Par Cyber Léon Bloy.
De toutes les choses issues d'une cause, le Tatagatha a dit la cause, mais il en a aussi révélé la cessation, lui, le grand religieux (traduction d'une citation bouddhique du VIIe siècle de notre ère rédigée en pali - extrait du canon bouddhique pali ou tipikata - musée Guimet, octobre 2001).
Le comédien Jim Gérald avait réalisé un documentaire hommage splendide aux acteurs du cinéma muet qu'il avait bien connus. Il l'intitula : "Les Eloquents" (exercice d'érudition désintéressée de Moa).
Je ne fais pas du misérabilisme ; j'exprime la vérité (Cyber Charles Dickens).
Un non-événement récent a suscité en moi une grande perplexité. Du moins, on a décidé en haut lieu qu'il fallait qu'on le perçût ainsi,à l'exception toutefois de ma sphère d'indignation personnelle, en permanence aux aguets, et à laquelle le fait en réalité désastreux n'échappa pas. Dans une si ténébreuse affaire fort peu balzacienne bien que révélatrice de l'état de délabrement hexagonal pulvérulent de la culture, désormais écartelée entre le chébrantisme parigot et le Blut und Boden folk démago bleu Marine, on dit sagement qu'il faut être parcimonieux, euphémique, minimisateur et circonspect. C'est pourquoi, bien au contraire, je ne puis observer ces faux commandements pusillanimes. J'ai donc décidé de débecter mon chyle spumescent et critique à la figure des cuistres qui mettent à mort les films par légions. Ce blog est fait pour cela ; il doit jouer son rôle. J'aurais pourfendu ces pignoufs avec une lardoire si j'eusse pu le faire.
Il appert que nous avons vécu, le 19 mars 2014, un bis repetita, une récidive flagrante de ce qui s'était déjà produit le 8 janvier précédent, jour de la sortie en salles d'une autre cohorte de films voués au sacrifice et à l'abattoir de marché, cohorte dont émergea le biopic d'Yves Saint Laurent seul rescapé du naufrage de cette orée d'année.
Sans compter ce qui était la retransmission d'un concert, en incluant toutefois les reprises, j'ai constaté que, sur un total de vingt-trois films prévus en sortie nationale le mercredi 19 mars 2014, seulement quatre bénéficièrent de plus de cent copies, ce qui condamnait les autres à l'indifférence ! Ces heureux élus furent :
- Situation amoureuse : c'est compliqué,
- 3 Days to kill,
- Her,
- La Légende d'Hercule.
Une oeuvre excellente (Her, de Spike Jonze) pour trois nanars et oeuvrettes calamiteuses ! Ces trois titres suintaient de clownerie. Ma hargne est légitime, mais tel Prunelle dans Gaston Lagaffe, j'ai conservé le l et le w pour demeurer poli sans non plus ajouter le second n...
Un signe qui ne trompe pas : les cinémas Utopia d'Avignon, réputés pour leur exigence en matière de cinéphilie pointue, ne sont pas parvenus à obtenir plusieurs des titres à l'affiche jetés aux champs d'ordures de cette journée calamiteuse, notamment l'adaptation du Grand Cahier d'Agota Kristof par Janos Szasz.
Trois mentions spéciales pour trois films frappés de blessures létales irréversibles au sein de ce champ des morts du septième art en ce funeste 19 mars 2014 : Dark Touch, Dors mon lapin et Ondes, science et Manigances.
Mon premier, pour m'exprimer comme dans une charade, est l'unique long métrage ayant concouru au dernier festival du cinéma fantastique de Gérardmer qui a jusqu'à présent pu bénéficier d'une distribution dans les cinémas français, distribution d'évidence minable, comme de coutume. Il a été voué aux gémonies critiques, comme on le devine aisément, bien que sa réalisatrice Marina de Van ait à son actif une honnête adaptation en téléfilm du Petit Poucet pour Arte, version que j'estime supérieure à celle réalisée en 2001 par Olivier Dahan. Marina de Van s'est heurtée au même problème que le réalisateur de Tom le Cancre au sujet du tournage des enfants dans des films français : elle a été obligée de s'expatrier en Irlande et en Suède pour mener à bien le tournage ! Vive la DASS!
Mon second est un de ces accoutumés films sympas bâclés et mal ficelés par notre anar réac rouspéteur national Jean-Pierre Mocky, en rupture intégrale de ban depuis presque un quart de siècle avec les réseaux officiels de distribution, films invisibles à la téloche dont l'unique possibilité subsistante d'en être spectateur réside dans les cinémas parisiens successifs acquis par l'impétrant : autrefois Le Brady, désormais Le Desperado, dont le nom est à lui seul un programme !
Mon troisième appartient à cette innombrable catégorie des ô combien de marins, combien de capitaines, pardon, je voulais dire les ô combien de documentaires au destin brisé par l'impitoyable loi d'Hayek-Lynch, surtout lorsqu'ils ont l'outrecuidance de s'en prendre aux lobbies industriels. C'est présentement le cas d'Ondes, science et Manigances, qui dénonce le consortium des industriels de la téléphonie mobile, la dangerosité technologique de nos chers portables et autres smartphones addictifs, et se retrouve conséquemment réduit à de chiches projections-débats ponctuelles, toujours aux alentours de 20h30, qui à L'Entrepôt de Paris, qui en quelques cinoches isolés du Nord (Lille) ou d'Alsace, région qui servit de point de départ événementiel à l'enquête du réalisateur Jean Heches, que je puis désormais qualifier de cinéaste maudit.
Adonc, toute cette pataphysique du désastre, ce schproum de l'agonie du cinéma d'art et d'essai, ce schmilblick catastrophique nous prouve, ô combien, nous vivons une entreprise pascalienne d'abrutissement global du peuple français. Arte et Entrée libre de France Cinq ne pouvaient pas tout faire à elles deux, tel le général de Gaulle d'un célèbre dessin de Jacques Faizant illustrant la déroute tricolore aux jeux olympiques de Rome en 1960. Ces deux chaînes et émissions ont effectué un choix drastique, ne défendant qu'un unique film, curieusement le même, de toute façon inclus dans le sabotage général : Wrong Cops de Quentin Dupieux. Il est aussi bizarre qu'Arte se soit fichue du film de Spike Jonze, au contraire de France Cinq, Her étant le seul long métrage intelligent de ce jour funeste à marquer d'une pierre noire avantagé par son parc de copies... Même pas un mot sur The Canyons de Paul Schrader ! Scandaleux ! Mais que f... donc Arte ? Ses renoncements et reculs éditoriaux successifs ouvrent un boulevard aux contingents de marins crypto-pétainistes en vareuse bleue ! Par exemple, on ne peut pas parler avec autant d'éloges funèbres de la disparition du grand médiéviste Jacques Le Goff et occulter systématiquement dans le même temps le musée de Cluny ! C'est risible et dangereux car, qui restera pour parler seul du Moyen-Âge (les autres sphères culturelles n'en voulant pas), et ce d'une manière déformée et orientée, mythifiée même ? Suivez mon regard... Vous devinez qu'un néo Pétain dépourvu des épines envenimées, tumescentes de la gangrène Feldgrau de l'Occupation et de la collaboration risque de perdurer s'il prend le pouvoir à cause des erreurs et gabegies généralisées et réitérées de celles et ceux qui devraient défendre mieux que cela la diversité culturelle démocratique au lieu d'abandonner des niches écologiques entières de cette culture aux partis bâtis sur une idéologie indésirable ! Les grands vulgarisateurs (Jacques Le Goff fut du nombre) ne sont plus parmi nous pour contrer le cauchemar qui se profile à l'horizon. Dans le programme de transformation de la société britannique élaboré par le parti travailliste et mis en oeuvre après sa victoire électorale de 1945 figurait l'accès de tous à l'héritage culturel commun. C'est cela qui comptait à cette époque si bien dépeinte par le documentaire nostalgique et amer de Ken Loach, L'Esprit de 45 dont j'ai eu l'occasion de parler dans ce blog militant ... ce n'est plus guère le cas maintenant. L'abrutissement et le décervelage ont triomphé partout. Le mauvais accueil réservé au film Monuments men ne m'étonne guère dans un tel contexte, quel qu'imparfait que soit ce long métrage américain malgré tout pétri de bonnes intentions.
Où allons-nous avec de telles bandes de Picrochole, de pitres et de Polichinelles ? Notre monde est gouverné par des nains incapables de résoudre les problèmes vitaux se posant à nous tous. Nous avons multiplié les négligences à cause de l'incurie, de l'inculture de nos dirigeants, que dis-je, de nos dominants ! Nous avons laissé des indésirables extrémistes se réapproprier ce qui aurait dû demeurer notre bien culturel commun, à force de nous abîmer en querelles sociétales stériles en oubliant l'essentiel, en méprisant, en toisant de haut, cet héritage, ce bien commun, dont nous n'avons plus accepté qu'il nous fût transmis. Et ces indésirables participent à une entreprise aigüe de déconstruction, de trahison de ce qui nous cimentait tous, de détournement, d'instrumentalisation au profit de leurs entreprises opportunistes. Rappelez-vous pourquoi nos aînés ont combattu l'indicible barbare, dont nous nous apprêtons un jour prochain à faire rois (ou reines) ses épigones qui avancent masqués, mais qui, au fond d'eux-mêmes, pensent toujours comme entre 1940 et 1944 en un certain Hôtel du parc où officiait un vieillard maléfique... Oui, les clercs ont trahi le peuple au profit de la bêtise, de la facilité, de l'immédiateté, du sociétal plutôt que du social, omettant l'essentiel du pain quotidien, de la pitance à assurer, oubliant les messages d'un Victor Hugo, d'un Claude Santelli, d'un Alexandre Dumas, d'un Charles Dickens, d'un Jules Michelet, d'un Stellio Lorenzi, d'un Marc Bloch, d'un Jacques Le Goff ! Ils ont considéré ces immenses personnalités comme des antiquités dépassées et pruinées de chancissures ! Mal leur en a pris. Ils risquent de se voir rendre la monnaie de leur pièce ! Nous en pâtirons tous !
Mes prochains billets polémiques traiteront du désintérêt certain de nos médias pour une foultitude d'expos patrimoniales en cours, de Monuments men justement, des réalisateurs has been (outre James Ivory déjà traité) et d'autres sujets divers qui agacent ma probe conscience culturelle. Je pressens déjà qu'en dehors des centenaires de Marguerite Duras et de la première guerre mondiale, sans omettre bien sûr la Libération, bien peu de choses seront commémorées en 2014 (Auguste, Joséphine, Rameau, Sade - hélas ! - Charlemagne, Anne de Bretagne, Charles Péguy, Alain-Fournier, Albéric Magnard - que j'apprécie beaucoup etc. semblent d'ores et déjà out).
Un signe qui ne trompe pas : les cinémas Utopia d'Avignon, réputés pour leur exigence en matière de cinéphilie pointue, ne sont pas parvenus à obtenir plusieurs des titres à l'affiche jetés aux champs d'ordures de cette journée calamiteuse, notamment l'adaptation du Grand Cahier d'Agota Kristof par Janos Szasz.
Trois mentions spéciales pour trois films frappés de blessures létales irréversibles au sein de ce champ des morts du septième art en ce funeste 19 mars 2014 : Dark Touch, Dors mon lapin et Ondes, science et Manigances.
Mon premier, pour m'exprimer comme dans une charade, est l'unique long métrage ayant concouru au dernier festival du cinéma fantastique de Gérardmer qui a jusqu'à présent pu bénéficier d'une distribution dans les cinémas français, distribution d'évidence minable, comme de coutume. Il a été voué aux gémonies critiques, comme on le devine aisément, bien que sa réalisatrice Marina de Van ait à son actif une honnête adaptation en téléfilm du Petit Poucet pour Arte, version que j'estime supérieure à celle réalisée en 2001 par Olivier Dahan. Marina de Van s'est heurtée au même problème que le réalisateur de Tom le Cancre au sujet du tournage des enfants dans des films français : elle a été obligée de s'expatrier en Irlande et en Suède pour mener à bien le tournage ! Vive la DASS!
Mon second est un de ces accoutumés films sympas bâclés et mal ficelés par notre anar réac rouspéteur national Jean-Pierre Mocky, en rupture intégrale de ban depuis presque un quart de siècle avec les réseaux officiels de distribution, films invisibles à la téloche dont l'unique possibilité subsistante d'en être spectateur réside dans les cinémas parisiens successifs acquis par l'impétrant : autrefois Le Brady, désormais Le Desperado, dont le nom est à lui seul un programme !
Mon troisième appartient à cette innombrable catégorie des ô combien de marins, combien de capitaines, pardon, je voulais dire les ô combien de documentaires au destin brisé par l'impitoyable loi d'Hayek-Lynch, surtout lorsqu'ils ont l'outrecuidance de s'en prendre aux lobbies industriels. C'est présentement le cas d'Ondes, science et Manigances, qui dénonce le consortium des industriels de la téléphonie mobile, la dangerosité technologique de nos chers portables et autres smartphones addictifs, et se retrouve conséquemment réduit à de chiches projections-débats ponctuelles, toujours aux alentours de 20h30, qui à L'Entrepôt de Paris, qui en quelques cinoches isolés du Nord (Lille) ou d'Alsace, région qui servit de point de départ événementiel à l'enquête du réalisateur Jean Heches, que je puis désormais qualifier de cinéaste maudit.
Adonc, toute cette pataphysique du désastre, ce schproum de l'agonie du cinéma d'art et d'essai, ce schmilblick catastrophique nous prouve, ô combien, nous vivons une entreprise pascalienne d'abrutissement global du peuple français. Arte et Entrée libre de France Cinq ne pouvaient pas tout faire à elles deux, tel le général de Gaulle d'un célèbre dessin de Jacques Faizant illustrant la déroute tricolore aux jeux olympiques de Rome en 1960. Ces deux chaînes et émissions ont effectué un choix drastique, ne défendant qu'un unique film, curieusement le même, de toute façon inclus dans le sabotage général : Wrong Cops de Quentin Dupieux. Il est aussi bizarre qu'Arte se soit fichue du film de Spike Jonze, au contraire de France Cinq, Her étant le seul long métrage intelligent de ce jour funeste à marquer d'une pierre noire avantagé par son parc de copies... Même pas un mot sur The Canyons de Paul Schrader ! Scandaleux ! Mais que f... donc Arte ? Ses renoncements et reculs éditoriaux successifs ouvrent un boulevard aux contingents de marins crypto-pétainistes en vareuse bleue ! Par exemple, on ne peut pas parler avec autant d'éloges funèbres de la disparition du grand médiéviste Jacques Le Goff et occulter systématiquement dans le même temps le musée de Cluny ! C'est risible et dangereux car, qui restera pour parler seul du Moyen-Âge (les autres sphères culturelles n'en voulant pas), et ce d'une manière déformée et orientée, mythifiée même ? Suivez mon regard... Vous devinez qu'un néo Pétain dépourvu des épines envenimées, tumescentes de la gangrène Feldgrau de l'Occupation et de la collaboration risque de perdurer s'il prend le pouvoir à cause des erreurs et gabegies généralisées et réitérées de celles et ceux qui devraient défendre mieux que cela la diversité culturelle démocratique au lieu d'abandonner des niches écologiques entières de cette culture aux partis bâtis sur une idéologie indésirable ! Les grands vulgarisateurs (Jacques Le Goff fut du nombre) ne sont plus parmi nous pour contrer le cauchemar qui se profile à l'horizon. Dans le programme de transformation de la société britannique élaboré par le parti travailliste et mis en oeuvre après sa victoire électorale de 1945 figurait l'accès de tous à l'héritage culturel commun. C'est cela qui comptait à cette époque si bien dépeinte par le documentaire nostalgique et amer de Ken Loach, L'Esprit de 45 dont j'ai eu l'occasion de parler dans ce blog militant ... ce n'est plus guère le cas maintenant. L'abrutissement et le décervelage ont triomphé partout. Le mauvais accueil réservé au film Monuments men ne m'étonne guère dans un tel contexte, quel qu'imparfait que soit ce long métrage américain malgré tout pétri de bonnes intentions.
Où allons-nous avec de telles bandes de Picrochole, de pitres et de Polichinelles ? Notre monde est gouverné par des nains incapables de résoudre les problèmes vitaux se posant à nous tous. Nous avons multiplié les négligences à cause de l'incurie, de l'inculture de nos dirigeants, que dis-je, de nos dominants ! Nous avons laissé des indésirables extrémistes se réapproprier ce qui aurait dû demeurer notre bien culturel commun, à force de nous abîmer en querelles sociétales stériles en oubliant l'essentiel, en méprisant, en toisant de haut, cet héritage, ce bien commun, dont nous n'avons plus accepté qu'il nous fût transmis. Et ces indésirables participent à une entreprise aigüe de déconstruction, de trahison de ce qui nous cimentait tous, de détournement, d'instrumentalisation au profit de leurs entreprises opportunistes. Rappelez-vous pourquoi nos aînés ont combattu l'indicible barbare, dont nous nous apprêtons un jour prochain à faire rois (ou reines) ses épigones qui avancent masqués, mais qui, au fond d'eux-mêmes, pensent toujours comme entre 1940 et 1944 en un certain Hôtel du parc où officiait un vieillard maléfique... Oui, les clercs ont trahi le peuple au profit de la bêtise, de la facilité, de l'immédiateté, du sociétal plutôt que du social, omettant l'essentiel du pain quotidien, de la pitance à assurer, oubliant les messages d'un Victor Hugo, d'un Claude Santelli, d'un Alexandre Dumas, d'un Charles Dickens, d'un Jules Michelet, d'un Stellio Lorenzi, d'un Marc Bloch, d'un Jacques Le Goff ! Ils ont considéré ces immenses personnalités comme des antiquités dépassées et pruinées de chancissures ! Mal leur en a pris. Ils risquent de se voir rendre la monnaie de leur pièce ! Nous en pâtirons tous !
Mes prochains billets polémiques traiteront du désintérêt certain de nos médias pour une foultitude d'expos patrimoniales en cours, de Monuments men justement, des réalisateurs has been (outre James Ivory déjà traité) et d'autres sujets divers qui agacent ma probe conscience culturelle. Je pressens déjà qu'en dehors des centenaires de Marguerite Duras et de la première guerre mondiale, sans omettre bien sûr la Libération, bien peu de choses seront commémorées en 2014 (Auguste, Joséphine, Rameau, Sade - hélas ! - Charlemagne, Anne de Bretagne, Charles Péguy, Alain-Fournier, Albéric Magnard - que j'apprécie beaucoup etc. semblent d'ores et déjà out).
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