaine entière ! Autant d'occasions manquées pour le public français féru d'une télévision intelligente et différente du commun vulgaire démagogique d'enfin faire la connaissance de deux photographes femmes du XIXe siècle que je porte désormais aux nues - n'oubliez pas Lady Hawarden, s'il vous plaît ! - afin de prouver qu'entre 1800 et 1900, il n'y a pas eu que l'unique Camille Claudel pour se singulariser dans les arts plastiques. A quand, tant que nous y sommes, une émission consacrée à Fanny Mendelssohn ?
Prochainement, vous aurez maille à partir avec le Nouveau Cyber Saint-Simon... à propos du tout premier sabotage avéré d'une émission culturelle à la télévision : la série consacrée en 1985 au musée du Louvre, qui sombra victime d'une espèce de procès d'intention post-stalinien intenté "pour didactisme" !
De fait, Arte a perdu une fois de plus la possibilité de briller à mes yeux insatisfaits : elle a fait preuve de manque d'intrépidité culturelle, d'absence flagrante de hardiesse intellectuelle. Et elle se dit féministe, s'en targue même, au point de prolonger cette année la journée de la femme sur une semaine entière ! Autant d'occasions manquées pour le public français féru d'une télévision intelligente et différente du commun vulgaire démagogique d'enfin faire la connaissance de deux photographes femmes du XIXe siècle que je porte désormais aux nues - n'oubliez pas Lady Hawarden, s'il vous plaît ! - afin de prouver qu'entre 1800 et 1900, il n'y a pas eu que l'unique Camille Claudel pour se singulariser dans les arts plastiques. A quand, tant que nous y sommes, une émission consacrée à Fanny Mendelssohn ?
Prochainement, vous aurez maille à partir avec le Nouveau Cyber Saint-Simon... à propos du tout premier sabotage avéré d'une émission culturelle à la télévision : la série consacrée en 1985 au musée du Louvre, qui sombra victime d'une espèce de procès d'intention post-stalinien intenté "pour didactisme" !
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