Comme on traite son chien, on traite son peuple. (Réflexions du nouveau Paul Léautaud)
L'un de mes gags favoris de "Gaston Lagaffe" de Franquin a longtemps été le n° 604, publié dans "Spirou" au début de l'année 1970. Il s'agissait de l'invention du cosmo-coucou, pour laquelle Gaston parvenait à la signature d'un contrat de commercialisation avec M. Demesmaeker à l'instant même où, connaissant ses premières avaries, notre coucou spatial émettait des "bip crac" inquiétants. (Souvenirs personnels)
L'un de mes gags favoris de "Gaston Lagaffe" de Franquin a longtemps été le n° 604, publié dans "Spirou" au début de l'année 1970. Il s'agissait de l'invention du cosmo-coucou, pour laquelle Gaston parvenait à la signature d'un contrat de commercialisation avec M. Demesmaeker à l'instant même où, connaissant ses premières avaries, notre coucou spatial émettait des "bip crac" inquiétants. (Souvenirs personnels)
Il faudra bien s'y faire, s'y résigner : depuis le grand bazarnaum et schproum automnal suscité par le navet oubliable Annabelle (voir un précédent article sur ce blog), les distributeurs, comme à plaisir, ont décidé de pénaliser les malheureux spectateurs cinéphiles amateurs d'épouvante et autres frissons qui ne chahutent pas.
Non contents de déjà sous-distribuer chroniquement ces films, jusqu'à présent à peine au-dessus du seuil des 200 copies hexagonales, ils viennent depuis janvier dernier d'en réduire la voilure.
Il peut arriver souventes fois, ô paradoxe, qu'un film d'art et essai comme Taxi Téhéran ou Le Labyrinthe du silence bénéficient d'une combinaison de salles plus avantageuse que, par exemple, It Follows, Lost River (moi qui escomptais voir un Matt Smith post Doctor Who !) ou encore dernièrement Ex Machina. Quant aux remarquables Horsehead et Goodnight Mommy, ils ont fini au fond du trou avec moins de dix copies pour toute la France. Depuis le 1er janvier, quelle que soit leur qualité, onze films fantastiques et de SF m'ont échappé à cause de leur distribution minable, réduite dans la plupart des cas à 160 copies seulement réparties pour l'essentiel dans des mégaplexes emplis d'émules infréquentables du chahut.
Fait plus grave : les thrillers sont désormais touchés par cette politique drastique depuis la fin de cet hiver, eux aussi restreints à des combinaisons ridicules qui les rendent invisibles dans les petits cinémas des bourgades naines plus à même, afin de survivre, de programmer de l'art et essai (que j'apprécie aussi : j'ai le droit d'afficher mon éclectisme, diantre !).
Les deux affiches ci-dessus figurent deux des longs métrages d'angoisse qui m'ont récemment échappé à cause de leur manque flagrant de copies : ce n'étaient pas des blockbusters pour les distributeurs et les exploitants, au contraire des indénombrables comédies françaises produites à la tonne et qui finissent par surmultiplier les flops retentissants du fait de leur surabondance ordurière proliférante obstruant le marché et "bouchant les artères" des écrans, rendant inaccessibles presque toutes les autres productions ne bénéficiant pas du label art et essai. L'intellectualisme français déteste le cinéma de genre. Non mais ? Voyez-vous un film d'épouvante autrichien ou japonais classé art et essai ? Il n'en est pas question : ce serait RIDICULE.
Autrefois, existaient les vidéoclubs qui permettaient de rattraper le coup pour une partie de ces films (moins sabotés que maintenant), mais ils ont dépéri et mis la clef sous la porte sous l'assaut du téléchargement et du streaming, les gens (les jeunes ?) préférant s'aveugler sur un mini écran de tablette ou de smartphone avec la VOD plutôt que de goûter confortablement à une séance télé authentique avec un DVD ou un blu-ray, avec un support matériel argenté ou doré.
La prochaine fois, rendez-vous est pris avec les marionnettistes et autres poupées de ventriloques qui vous feront rire ou trembler.
A bientôt sur ce blog...
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