Jamais autant de films n'avaient été sabotés à leur sortie en salle qu'à l'ère du numérique. (Journal d'un anti-bourgeois de Paris)
A l'échelle de l'univers, les vies humaines ne durent que le temps de la chute d'une goutte d'eau. (Li Wu, philosophe chinois de la fin du XXVe siècle et grand-père de Daniel Lin Wu)
Il y a les livres à lire et les livres à jeter. (le Nouveau Victor Hugo)
Extrait des mémoires du Nouveau Cyber Saint-Simon.
Le 10 du mois de may mil neuf cent octante et un fut élu un Florentin, qui obtint ainsi la magistrature supresme de l'Etat. Il étoit notoirement attaché à la culture livresque, et se moquoit de fait du reste comme de colin-tampon. De mesme, il étoit aussi de notoriété publique qu'il se fichoit pas mal de la télévision, nonobstant la possibilité de l'user comme outil démagogique, de pouvoir, de propagande, afin qu'il flattât le peuple. De plus, le nouveau président éprouvoit une passion déraisonnable et immodérée pour les Pharaons de l'ancienne Egypte et pour leurs monuments considérables.
Ce fut pourquoy il entreprit de grands travaux dits "pharaoniques", inspirés qu'ils étoient par les colossales entreprises architecturales des Ramsès et autres Aménophis. Oultre à la place de la Bastille et à Bercy afin qu'on y installât une bibliothèque nationale à son nom, il fit notoirement entreprendre une rénovation du Louvre, le plus grand musée de France où il choisit un architecte de Cathay pour qu'on mist en sa cour une pyramide hyaline à la semblance de celle de Khéops dont on disoit qu'il s'agissoit de l'unyque Merveille du monde antique qui eust survécu.
Là où blessa le bast, c'étoit que la télévision françoise avoit jà signé un contrat de coproduction d'une série documentaire sur ledit Louvre, avecques Cipango, l'outre-Brabant et encor d'autres sociétés audiovisuelles étrangères.
Le Florentin le sut, et il fit en sorte que coulât icelle parce qu'il falloit effacer l'ancien Louvre des mémoires, et que conséquemment on ne se souvînt à terme que du sien. Il profita d'une situation idéale, d'un contexte opportun qu'il avoit suscité. Mêmement, il étoit vray, notable, incontestable, que les signes de dégradation culturelle de la télévision se multiplioient lors, comme autant de prodromes du délitement général qui suivroit, surtout depuys que le Florentin avoit désigné à la teste de la chaîne dicte "Une" un notoire ami des régences barbaresques, en particulier celle d'Alger. Ce courtisan du Roy républicain, le Sieur H. B., étoit si épris du monde barbaresque et de l'Alcoran qu'il avoit rebaptisé une fameuse course automobile d'Afryque "le Paris-Alger-Dakar".
Ainsy, il falloit remarquer d'une part, au printemps puys d'autre part à l'été mil neuf cent octante quatre, les signes avant-coureurs du grand dessein du Florentin, sa rupture avecques la mission d'éduquer le peuple à la vraye culture via la télévision, le mépris croissant pour cette mesme vraye culture qu'affichoit la chaîne dont le Sieur H. B. avoit l'office non vénal. Par exemple, on avoit faussement annoncé le trépas d'un présentateur sportif, Mon Sieur Roger Couderc, avant de se raviser et de dire que son coeur étoit reparty, avoit recommencé de battre. Au final, il étoit mort pour de bon après que les journalistes se fussent couverts de ridicule. Mais le ridicule tue-t-il encore ?
En juin de la mesme année à marquer d'une pierre négride, le journal télévisé de l'heure du souper que la Une diffusoit avoit omis d'annoncer l'élection de l'immense historien Fernand Braudel à l'Académie françoise, tandis que le journal de l'autre chaîne, la Deux, en avoit fort bien causé et disputé.
Encore icelui fatal juin, la disparition d'un cinéaste considérable, le sieur Joseph Losey, n'avoit mesme pas été annoncée dans les grands titres dudit journal de la Une surnommé "grande messe du vingt heures", quoique pour ma part, je ne visse rien de fervent, de catholique dans une telle messe...
Ce fut ainsy que notre président florentin, par le biais d'une revue de son parti qu'il contrôloit de prêt, revue appelée Vendredy tel le Sauvage de Robinson, organisa une cabale à l'encontre de la série documentaire sur le Louvre, lorsque vint enfin le moment de sa diffusion sur la Une.
Un procès d'intention fut organisé, aussi habile que ceux du moujik Joseph Staline, de sinistre mémoire, procès dont les chefs d'accusation étoient le didactisme et la myse en scène trop démonstrative dont eust prétendûment souffert ladite émission. Le documentaire fut qualifié de "non événement de l'année", ainsi qu'il en étoit lors des procès de Moscou quand les procureurs, tel le terrible Andreï Vychinski, appeloient les prétendus "droitiers" "pygmées de gardes blancs".
Tandis qu'à Cipango, en Brabant et dans les autres pays producteurs de la série du Louvre, celle-cy avoit droit aux faveurs de ce qu'en Albion on appelle prime time, H. B. ne la programma qu'en deuxième voire troisième partie de soirée, avant d'interrompre faute d'audience la diffusion au sixième numéro, qui traitoit des collections médiévales, désormais si méprisées que c'en est une faquinerie, alors qu'on savoit qu'icelle série en comportoit douze en tout. Ce manque d'audience étoit bien entendu le but recherché... Cela étoit intentionnel et bien faict.
Le royaume de France fut donc le seul à estre privé d'une diffusion intégrale à un horaire décent de ce documentaire... Il fallut attendre fin juin mil neuf cent octante et sept, lors que la Une basculoit dans le secteur privé spéculatif du grand banquier Samuel Bernard (qui vint souventes fois en aide au Roy Louis XIV le Grand quand il étoit désargenté),
pour qu'on s'en avisât et qu'on eust droit, à minuit seulement, aux six épisodes restants. Cela s'appelle une diffusion en catastrophe, à la va-vite, à la sauvette et en catimini : la seule possibilité de gouster à la série comme il falloit étoit désormais de professer l'histoire de l'art en université et d'obtenir le prest des pellicules ou bandes constituant le documentaire pour les projeter dans les amphithéastres de la Sorbonne ou d'ailleurs.
Le Roy président Florentin avoit gagné, obtenu gain de cause dans cette triste affaire, parce qu'il souhaitoit ardemment que nul ne se souvînt de l'antique configuration du Musée du Louvre, musée du peuple, avant qu'il y eut entrepris ses travaux cyclopéens de métamorphose mégalomane.
Ce fut lors l'origine du Mal culturel, sa racine, dont on supporte quotidiennement les ravages ce jourd'huy au vingt et unième siècle.
Le Florentin venoit de fait de rompre le pacte de la vulgarisation culturelle populaire, pacte qui remontoit au programme du CNR, à l'alliance objective entre le Général de Gaulle et le party communiste françois, pacte culturel qui avoit été sublimé dans la télévision des années Mil neuf cent soixante. Désormais, tout alloit estre foulé au pied et partir à vau-l'eau... au profit de la démagogie et de Ploutos. Tel l'astome, cet estre mythique qui, dépourvu de bouche, ne pouvoit se sustenter que d'odeurs, les François furent lors contraints de se contenter d'une télévision de merdoye qui, nous le devinons, puoit grandement.
Ce fut pourquoy il entreprit de grands travaux dits "pharaoniques", inspirés qu'ils étoient par les colossales entreprises architecturales des Ramsès et autres Aménophis. Oultre à la place de la Bastille et à Bercy afin qu'on y installât une bibliothèque nationale à son nom, il fit notoirement entreprendre une rénovation du Louvre, le plus grand musée de France où il choisit un architecte de Cathay pour qu'on mist en sa cour une pyramide hyaline à la semblance de celle de Khéops dont on disoit qu'il s'agissoit de l'unyque Merveille du monde antique qui eust survécu.
Là où blessa le bast, c'étoit que la télévision françoise avoit jà signé un contrat de coproduction d'une série documentaire sur ledit Louvre, avecques Cipango, l'outre-Brabant et encor d'autres sociétés audiovisuelles étrangères.
Le Florentin le sut, et il fit en sorte que coulât icelle parce qu'il falloit effacer l'ancien Louvre des mémoires, et que conséquemment on ne se souvînt à terme que du sien. Il profita d'une situation idéale, d'un contexte opportun qu'il avoit suscité. Mêmement, il étoit vray, notable, incontestable, que les signes de dégradation culturelle de la télévision se multiplioient lors, comme autant de prodromes du délitement général qui suivroit, surtout depuys que le Florentin avoit désigné à la teste de la chaîne dicte "Une" un notoire ami des régences barbaresques, en particulier celle d'Alger. Ce courtisan du Roy républicain, le Sieur H. B., étoit si épris du monde barbaresque et de l'Alcoran qu'il avoit rebaptisé une fameuse course automobile d'Afryque "le Paris-Alger-Dakar".
Ainsy, il falloit remarquer d'une part, au printemps puys d'autre part à l'été mil neuf cent octante quatre, les signes avant-coureurs du grand dessein du Florentin, sa rupture avecques la mission d'éduquer le peuple à la vraye culture via la télévision, le mépris croissant pour cette mesme vraye culture qu'affichoit la chaîne dont le Sieur H. B. avoit l'office non vénal. Par exemple, on avoit faussement annoncé le trépas d'un présentateur sportif, Mon Sieur Roger Couderc, avant de se raviser et de dire que son coeur étoit reparty, avoit recommencé de battre. Au final, il étoit mort pour de bon après que les journalistes se fussent couverts de ridicule. Mais le ridicule tue-t-il encore ?
En juin de la mesme année à marquer d'une pierre négride, le journal télévisé de l'heure du souper que la Une diffusoit avoit omis d'annoncer l'élection de l'immense historien Fernand Braudel à l'Académie françoise, tandis que le journal de l'autre chaîne, la Deux, en avoit fort bien causé et disputé.
Encore icelui fatal juin, la disparition d'un cinéaste considérable, le sieur Joseph Losey, n'avoit mesme pas été annoncée dans les grands titres dudit journal de la Une surnommé "grande messe du vingt heures", quoique pour ma part, je ne visse rien de fervent, de catholique dans une telle messe...
Ce fut ainsy que notre président florentin, par le biais d'une revue de son parti qu'il contrôloit de prêt, revue appelée Vendredy tel le Sauvage de Robinson, organisa une cabale à l'encontre de la série documentaire sur le Louvre, lorsque vint enfin le moment de sa diffusion sur la Une.
Un procès d'intention fut organisé, aussi habile que ceux du moujik Joseph Staline, de sinistre mémoire, procès dont les chefs d'accusation étoient le didactisme et la myse en scène trop démonstrative dont eust prétendûment souffert ladite émission. Le documentaire fut qualifié de "non événement de l'année", ainsi qu'il en étoit lors des procès de Moscou quand les procureurs, tel le terrible Andreï Vychinski, appeloient les prétendus "droitiers" "pygmées de gardes blancs".
Tandis qu'à Cipango, en Brabant et dans les autres pays producteurs de la série du Louvre, celle-cy avoit droit aux faveurs de ce qu'en Albion on appelle prime time, H. B. ne la programma qu'en deuxième voire troisième partie de soirée, avant d'interrompre faute d'audience la diffusion au sixième numéro, qui traitoit des collections médiévales, désormais si méprisées que c'en est une faquinerie, alors qu'on savoit qu'icelle série en comportoit douze en tout. Ce manque d'audience étoit bien entendu le but recherché... Cela étoit intentionnel et bien faict.
Le royaume de France fut donc le seul à estre privé d'une diffusion intégrale à un horaire décent de ce documentaire... Il fallut attendre fin juin mil neuf cent octante et sept, lors que la Une basculoit dans le secteur privé spéculatif du grand banquier Samuel Bernard (qui vint souventes fois en aide au Roy Louis XIV le Grand quand il étoit désargenté),
pour qu'on s'en avisât et qu'on eust droit, à minuit seulement, aux six épisodes restants. Cela s'appelle une diffusion en catastrophe, à la va-vite, à la sauvette et en catimini : la seule possibilité de gouster à la série comme il falloit étoit désormais de professer l'histoire de l'art en université et d'obtenir le prest des pellicules ou bandes constituant le documentaire pour les projeter dans les amphithéastres de la Sorbonne ou d'ailleurs.
Le Roy président Florentin avoit gagné, obtenu gain de cause dans cette triste affaire, parce qu'il souhaitoit ardemment que nul ne se souvînt de l'antique configuration du Musée du Louvre, musée du peuple, avant qu'il y eut entrepris ses travaux cyclopéens de métamorphose mégalomane.
Ce fut lors l'origine du Mal culturel, sa racine, dont on supporte quotidiennement les ravages ce jourd'huy au vingt et unième siècle.
Le Florentin venoit de fait de rompre le pacte de la vulgarisation culturelle populaire, pacte qui remontoit au programme du CNR, à l'alliance objective entre le Général de Gaulle et le party communiste françois, pacte culturel qui avoit été sublimé dans la télévision des années Mil neuf cent soixante. Désormais, tout alloit estre foulé au pied et partir à vau-l'eau... au profit de la démagogie et de Ploutos. Tel l'astome, cet estre mythique qui, dépourvu de bouche, ne pouvoit se sustenter que d'odeurs, les François furent lors contraints de se contenter d'une télévision de merdoye qui, nous le devinons, puoit grandement.
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