"Le navire-monde friedmano-hayekien n'est pas un Titanic simplement balafré sur un seul de ses flancs, mais éventré en fait sur toute la circonférence de sa coque".
In : Moi, aphorismes de Moi dans "Réflexions eschatologiques sur l'agonie de l'ultralibéralisme" New Paris, presses de Pataphysique ajustée, AD 2107.
Chers lecteurs qui acceptez de bien fréquenter ce blog polémique et acerbe, de plus en plus marqué par une acidité critique certaine et justifiée, je vous convie aujourd'hui à rechercher, dans la presse quotidienne française parue depuis environ mi septembre 2011, si le moindre article nécrologique journalistique de papier a été consacré aux trois auteurs de bandes dessinées classiques de l'école franco-belge Eddy Paape, Gilles Chaillet et Albert Weinberg...
Il est cruel de constater qu'Eddy Paape (1920-2012),
qui était l'un des derniers représentants vivants du Spirou des années cinquante, qui compta tout de même deux séries notables à son actif, Luc Orient dans Tintin (scénarisé par Greg !) et Marc Dacier dans Spirou (sans omettre quelques épisodes de Jean Valhardi avant la magistrale reprise de Jijé de 1956) n' a semble t-il jusqu'à présent fait l'objet d'aucun article d'hommage dans la presse sérieuse officielle. On me dira que la SF a mauvaise réputation, que les reporters à la Marc Dacier, c'est ringard, que Paape avait un dessin convenu, que dis-je, académique et non novateur (les gros mots sont lancés !), mais tout de même ! Je me souviens que la reprise intégrale en albums (certes brochés) de la série Marc Dacier aux éditions Dupuis entre 1980 et 1982 fut un grand événement. De plus, le cycle de Terango de Luc Orient marqua fortement mon esprit d'enfant et de préadolescent. Je n'ai jamais oublié Argos et Sectan, ni le docteur Kala (ah, ses lunettes et sa barbe professorale qui rappelaient à la fois Mitacq et un prêtre que j'ai connu !) et Eurocristal (prémonition du CERN ?)...
De même, l'injustice est flagrante pour Gilles Chaillet,
disparu en septembre 2011 dans une quasi indifférence cuistre et insultante, qui se tira avec les honneurs de la reprise périlleuse de Guy Lefranc, abandonné au milieu du gué par un Jacques Martin débordé (après un intermède Bob de Moor), et dont l'Axel Borg soutien la comparaison avec celui de son créateur.
Quant à Albert Weinberg,
mort quelques jours après Gilles Chaillet, même si Dan Cooper ne vaut pas Buck Danny (sommet de la BD d'aviation classique selon moi), bien que créé pour le concurrencer en 1954, il fut tout de même un des grands auteurs du Tintin des années cinquante-soixante et soixante-dix, de l'époque des rédac'chefs Fernez, Dehaye et Greg, avant de passer à Super As. Justice devrait être rendue, car il n'y a pas dans le 9e Art que les recherches formelles (souvent éblouissantes) de la création adulte qui comptent...
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