On presse l'orange puis on jette l'écorce (citation attribuée à Frédéric II de Prusse).
Vive le Roi ! Vive la République ! Vive le Directoire ! Vive le premier Consul ! Vive l'Empereur ! Vive Louis XVIII ! Vive... (d'après une caricature du Talleyrand multicéphale)
Il est des cinéastes comme l'on sait adulés un temps par l'intelligentsia avant d'être expulsés manu militari de leur piédestal. On sait depuis la Rome antique que la roche tarpéienne est près du capitole. Nul n'ignore que, depuis l'Antiquité, il est aisé de tomber de Charybde en Scylla. Nous pouvons inclure le documentariste sarcastique Michael Moore dans cette acception de la chute des idoles.
Il débuta modestement en l'Hexagone, dans la confidentialité d'une poignée de copies, en ce circuit "art et essai", limité souventes fois à Paris intra muros et aux salles du quartier latin. C'était le temps de Roger et moi (1989), d'emblée inscrit dans la dénonciation sociale de la casse de l'outil industriel, automobile, en la ville natale du cinéaste, Flint, sur fond de déclin de General Motors, de formation de la rust belt ou ceinture de la rouille, ainsi qu'il en est dans le Detroit contemporain, réduit au rang de quasi ville fantôme. Destruction programmée du berceau de l'automobile aux Etats-Unis, "mutation", ainsi que l'affirment pudiquement par le biais de la litote et de l'euphémisme, les thuriféraires du friedmano-hayekisme maîtres de la novlangue ultralibérale, de la phraséologie stalinienne invertie. "Mutation", dit-on, puisque le mot de décadence est sciemment omis, honni, interdit, abandonné à la logomachie de la seule extrême-droite.
Les esprits avancés remarquèrent Michael Moore dès ce documentaire magistral, et l'adoubèrent. De film en film, il gagna en audience, en renommée, en importance, en admiration laudative.
Alors, ce fut pour Michael Moore l'apogée, via la reconnaissance artistique internationale au sein des festivals. La gloire vint avec Bowling for Columbine et la palme d'or cannoise du controversé Fahrenheit 9/11 en 2004. Puis, plus rien...patatras !
Ni Sicko en 2008, ni Slacker uprising puis Capitalism a Love Story ne rééditèrent l'exploit et le succès des deux opus précédents.
C'est miracle si Michael Moore est encore parvenu à se hisser au-dessus du score assez honorable des cent mille entrées françaises malgré le sabotage avéré de ses trois dernières oeuvres. Pour les chiffres, consultez Allo Ciné.
Il appert que critiques et distributeurs semblent avoir lâché notre facétieux et acide documentariste parce qu'ils n'avaient plus besoin de lui un fois la cause qu'il défendait devenue obsolète, hors actualité : le combat contre George W. Bush ! Dommage ! le milieu culturel est bien cruel, contraignant Michael Moore à recommencer à zéro, à, comme au jeu de l'oie lorsqu'on a malencontreusement atteint la sinistre et funèbre case numéro 58 (la mort pour les ignares), reprendre toute la partie au début ! Il s'est retrouvé, tel un cinéaste débutant en manque de notoriété, réduit à un circuit restreint de salles, comme au temps de Roger et moi.
Mais pourquoi ? Cela est-il absurde ? Examinons de quoi il en retourne. Les opinions son changeantes, versatiles (ce qui explique mon choix en ouverture d'une caricature de Charles Maurice de Talleyrand-Périgord). On parle fréquemment des gens qui changent d'opinion comme de chemise...
Les choses se gâtèrent du jour au lendemain, à compter de 2007 plus exactement et de la sortie de Sicko. Ce documentaire commettait un crime de lèse-majesté dans le sens de la loi de majesté, de sinistre mémoire, instituée par l'Empereur Tibère au 1er siècle de notre ère, crime dirigé contre le sacro-saint système de santé archi libéral américain (c'était avant la mini réforme de Barack Obama) : Michael Moore osa démontrer (selon lui) la supériorité du système cubain sur celui des Etats-Unis. Dès lors, les dés étaient jetés et le documentariste cessa de plaire, puis la distribution de ses films se dégrada fortement ainsi que leur écho médiatique.Adonc, il semblait que Michael Moore retournerait à la case départ de la distribution "art et essai" la plus restreinte, non restrictive ! Il y était voué parce que classé, catalogué persona non grata. L'opus qui suivit, à caractère civique (il s'agissait d'inciter les jeunes à aller voter lors des élections présidentielles américaines de 2008), ne trouva strictement aucun distributeur dans l'hexagone ! Six ans après il est toujours inscrit à la rubrique prochainement sur Allo Ciné ! C'est tout dire. Méfiant et pas dupe, Michael Moore a été précautionneux : il a mis directement en téléchargement gratuit Slacker Uprising le 23 septembre 2008 (source Wikipedia). Ainsi, il a fait preuve d'un altruisme et d'une philanthropie exemplaires, qui méritent qu'on les salue...
Enfin, plus aucune oeuvre de Michael Moore ne semble prête à sortir quelque part depuis cinq ans (est-il en tournage ou pas ? ). Rien ne filtre à ce sujet. Plus rien, nada, depuis la sortie du brûlot, pamphlet ou libelle Capitalism a Love Story ! Axé sur la crise financière de 2007-2009, ce documentaire a péniblement atteint les 135 000 entrées (chiffre arrondi) chez nous : la gloire de Michael Moore semble ternie en France et c'est dommage. A se demander si tout cela ne relève pas d'une cabale, afin de couler celui qui a cessé de plaire au roy, celui qui est devenu inutile depuis que la marionnette Bush n'est plus au pouvoir dans le célébrissime Bureau Ovale... Théorie du complot, quand tu nous tiens !
Michael, reviens vite s'il te plaît ! Ce monde est de plus en plus dingue, écartelé entre les islamistes et les ultra-libéraux ! Nous avons tous besoin de toi, de ton discours acidulé !
Prochainement, je vous parlerai du film le plus saboté de l'été 2014 : Belle, de Amma Asante, oeuvre coulée, une fois n'est pas coutume, par la sinistre compagnie Fox Searchlight...
Il débuta modestement en l'Hexagone, dans la confidentialité d'une poignée de copies, en ce circuit "art et essai", limité souventes fois à Paris intra muros et aux salles du quartier latin. C'était le temps de Roger et moi (1989), d'emblée inscrit dans la dénonciation sociale de la casse de l'outil industriel, automobile, en la ville natale du cinéaste, Flint, sur fond de déclin de General Motors, de formation de la rust belt ou ceinture de la rouille, ainsi qu'il en est dans le Detroit contemporain, réduit au rang de quasi ville fantôme. Destruction programmée du berceau de l'automobile aux Etats-Unis, "mutation", ainsi que l'affirment pudiquement par le biais de la litote et de l'euphémisme, les thuriféraires du friedmano-hayekisme maîtres de la novlangue ultralibérale, de la phraséologie stalinienne invertie. "Mutation", dit-on, puisque le mot de décadence est sciemment omis, honni, interdit, abandonné à la logomachie de la seule extrême-droite.
Les esprits avancés remarquèrent Michael Moore dès ce documentaire magistral, et l'adoubèrent. De film en film, il gagna en audience, en renommée, en importance, en admiration laudative.
Alors, ce fut pour Michael Moore l'apogée, via la reconnaissance artistique internationale au sein des festivals. La gloire vint avec Bowling for Columbine et la palme d'or cannoise du controversé Fahrenheit 9/11 en 2004. Puis, plus rien...patatras !
Ni Sicko en 2008, ni Slacker uprising puis Capitalism a Love Story ne rééditèrent l'exploit et le succès des deux opus précédents.
C'est miracle si Michael Moore est encore parvenu à se hisser au-dessus du score assez honorable des cent mille entrées françaises malgré le sabotage avéré de ses trois dernières oeuvres. Pour les chiffres, consultez Allo Ciné.
Il appert que critiques et distributeurs semblent avoir lâché notre facétieux et acide documentariste parce qu'ils n'avaient plus besoin de lui un fois la cause qu'il défendait devenue obsolète, hors actualité : le combat contre George W. Bush ! Dommage ! le milieu culturel est bien cruel, contraignant Michael Moore à recommencer à zéro, à, comme au jeu de l'oie lorsqu'on a malencontreusement atteint la sinistre et funèbre case numéro 58 (la mort pour les ignares), reprendre toute la partie au début ! Il s'est retrouvé, tel un cinéaste débutant en manque de notoriété, réduit à un circuit restreint de salles, comme au temps de Roger et moi.
Mais pourquoi ? Cela est-il absurde ? Examinons de quoi il en retourne. Les opinions son changeantes, versatiles (ce qui explique mon choix en ouverture d'une caricature de Charles Maurice de Talleyrand-Périgord). On parle fréquemment des gens qui changent d'opinion comme de chemise...
Les choses se gâtèrent du jour au lendemain, à compter de 2007 plus exactement et de la sortie de Sicko. Ce documentaire commettait un crime de lèse-majesté dans le sens de la loi de majesté, de sinistre mémoire, instituée par l'Empereur Tibère au 1er siècle de notre ère, crime dirigé contre le sacro-saint système de santé archi libéral américain (c'était avant la mini réforme de Barack Obama) : Michael Moore osa démontrer (selon lui) la supériorité du système cubain sur celui des Etats-Unis. Dès lors, les dés étaient jetés et le documentariste cessa de plaire, puis la distribution de ses films se dégrada fortement ainsi que leur écho médiatique.Adonc, il semblait que Michael Moore retournerait à la case départ de la distribution "art et essai" la plus restreinte, non restrictive ! Il y était voué parce que classé, catalogué persona non grata. L'opus qui suivit, à caractère civique (il s'agissait d'inciter les jeunes à aller voter lors des élections présidentielles américaines de 2008), ne trouva strictement aucun distributeur dans l'hexagone ! Six ans après il est toujours inscrit à la rubrique prochainement sur Allo Ciné ! C'est tout dire. Méfiant et pas dupe, Michael Moore a été précautionneux : il a mis directement en téléchargement gratuit Slacker Uprising le 23 septembre 2008 (source Wikipedia). Ainsi, il a fait preuve d'un altruisme et d'une philanthropie exemplaires, qui méritent qu'on les salue...
Enfin, plus aucune oeuvre de Michael Moore ne semble prête à sortir quelque part depuis cinq ans (est-il en tournage ou pas ? ). Rien ne filtre à ce sujet. Plus rien, nada, depuis la sortie du brûlot, pamphlet ou libelle Capitalism a Love Story ! Axé sur la crise financière de 2007-2009, ce documentaire a péniblement atteint les 135 000 entrées (chiffre arrondi) chez nous : la gloire de Michael Moore semble ternie en France et c'est dommage. A se demander si tout cela ne relève pas d'une cabale, afin de couler celui qui a cessé de plaire au roy, celui qui est devenu inutile depuis que la marionnette Bush n'est plus au pouvoir dans le célébrissime Bureau Ovale... Théorie du complot, quand tu nous tiens !
Michael, reviens vite s'il te plaît ! Ce monde est de plus en plus dingue, écartelé entre les islamistes et les ultra-libéraux ! Nous avons tous besoin de toi, de ton discours acidulé !
Prochainement, je vous parlerai du film le plus saboté de l'été 2014 : Belle, de Amma Asante, oeuvre coulée, une fois n'est pas coutume, par la sinistre compagnie Fox Searchlight...
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