Par Cyber Léon Bloy.
De mémoire d'homme, on n'a jamais vu de grève ou de manifestation d'esclaves (Le Nouvel Aristote).
Je découvris qu'en ayant mis en scène ses propres funérailles de son vivant afin d'y assister, l'Empereur Charles Quint avait été un précurseur méconnu des artistes performers et de l'art conceptuel (Mémoires d'un Inconnu du XXIe siècle).
Je souhaite ardemment les ridiculiser, les ridiculiser tous jusqu'à l'épuisement argumentaire, afin que tous tombent dans un oubli définitif et juste (Réflexion de Moa).
Vous qui vous intéressez aux Lumières du XVIIIe siècle, vous avez sûrement entendu parler au cours de vous études du chevalier François-Jean Lefebvre de La Barre (1745-1766), qu'on supplicia à Abbeville parce qu'il avait été accusé d'actes de profanations à l'encontre des représentations de la Passion (le crucifix) et de Jésus-Christ (celle-ci dans un cimetière de la ville). De plus, on lui reprocha de ne s'être pas découvert au passage d'une procession de moines capucins !
Je découvris qu'en ayant mis en scène ses propres funérailles de son vivant afin d'y assister, l'Empereur Charles Quint avait été un précurseur méconnu des artistes performers et de l'art conceptuel (Mémoires d'un Inconnu du XXIe siècle).
Je souhaite ardemment les ridiculiser, les ridiculiser tous jusqu'à l'épuisement argumentaire, afin que tous tombent dans un oubli définitif et juste (Réflexion de Moa).
Vous qui vous intéressez aux Lumières du XVIIIe siècle, vous avez sûrement entendu parler au cours de vous études du chevalier François-Jean Lefebvre de La Barre (1745-1766), qu'on supplicia à Abbeville parce qu'il avait été accusé d'actes de profanations à l'encontre des représentations de la Passion (le crucifix) et de Jésus-Christ (celle-ci dans un cimetière de la ville). De plus, on lui reprocha de ne s'être pas découvert au passage d'une procession de moines capucins !
Le supplice du chevalier de La Barre se déroula à Abbeville le 1er juillet 1766 : soumis le matin à la question ordinaire, on lui épargna la question extraordinaire afin qu'il pût avoir suffisamment de force pour monter sur l'échafaud. L'infamie se manifesta à cette occasion, non seulement par le transport du condamné en charrette, mais par le port dans son dos d'une pancarte sur laquelle étaient inscrits les motifs de sa condamnation : "impie, blasphémateur et sacrilège exécrable." Le courage que le jeune homme montra imposa au bourreau qu'il renonçât à lui couper la langue ; par contre, le reste de l'horrible sentence fut exécuté : décapitation à la hache puis bûcher réservé au cadavre étêté.
L'on sait que Voltaire, bien qu'il se fût impliqué avec retard dans la défense de la cause du chevalier de La Barre, (d'autant plus que la découverte d'un exemplaire du Dictionnaire philosophique chez l'accusé - livre que le bourreau brûla - fit craindre au philosophe une arrestation) put mener une contre-offensive énergique. Il riposta par un texte : la Relation de la mort du chevalier de La Barre à Monsieur le marquis de Beccaria sous le pseudonyme de M. Cassen. La disproportion entre les délits reprochés et la peine exécutée était insupportable. Le procès avait été inique, les preuves inexistantes, les témoignages peu concluants et vides.
L'iniquité de cette affaire a fait du chevalier de La Barre un symbole, un martyr de la laïcité, de la liberté de conscience. Je vous invite à lire l'article de Wikipedia consacré à cette affaire, aussi importante que celle de Jean Calas.
Un documentaire vient d'être consacré au chevalier de La Barre : Les 3 Vies du Chevalier de Dominique Dattola. C'est là que le bât va blesser, justifiant mon intervention révoltée.
Ce film, assurément remarquable et judicieux, indispensable même pour qui croit encore aux valeurs de la République, ce film, dis-je, à peu près personne ne l'aura vu, moi compris (d'où cet article), hors quelques privilégiés lors de projections débats. Là loge le scandale, irrémédiable, intégral, indigne.
Les 3 Vies du Chevalier, dont la sortie nationale officielle aurait dû en principe avoir lieu le 23 avril 2014, s'est vu "refuser" l'accès au circuit normal de diffusion des films. La presse ne l'a même pas remarqué, a été frappée d'un mutisme quasi intégral. Nul défenseur, nul spectateur, invisibilité programmée partout, sur de nombreux supports audiovisuels... on connaît ce syndrome !
L'affaire scandaleuse du sabotage des 3 Vies du Chevalier est une nouvelle pierre noire additionnée à l'édifice de l'abjection culturelle contemporaine, un nouvel écoulement putride de la grande charogne tumescente et verdâtre qui, autrefois, fut la grande patrie des Lumières et des droits de l'Homme. Triste époque qui mélange torchons et serviettes, qui traite de la même façon un film engagé du bon côté et un pamphlet négationniste, pesteux, pseudo documentaire social, annoncé au printemps 2013 puis déprogrammé faute de salles, produit par de douteuses officines qui se croient encore au temps d'Edouard Drumont et des faux Protocoles des Sages de Sion.
Les 3 Vies du Chevalier est passé intégralement inaperçu. Ou plutôt, on s'est arrangé pour qu'il passe inaperçu.Complicités implicites avec d'un côté les diadoques et épigones d'un certain régime qui exerça son pouvoir illégal à compter du10 juillet 1940 et de l'autre les loups fanatiques enturbannés de noir ? Les pouvoirs publics ont laissé tomber, négligemment, ce film obligatoire, dont l'unique critique parue dans une presse en déliquescence généralisée, celle du magazine Première, l'a accusé d'être scolaire, tel l'aboiement coupant, tranchant, d'un juge ou procureur stalinien ou nazi, éjecté tel un crachat purulent ! On retrouve toujours la même logomachie, le même chef d'accusation répété à satiété lorsqu'on veut couler une oeuvre nécessaire et pédagogique depuis l'affaire du documentaire sur le Louvre en 1985 : trop scolaire ! trop didactique ! Ces contempteurs de la vraie culture ne sont même pas f..tus de faire leur autocritique !
Ils sont beaux les drapeaux tricolores sur l'affiche ! Mais ô combien dérisoires ! Ressaisissez-vous avant qu'il soit trop tard ! Il faut que la raison revienne ! Faites que Les 3 Vies du Chevalier soit vu par le plus grand nombre de spectatrices et spectateurs ! Ce documentaire éducatif (au sens noble et non pas galvaudé) le mérite amplement !
Merci pour votre soutien. Vous pouvez suivre l'actualité du film sur : http://cms2.les3viesduchevalier.org/ Bien cordialement. Dominique Dattola
RépondreSupprimerMonsieur, je vous remercie d'avoir accordé un commentaire à ce texte. Plus que jamais, depuis les événements de janvier 2015, l'affaire du chevalier de La Barre est d'actualité. Dois-je vous rappeler qu'en 2013, fort peu de choses furent faites dans les médias et par les pouvoirs publics en faveur de Diderot (il n'eut même pas droit au Panthéon !) excepté en sa ville natale, Langres...
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