O tempora, o mores ! (Cicéron : Catilinaires)
Nosce te. ("Connais-toi" La Pythie)
Une immense artiste s'en est allée le 26 juillet dernier. Las, si l'on suit strictement les fragments nécrologiques que la télévision a bien voulu lui consacrer, cette immensité, que l'on n'avait pas besoin de prouver, n'est pas allée de soi. A peu d'exceptions près, nos chaînes d'infos se sont avérées en-dessous de tout dans le traitement de l'événement. Le suivi nécrologique d'Olivia de Havilland manqua sombrer dans la pire Bérézina ubuesque. Ainsi, la chaîne française d'infos, qui, sur son site Internet, avait eu la primeur de la nouvelle ne fut même pas capable de faire défiler un bandeau d'annonce sur son canal télé !
France Info se targua d'une énormité : non contente de réduire la pourtant célèbre actrice à une brève maladroite alors qu'elle eût d'évidence mérité bien mieux (d'autant plus qu'elle nous quitta en France à son domicile parisien), la journaliste préposée en poste ce triste dimanche-là confondit Mélanie Hamilton d'Autant en emporte le vent et Lady Hamilton, la célèbre maîtresse de l'amiral Nelson qui avait eu droit à un biopic éponyme au début des années 1940, avec... Vivien Leigh dans le rôle titre !
Tandis que les chaînes toutes infos du numérique hertzien persévéraient en un chorus scandaleux dans l'absence de brève et même de bandeau, Arte, non en reste, ne pipa nul mot de ce décès de l'ultime star de l'ancien Hollywood. Mieux, la chaîne "culturelle" prétendit que la diffusion de L'Héritière - film pour lequel Olivia de Havilland fut oscarisée pour la seconde fois de sa carrière - était un hommage à l'actrice, alors que la programmation du film de William Wyler était prévue de longue date !
Ce fut un comble : Olivia de Havilland dut posthumement se contenter d'une déprogrammation filmique a minima. TCM, autrefois chaîne brillante et désormais en fort déclin qualitatif, se contenta de rediffuser Chut, chut chère Charlotte, elle qui autrefois, posséda les droits de diffusion de l'intégralité de la période Warner Bros de l'actrice. Ce fait est non sans rappeler une chaîne (la TSR je crois) qui, en 1977, se contenta de La Comtesse de Hongkong, le seul navet signé Charlot, à la disparition de celui-ci à la Noël 1977. De même, FR3 fut vertement critiquée pour avoir reprogrammé Monsieur Verdoux moins d'un an après sa diffusion précédente. Au final de ce désastre inexcusable, seules deux chaînes vouées à l'information internationale, absentes du numérique hertzien (quoiqu'on fît miroiter à un moment donné à l'une d'elles l'espoir du bénéfice d'un canal sur la TNT, mais rien ne vint comme avec ma soeur Anne du conte) parvinrent à sauver l'honneur... le lendemain 27 juillet 2020. Il s'agissait d'Euronews et de France 24.
En 2016, la non couverture de son centième anniversaire augurait celle de son trépas. On m'objectera que le centenaire de Danielle Darrieux, quelques mois avant sa mort, passa aussi inaperçu.
Après les Etats-Unis, la France fut la seconde patrie d'adoption d'Olivia de Havilland. A sa mort, elle ne lui le rendit pas très bien.
Nosce te. ("Connais-toi" La Pythie)
Une immense artiste s'en est allée le 26 juillet dernier. Las, si l'on suit strictement les fragments nécrologiques que la télévision a bien voulu lui consacrer, cette immensité, que l'on n'avait pas besoin de prouver, n'est pas allée de soi. A peu d'exceptions près, nos chaînes d'infos se sont avérées en-dessous de tout dans le traitement de l'événement. Le suivi nécrologique d'Olivia de Havilland manqua sombrer dans la pire Bérézina ubuesque. Ainsi, la chaîne française d'infos, qui, sur son site Internet, avait eu la primeur de la nouvelle ne fut même pas capable de faire défiler un bandeau d'annonce sur son canal télé !
France Info se targua d'une énormité : non contente de réduire la pourtant célèbre actrice à une brève maladroite alors qu'elle eût d'évidence mérité bien mieux (d'autant plus qu'elle nous quitta en France à son domicile parisien), la journaliste préposée en poste ce triste dimanche-là confondit Mélanie Hamilton d'Autant en emporte le vent et Lady Hamilton, la célèbre maîtresse de l'amiral Nelson qui avait eu droit à un biopic éponyme au début des années 1940, avec... Vivien Leigh dans le rôle titre !
Tandis que les chaînes toutes infos du numérique hertzien persévéraient en un chorus scandaleux dans l'absence de brève et même de bandeau, Arte, non en reste, ne pipa nul mot de ce décès de l'ultime star de l'ancien Hollywood. Mieux, la chaîne "culturelle" prétendit que la diffusion de L'Héritière - film pour lequel Olivia de Havilland fut oscarisée pour la seconde fois de sa carrière - était un hommage à l'actrice, alors que la programmation du film de William Wyler était prévue de longue date !
Ce fut un comble : Olivia de Havilland dut posthumement se contenter d'une déprogrammation filmique a minima. TCM, autrefois chaîne brillante et désormais en fort déclin qualitatif, se contenta de rediffuser Chut, chut chère Charlotte, elle qui autrefois, posséda les droits de diffusion de l'intégralité de la période Warner Bros de l'actrice. Ce fait est non sans rappeler une chaîne (la TSR je crois) qui, en 1977, se contenta de La Comtesse de Hongkong, le seul navet signé Charlot, à la disparition de celui-ci à la Noël 1977. De même, FR3 fut vertement critiquée pour avoir reprogrammé Monsieur Verdoux moins d'un an après sa diffusion précédente. Au final de ce désastre inexcusable, seules deux chaînes vouées à l'information internationale, absentes du numérique hertzien (quoiqu'on fît miroiter à un moment donné à l'une d'elles l'espoir du bénéfice d'un canal sur la TNT, mais rien ne vint comme avec ma soeur Anne du conte) parvinrent à sauver l'honneur... le lendemain 27 juillet 2020. Il s'agissait d'Euronews et de France 24.
En 2016, la non couverture de son centième anniversaire augurait celle de son trépas. On m'objectera que le centenaire de Danielle Darrieux, quelques mois avant sa mort, passa aussi inaperçu.
Après les Etats-Unis, la France fut la seconde patrie d'adoption d'Olivia de Havilland. A sa mort, elle ne lui le rendit pas très bien.
Prochainement : La mort de François Mauriac : un cinquantenaire d'une discrétion absolue.
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