Le peuple a toujours été conditionné et manipulé. Par l'Eglise et le Roi du Moyen Âge aux temps modernes ; par la Nation de 1789 à 1914 ; par la presse, puis le cinéma et la radio, à compter de la fin du XIXe siècle ; par le sport depuis le début du XXe siècle ; par les idéologies totalitaires jusqu'à environ 1975 (fascisme, communisme, maoïsme) ; par la télévision, outil de propagande à partir de 1960 ; par le marché de nos jours... (L'Historien politologue méconnu)
Le fascisme contemporain prospère dans les déserts culturels et livresques. (Aphorisme de l'Historien politologue méconnu)
Le fascisme contemporain prospère dans les déserts culturels et livresques. (Aphorisme de l'Historien politologue méconnu)
Un droit de citation : (...) Voyez-vous, les amis, je trouve tellement puérile cette littérature nombriliste où chacun y va de son je, de ses états d'âme dont le monde se contrefiche, ces écrivaillons qui n'ont rien à dire mais qui le proclament haut et fort et pour lesquels les critiques, aux ordres d'une bourgeoisie apeurée, vont tresser des louanges imbéciles qui finiront dans les poubelles de la littérature. C'est pathétique. La terre convulse, et certains dans leur cabinet feutré posent sur leur feuille de papier des mots où ils disent leur souffrance de ne pas être. Ecrivons ! Ecrivez ! Pour jeter à la face du monde ce péril mortel qui tue les femmes et les enfants, qui assassine la culture pour faire avancer le règne de l'imbécillité universelle !
(Pablo Neruda in Philippe Pivion : Dès lors ce fut le feu. Roman. Cherche Midi 2012 pp. 293-294)
Je me suis limité à quatre films emblématiques. La liste est si pléthorique qu'il faudrait écrire un bouquin aussi long que La Recherche du Temps perdu pour en venir à bout et dépasser une simple et fastidieuse énumération. J'invite les curieuses et curieux à consulter sur le site Allo ciné la rubrique "prochainement", ne serait-ce que l'onglet "sorties ciné US bientôt en France", ce qui est géographiquement limité et ne reflète guère la réalité de tout ce qui n'est ou ne sera jamais distribué en nos salles hexagonales.
A tout seigneur tout honneur, une fois n'est pas coutume (pour ne pas changer, pour qui connaît ce blog), un film primé à Gerardmer, cette année 2014.
Miss Zombie de Hiroyuki Tanaka. La France poursuit ses sales habitudes avec le cinéma fantastique et Gerardmer qu'elle méprise. Miss Zombie y a remporté le grand prix haut la main... C'était (déjà ! ) le 2 février 2014. L'automne est désormais là, et aucune date de sortie chez nous de cette oeuvre forcément singulière, forcément géniale et sortant de l'ordinaire gras et loupé de nos comédies tartouillardes et barbouillardes schmilbliqueuses n'est annoncée, même pour 2015 ! Miss Zombie risque donc de rejoindre la cohorte des films inexplicablement invisibles (invisibilisés !) en France, dont les copies pirates numériques vont s'échanger sous le manteau....
Mary Queen of Scots, de Thomas Imbach. Cette coproduction internationale (parmi les participants, la Suisse...et la France, oui, la France !) eût dû sortir en nos salles obscures le 13 août 2014. Patatras ! Cette sortie, à la différence des reports scandaleux et multiples de la dernière adaptation de Jane Eyre (quatre au total), qui émaillèrent la chronique (dont ce blog) en 2011-2012 semble avoir été définitivement ajournée ! Je plains la merveilleuse Roxane Duran qui joue dedans un second rôle ! C'est comme si elle avait bossé pour des clopinettes. Pourtant, Mary Queen of Scots avait bénéficié d'une projection au festival de Toronto...le 5 septembre 2013 ! Un an après nada, encore nada, toujours nada !
Mr Morgan's last Love.
Voilà le cas d'école le plus typique et en même temps le plus aberrant, absurde, surréaliste et abstrus que les gabegies et les censures multiples franco-centrées sans motif apparent peuvent produire en notre a-pays. L'affiche reproduite ci-dessus permet de constater la présence de deux comédiens considérables et célèbres parmi les interprètes de cette oeuvre que je n'hésite pas à qualifier d'interdite de projection chez nous. La France a pourtant participé à la coproduction de ce film ! Encore un gaspillage de sous en perspective pour cette comédie dramatique dont aucune date de sortie n'est prévue dans l'hexagone. Il s'agit de l'adaptation par la réalisatrice Sandra Nettelbeck du roman de Françoise Dorner La Douceur assassine. Comme ses deux prédécesseurs en ce texte au fiel juste et transsudant de colère extravertie, Mr Morgan's last Love a évidemment fait l'objet d'une projection à un festival international : Locarno 2013. Il semble que cela devient la norme de ne voir des films qu'en projection dans les festivals internationaux sans que l'on daigne les distribuer en un pays vanté pour sa cinéphilie toujours plus surfaite et galvaudée. L'affaire emblématique la plus extrême demeure celle du Wilde Salomé d'Al Pacino avec Jessica Chastain, révélé à la Mostra 2011 et jamais sorti en salles nulle part, Etats-Unis inclus ! Clémence Poésy, nous a accoutumés à une filmo chaotique, en cela qu'une partie des opus dans lesquels cette actrice douée a prêté main forte demeure invisible en France, et ce, obstinément. Qui connaît, par exemple, ce film de SF, ayant trait au voyage temporel, au projet Manhattan aussi, qu'on nous promettait en 2006 sous le titre Tender Interface, avec Paul Giamatti, film qu'aurait dû tourner la réalisatrice hongroise Ildiko Henyedi, et qui semble -t-il, comme ces fameux biopics de Teddy Roosevelt et consort, n'a jamais pu voir concrètement le jour ? Dois-je en plus préciser qu'une grosse partie de l'interprétation du film de Sandra Nettelbeck est française ? Il est désormais plus facile, pour paraphraser les évangiles, à un chameau (pourquoi pas à un Apatosaure ?) de passer à travers le chas d'une aiguille qu'à un film autre qu'une comédie débile tricolore à aboutir et être vu... En outre, je n'ai lu et entendu nulle part que Françoise Dorner se soit opposée à cette adaptation, donc à toute exploitation hexagonale d'un film désormais condamné en France...
A la parfin, un ultime exemple rageur, cerise blette surmontant ce gâteau rassis fragrant de putréfaction et gorgé de vers : Kon-Tiki, long métrage norvégien de Joachim Ronning et Espen Sandberg, à propos duquel une chaîne de télé, voici près de deux ans, informa ouvertement que notre pays n'avait nullement l'intention qu'il fût chez nous à l'affiche ! Je crois qu'il s'agissait d'Euronews, mais je n'en suis plus sûr... Le Kon-Tiki, de Thor Heyerdahl, est une épopée, une aventure majeure du XXe siècle, bien que parfois contestée. Le film, si je me souviens bien du reportage, consistait en une reconstitution scrupuleuse de l'expédition de 1947 avec l'apport d'éléments romanesques indispensables pour ne pas le réduire à un simple documentaire-paraphrase du propre film d'Heyerdahl.
La prochaine fois, ma plume acide s'exercera à l'encontre de nos programmateurs scolaires de lettres modernes, qui s'enferrent dans la bouderie persistante au sujet de l'immense, truculent et populaire Alexandre Dumas : ses romans, son théâtre, ne sont à peu près jamais inscrits aux programmes de lycée ou de collège !
Aux dernières nouvelles, "Mary Queen of Scots" sortirait (j'insiste sur le conditionnel tellement je me méfie) le 29 octobre 2014 (source Allo ciné).
RépondreSupprimer