Je voulais empêcher cette horreur d'entrer. (d'après René Hausman : planche du brigand contre le loup-garou parue dans Le Trombone illustré en 1977)
Français, ta langue f...le camp. (Cyber Louis-Ferdinand Céline)
Français, ta langue f...le camp. (Cyber Louis-Ferdinand Céline)
En septembre 2016 sortait en une combinaison scandaleusement restreinte de copies le dernier opus en date du grand réalisateur de longs métrages d'animation Michel Ocelot, créateur du célèbre personnage de Kirikou : Ivan Tsarevitch et la princesse changeante,
dans le style des ombres chinoises, que notre héritier de la sublime Lotte Reiniger (1899-1981)
affectionne tant. Ce dessin animé, je ne l'ai pas vu, contrairement à tous les Kirikou. Je n'ai pas pu le voir puisque sa distribution fut infime, ridicule, insultante pour l'oeuvre de Michel Ocelot. On l' a restreint au seul circuit "art et essai", retour funeste à la case départ d'avant 1999, lorsque le dessin animé indépendant français peinait à exister face aux mastodontes américains, du temps honni où il ne parvenait pas à trouver sa place, malgré son indéniable originalité, sa beauté, et la pluralité de ses styles.
dans le style des ombres chinoises, que notre héritier de la sublime Lotte Reiniger (1899-1981)
affectionne tant. Ce dessin animé, je ne l'ai pas vu, contrairement à tous les Kirikou. Je n'ai pas pu le voir puisque sa distribution fut infime, ridicule, insultante pour l'oeuvre de Michel Ocelot. On l' a restreint au seul circuit "art et essai", retour funeste à la case départ d'avant 1999, lorsque le dessin animé indépendant français peinait à exister face aux mastodontes américains, du temps honni où il ne parvenait pas à trouver sa place, malgré son indéniable originalité, sa beauté, et la pluralité de ses styles.
C'est tout à la fois fâcheux et honteux. Dès l'automne 2015, le réalisai que quelque chose de pourri était en cours au moment de la sortie d'Avril et le monde truqué, plaisante aventure steampunk, puisque cette production de Jacques Tardi se trouvait déjà réduite à un nombre d'écrans inférieur à 160 ! Franck Ekinci et Christian Desmares avaient été aux manettes et magnifiquement rendu et traduit le graphisme si particulier et si séduisant de Jacques Tardi. Mais voilà : ce film, bien qu'il eût remporté le cristal du long métrage au festival d'Annecy 2015, avait le tort de n'être point un de ces blockbusters en 3 D d'outre-Atlantique archi formaté et aux images conçues sempiternellement par le même type de logiciel... ce qui exclut d'office ces DA de toute la variabilité graphique, technique et stylistique qui caractérise tant les oeuvres hexagonales indépendantes. Bref, la véritable originalité n'est pas de leur monde.
Il y a eu multiplication ces derniers temps de films d'animation hexagonaux reconnus par la critique mais dont le potentiel public ne fut pas atteint, tels La Jeune Fille sans Mains
de Sébastien Laudenbach ou Tout en haut du Monde
de Rémi Chayé. Lorsque je parvins à voir ce dernier film, nous n'étions que cinq dans la salle ! Cela fut pis pour Ma Vie de Courgette de Claude Barras : je me morfondis dans une solitude complète durant toute la séance...
Alors que les dessins animés 3 D d'outre-Atlantique (et leurs imitateurs d'Europe) sortent au rythme effréné de presque un par semaine, les longs métrages d'animation dont il est ici question, oeuvres éminemment artisanales (ou presque) ne cherchent ni l'épate, ni l'engrangement maximum de pognon comme leurs concurrents (concurrence faussée et inégale, ô combien !). Il est donc injuste de les voir restreints (bien qu'il s'agisse d'authentiques oeuvres d'art) au seul circuit d'art et essai. Certes, cela dénote un effort authentique d'élargissement de la clientèle "art et essai" au public enfantin, mais cela veut dire que tous ces films superbes au graphisme original ne sont pas pour le tout venant de la masse, alors qu'ils avaient eu la chance d'obtenir de plus grandes combinaisons de salles au cours des années 1999-2010. L'on sait, hélas, que plus rien ne fonctionne correctement depuis la déferlante Intouchables à l'automne-hiver 2011. C'est comme si on condamnait des légions de DA géniaux à la presque confidentialité : c'est ce qui arrive d'ailleurs à d'autres productions étrangères du film d'animation, comme celles du Russe Garri Bardine,
un des plus considérables réalisateurs dans le domaine de la marionnette depuis Trnka.Garri Bardine excelle dans les relectures foutraques des grands contes : Le Loup gris et le Petit Chaperon rouge primé en 1991 au festival d'Annecy est exemplaire de l'art de Bardine. Ce moyen métrage bénéficia d'une diffusion sur La Sept, ancêtre d'Arte. Son Vilain petit Canard de 2010 s'avère tout autant jouissif et représentatif de son art.
A l'avenir, il faudra demeurer vigilant et éviter que tout cela devienne systématique et tourne au désastre pour tout ce qui constitue et recèle la quintessence, l'originalité et le sel du cinéma d'animation d'auteur moins dépendant des contingences uniformisantes de l'animation commerciale qui truste depuis longtemps les écrans hexagonaux. Qu'on e le dise !
Mon prochain texte dépendra de mon humeur et de l'actualité. Je ne vous promets rien, lectrices et lecteurs, mis à part une prochaine reprise de ma série habituelle sur les écrivains qu'on ne reconnaît plus chez nous (ou insuffisamment) : je m'aperçois que, plus j'avance das mes recherches, davantage je découvre d'écrivains délaissés, qu'ils soient romanciers ou poètes (les dramaturges aussi). Ma liste menace d'ores et déjà de devenir pléthorique ! Disons que le prochain auteur abordé pourrait être Patrice de La Tour du Pin. Serait-ce le reflet d'une littérature nationale (même francophone d'ailleurs...) écrasée par la seule actualité littéraire des auteurs vivants (qui foisonnent sur les blogs et dans les catalogues) au détriment d'autres devenant introuvables chez la FNAC et consort ?
Il y a eu multiplication ces derniers temps de films d'animation hexagonaux reconnus par la critique mais dont le potentiel public ne fut pas atteint, tels La Jeune Fille sans Mains
de Sébastien Laudenbach ou Tout en haut du Monde
de Rémi Chayé. Lorsque je parvins à voir ce dernier film, nous n'étions que cinq dans la salle ! Cela fut pis pour Ma Vie de Courgette de Claude Barras : je me morfondis dans une solitude complète durant toute la séance...
Alors que les dessins animés 3 D d'outre-Atlantique (et leurs imitateurs d'Europe) sortent au rythme effréné de presque un par semaine, les longs métrages d'animation dont il est ici question, oeuvres éminemment artisanales (ou presque) ne cherchent ni l'épate, ni l'engrangement maximum de pognon comme leurs concurrents (concurrence faussée et inégale, ô combien !). Il est donc injuste de les voir restreints (bien qu'il s'agisse d'authentiques oeuvres d'art) au seul circuit d'art et essai. Certes, cela dénote un effort authentique d'élargissement de la clientèle "art et essai" au public enfantin, mais cela veut dire que tous ces films superbes au graphisme original ne sont pas pour le tout venant de la masse, alors qu'ils avaient eu la chance d'obtenir de plus grandes combinaisons de salles au cours des années 1999-2010. L'on sait, hélas, que plus rien ne fonctionne correctement depuis la déferlante Intouchables à l'automne-hiver 2011. C'est comme si on condamnait des légions de DA géniaux à la presque confidentialité : c'est ce qui arrive d'ailleurs à d'autres productions étrangères du film d'animation, comme celles du Russe Garri Bardine,
un des plus considérables réalisateurs dans le domaine de la marionnette depuis Trnka.Garri Bardine excelle dans les relectures foutraques des grands contes : Le Loup gris et le Petit Chaperon rouge primé en 1991 au festival d'Annecy est exemplaire de l'art de Bardine. Ce moyen métrage bénéficia d'une diffusion sur La Sept, ancêtre d'Arte. Son Vilain petit Canard de 2010 s'avère tout autant jouissif et représentatif de son art.
A l'avenir, il faudra demeurer vigilant et éviter que tout cela devienne systématique et tourne au désastre pour tout ce qui constitue et recèle la quintessence, l'originalité et le sel du cinéma d'animation d'auteur moins dépendant des contingences uniformisantes de l'animation commerciale qui truste depuis longtemps les écrans hexagonaux. Qu'on e le dise !
Mon prochain texte dépendra de mon humeur et de l'actualité. Je ne vous promets rien, lectrices et lecteurs, mis à part une prochaine reprise de ma série habituelle sur les écrivains qu'on ne reconnaît plus chez nous (ou insuffisamment) : je m'aperçois que, plus j'avance das mes recherches, davantage je découvre d'écrivains délaissés, qu'ils soient romanciers ou poètes (les dramaturges aussi). Ma liste menace d'ores et déjà de devenir pléthorique ! Disons que le prochain auteur abordé pourrait être Patrice de La Tour du Pin. Serait-ce le reflet d'une littérature nationale (même francophone d'ailleurs...) écrasée par la seule actualité littéraire des auteurs vivants (qui foisonnent sur les blogs et dans les catalogues) au détriment d'autres devenant introuvables chez la FNAC et consort ?
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