(Pasteur Martin Niemöller 1892-1984)« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
Ils ont commencé, un beau jour, sans crier gare, par fermer l'usine pour la délocaliser et je n'ai pas bougé.
Puis, la garnison a été dissoute et je n'ai pas bougé. Restructuration, qu'ils ont dit !
Ils ont fermé les guichets de la gare SNCF, supprimé la gare elle-même et enfin toute la ligne et je n'ai pas bougé.
Après, ils ont fermé l'école : je ne bougeais toujours pas.
Ils ont fermé la succursale de la Banque de France qui instruisait les dossiers de surendettement et je restais immobile.
Ils ont enlevé les cabines téléphoniques ; le dernier cinéma est parti, le dernier boulanger aussi et je n'ai pas bougé.
Ils ont supprimé le bureau de poste, fermé la boutique de téléphonie. Ils ont fermé la maternité, supprimé les urgences puis tout l'hôpital et jamais je ne bougeais.
Ils ont fait partir l'agence bancaire puis le dernier DAB sans que je bouge encore.
Ils ont fermé le tribunal d'instance et je restais comme une statue.
Ils ont fermé la dernière station service : bien sûr que je ne bougeais pas.
Enfin, un jour, ils sont venus me chercher pour me dire que j'étais supprimé à mon tour : une intelligence artificielle allait me remplacer. Comme je n'avais jamais bougé, je me suis dit que peut-être, d'autres bougeraient à ma place.
Peine perdue : il n'y avait plus personne ; il n'y aurait jamais plus personne pour bouger...
Prochainement : Stan et Ollie : le grand sabordage cinématographique du premier trimestre 2019.
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