Pachyderme, passe-moi le livre ! (Stan Laurel à Oliver Hardy in Les As d'Oxford 1940)
Metropolitan Filmexport a encore frappé, et frappé fort : Stan et Ollie s'ajoute à la longue liste des films fichus distribués par cette entreprise...experte en Bérézina commerciales. Pas la peine de me lamenter, me direz-vous. Mais, quand cela se répète ! Combien de longs métrages de Metropolitan Filmexport m'ont échappé en salle faute d'une exposition suffisante ! Moins de 150 copies, en croisant les sources du net ! Absence de projection de la bande-annonce dans les cinémas où je me suis rendu avant la sortie officielle, pas de campagne d'affichage ou presque, marketing inexistant... Le naufrage était calculé car le distributeur a dû se dire : plus personne ne connaît Laurel et Hardy, sortis depuis belle lurette de notre culture populaire. En effet...
Songez que, hors les vidéos d'Internet, Arte est depuis longtemps la seule chaîne en France à encore programmer des films du duo comique. Apprenez que l'ultime film de Laurel et Hardy à avoir eu droit à une diffusion en première partie de soirée fut Bons pour le service (1935),
sur FR3, en juin 1985 ! Une diffusion vieille comme Hérode ou Mathusalem, à une époque où une foultitude des gens n'avait pas encore vu le jour ! Bref, l'oubli de Laurel et Hardy a été soigneusement orchestré en amont, et le sabordage d'un biopic qui plus est consacré à leur crépuscule ne pouvait aucunement faire recette, malgré une critique en général indulgente, voire bienveillante...
Au fait, c'est dans Bons pour le service que j'ai appris l'expression "culotte de peau" répétée par Stan Laurel (le véritable génie du duo, qui concoctait les gags) à propos de James Finlayson (1887-1953), Ecossais authentique, faire-valoir habituel du tandem.
Un moustachu bien amusant, qui physiquement semble annoncer avec ses bacchantes irrésistibles le personnage de la bande dessinée satirique de Malo Louarn Le Candidat (1978) : sacré Dupont !
Dans de telles circonstances, dans un tel oubli calamiteux de Laurel et Hardy à la télévision à des horaires décents, le biopic Stan et Ollie ne disposait d'aucun atout pour tirer son épingle du jeu. Ses résultats au box office sont pis que ceux de certains films d'art et d'essai plus pointus ! A Paris, en première semaine, le film n'a pas atteint les 10 000 entrées tandis que Marseille ne le joue plus. Stan et Ollie est donc passé inaperçu y compris des bobos malgré le bon reportage des infos d'Arte à son sujet. Au fait, sait-on que Stan Laurel fut, entre autres, doublé par le comédien suisse Howard Vernon ?
De toute manière, notre duo burlesque, en 1953 (date où se situe Stan et Ollie) connaissait son chant du cygne, vivait son crépuscule, surtout après l'échec de son dernier film, Atoll K de Léo Joannon, achevé secrètement par John Berry, exilé à cause de la liste noire d'Hollywood. Ce film pitoyable ne fait pas rire, mais suscite la pitié, tellement Laurel et Hardy y apparaissent malades, vieillis et à bout de souffle. Aux Etats-Unis, ils étaient passés de mode, éclipsés par Abbott et Costello,
eux-mêmes tombés de leur piédestal lorsque triomphèrent Jerry Lewis et Dean Martin...
Changement d'époque et de génération, mais pour moi, Laurel et Hardy demeureront les plus grands... Adieu, les amis...
Prochainement : Albert Finney, Claude Goretta et Stanley Donen : de grands disparus du 7e art ignorés par la télévision.
Songez que, hors les vidéos d'Internet, Arte est depuis longtemps la seule chaîne en France à encore programmer des films du duo comique. Apprenez que l'ultime film de Laurel et Hardy à avoir eu droit à une diffusion en première partie de soirée fut Bons pour le service (1935),
sur FR3, en juin 1985 ! Une diffusion vieille comme Hérode ou Mathusalem, à une époque où une foultitude des gens n'avait pas encore vu le jour ! Bref, l'oubli de Laurel et Hardy a été soigneusement orchestré en amont, et le sabordage d'un biopic qui plus est consacré à leur crépuscule ne pouvait aucunement faire recette, malgré une critique en général indulgente, voire bienveillante...
Au fait, c'est dans Bons pour le service que j'ai appris l'expression "culotte de peau" répétée par Stan Laurel (le véritable génie du duo, qui concoctait les gags) à propos de James Finlayson (1887-1953), Ecossais authentique, faire-valoir habituel du tandem.
Un moustachu bien amusant, qui physiquement semble annoncer avec ses bacchantes irrésistibles le personnage de la bande dessinée satirique de Malo Louarn Le Candidat (1978) : sacré Dupont !
Dans de telles circonstances, dans un tel oubli calamiteux de Laurel et Hardy à la télévision à des horaires décents, le biopic Stan et Ollie ne disposait d'aucun atout pour tirer son épingle du jeu. Ses résultats au box office sont pis que ceux de certains films d'art et d'essai plus pointus ! A Paris, en première semaine, le film n'a pas atteint les 10 000 entrées tandis que Marseille ne le joue plus. Stan et Ollie est donc passé inaperçu y compris des bobos malgré le bon reportage des infos d'Arte à son sujet. Au fait, sait-on que Stan Laurel fut, entre autres, doublé par le comédien suisse Howard Vernon ?
De toute manière, notre duo burlesque, en 1953 (date où se situe Stan et Ollie) connaissait son chant du cygne, vivait son crépuscule, surtout après l'échec de son dernier film, Atoll K de Léo Joannon, achevé secrètement par John Berry, exilé à cause de la liste noire d'Hollywood. Ce film pitoyable ne fait pas rire, mais suscite la pitié, tellement Laurel et Hardy y apparaissent malades, vieillis et à bout de souffle. Aux Etats-Unis, ils étaient passés de mode, éclipsés par Abbott et Costello,
eux-mêmes tombés de leur piédestal lorsque triomphèrent Jerry Lewis et Dean Martin...
Changement d'époque et de génération, mais pour moi, Laurel et Hardy demeureront les plus grands... Adieu, les amis...
Prochainement : Albert Finney, Claude Goretta et Stanley Donen : de grands disparus du 7e art ignorés par la télévision.
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