« Le roman de Marie Bashkirtseff » de Raoul Mille
par Christian Jannone
Œuvre parue en 2008 au Livre de Poche après une première publication en 2004 chez Albin Michel.
J’avoue que je ne savais rien de Marie Bashkirtseff avant 1984 : pour le centenaire de sa mort, la revue Historia publia un article sur sa courte vie, illustré notamment d’un autoportrait et du fameux Meeting, que je vis au musée d’Orsay en 1987. Elle appartient à cette cohorte d’artistes peintres du XIXe siècle au destin tragique et à la fin prématurée, exacte contemporaine d’autres personnalités ayant exercé le même art avec un talent certain ― bien qu’on ne les classât pas tous dans l’avant-garde ― et disparus autour de 1883-1884 : Eva Gonzales, Giuseppe De Nittis et surtout Jules Bastien-Lepage, connus et renommés en leur temps puis tombés dans l’oubli avant que l’Histoire de l’art ne les redécouvre récemment, et n’effectue les révisions nécessaires à une meilleure compréhension du foisonnement de tendances qui caractérisait la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle.
Je ne polémiquerai pas, mais il m’est arrivé d’entendre des absurdités à la télévision au sujet de certains artistes : Fantin-Latour qualifié d’académique
et Maurice Denis de petit maître. L’avant-gardisme à tout crin risquant de faire commettre de graves erreurs d’appréciation, je préfère en rester là et prendre Marie Bashkirtseff pour ce qu’elle fut : une bonne peintre à laquelle le destin n’a pas laissé le temps de donner sa pleine mesure. J’ai écrit bonne, mais non grande en toute connaissance de cause. Les grands sont les génies incontournables, et il y a les autres, tous les autres, des médiocres méritant de rester dans leur purgatoire à ceux qu’il faut réhabiliter.
Une vie digne d’un roman féministe.
Affirmons-le d’emblée : « Le Roman de Marie Bashkirtseff » n’est ni une biographie romancée à la Alain Decaux ou André Castelot, ni un pastiche d’œuvre littéraire du XIXe siècle ― je dirais dix-neuviémiste ― comme de récents livres en témoignent (je songe ici au diptyque de Michael Cox, à « L’Alsacienne » de Maurice Denuzière et à un des derniers romans de la prolifique Joyce Carol Oates). Raoul Mille écrit dans une langue contemporaine sans nulle aspérité (pas de préciosité ni de vulgarité), n’essayant pas d’imiter un style d’époque.
Selon les sources, Marie Bashkirtseff est née Maria Konstantinovna Bashkirtseva en 1858 ou 1860. Les références les plus crédibles donnent en calendrier julien 12 novembre 1858. Raoul Mille ne tranche pas : il débute son roman avec l’adolescence niçoise de Marie, qui semble environ âgée de quinze ans. Il se base sur son journal intime, qu’elle tient à partir de sa quatorzième année, et reconstitue la vie oisive, parasite, toute en futilités, d’une famille « russe » de la Côte d’Azur où, forcément, la fille n’est destinée qu’à faire un beau mariage. En réalité, Marie est ukrainienne. Notre écrivain connaît bien Nice, puisqu’il y vit depuis l’âge de seize ans et y exerce la fonction de membre du conseil municipal depuis 2008, chargé du livre et de la culture, de l’Histoire et de la lutte contre l’illettrisme, avec le titre de subdélégué auprès du maire Christian Estrosi.
L’auteur suit strictement la chronologie mais débute en 1873. L’enfance de Marie manque. Il subdivise son œuvre en trois périodes : 1873-1876, 1877-1883 et 1884. Il opte majoritairement pour le présent de narration, tout en s’octroyant le plaisir de quelques pages contées au passé. Il ne dédaigne ni le style épistolaire, utilisé deux fois (pour le voyage romain de 1876 vu par la correspondance de Lucien Walitsky à Étienne Babanine, le grand-père de Marie, puis lors des échanges de lettres entre Marie et Maupassant au printemps 1884), ni la citation d’articles de presse (le mariage de Paul de Cassagnac). Bon connaisseur de la vie mondaine niçoise au XIXe siècle (nous sommes juste après le Second Empire et seulement une décennie après le rattachement du comté de Nice à la France), Raoul Mille excelle à nous brosser le tableau d’une société révolue en termes simples, sans emphase aucune. Le Nice des années 1870 n’est pas la Normandie de Proust, tout décalque ayant été jugé par l’auteur inutile. La capitale est aussi distante pour cette communauté superficielle de la Riviera que les événements politiques de l’époque, fort éloignés des préoccupations premières de cette société toute en fatuité, sorte de microcosme où Marie cherche son destin, sa place.
On la sait belle et désirable : photos et autoportraits sont là pour en témoigner. Marie prend conscience de son corps, se pressent sans rivales dans sa famille et sa communauté, veut attirer les regards dans chacune des situations où elle se place (plage, mondanités, musique) et cherche un prétendant, anglais puis français, Hamilton puis Audiffret, tous deux pris par la même courtisane. Encore habitée par des préjugés sociaux dont elle se libérera, Marie adolescente croit que le destin de la femme rime avec les noces et les enfants, et ses passions paraissent normales pour son âge. La famille « russe » exilée ― une famille élargie avec mère, tante, grand-père maternel, oncle, cousine, ami de la famille, où toutefois manque la figure tutélaire du père, le grand absent, le couple s’étant séparé tôt ― garde ses mœurs, ses usages, y compris ses scandales (l’oncle Georges débauché qui va jusqu’à faire colporter la nouvelle de sa mort), sa manière de penser, de ressentir…cette âme russe, sur laquelle on a tant glosé, que la personnalité de la future peintre reflète : sensibilité, mélancolie, exaltation, épanchements, force, feu, volonté de vivre pleinement. Démesure aussi. Les classes privilégiées russes, depuis le XVIIIe siècle, sont demeurées francophiles malgré Napoléon et la guerre de Crimée. Elles continuent à parler français. Elles sont une pièce de ce puzzle mondain cosmopolite qui caractérise ce temps. L’opinion publique connaissait déjà deux femmes d’origine russe établies en France, deux Sophie : la comtesse de Ségur et la duchesse de Morny. Marie Bashkirtseff, notre Ukrainienne, sera la troisième.
La vocation artistique de Marie éclate après la déception sentimentale : Audiffret lui a préféré La Gioia, cette femme entretenue qui lui dérobe tous ceux qu’elle lorgne. Elle sera peintre et sculpteur après avoir essayé la musique (elle joue correctement du piano) et le chant. Elle montrait déjà un certain don pour le dessin ― probablement du fait que les matières artistiques, depuis l’Ancien Régime, faisaient partie de l’éducation des filles (ce qui ne signifiait pas qu’on envisageait qu’elles fissent une carrière aux Beaux-Arts) : la scène où elle trace au fusain (p.61) le portrait d’Audiffret est éclairante.
En 1876, elle effectue le voyage à Rome et à Naples, occasion d’une nouvelle idylle avortée avec Pietro Antonelli, neveu d’un cardinal, pérégrination indispensable et à valeur initiatique, et rencontre Katesbinsky, professeur de dessin et Polonais en exil (la Pologne est sous occupation russe) qui lui apprend les rudiments. À ce stade, dessiner, chanter et jouer du piano ne constituent encore que des éléments propres à l’éducation d’une fille comme il faut, c’est-à-dire de l’aristocratie et de la bonne bourgeoisie.
De la difficulté des femmes du XIXe siècle à s’imposer dans l’univers masculin des Beaux-Arts.
En 1877, en quête d’indépendance, Marie est à Paris et devient élève à l’Académie Julian. Son allure bourgeoise tranche avec celle de ses coreligionnaires. Un étudiant des Beaux-Arts était forcément à l’époque bohème et débraillé et avait mauvaise presse. L’Académie Julian était une école qui se voulait indépendante du dogmatisme officiel de l’enseignement artistique, monopolisé par l’Institut. Elle a été fondée en 1867 par Rodolphe Julian (1839-1907), passage des Panoramas. Contrairement à l’école des Beaux-Arts, l’Académie Julian était ouverte aux femmes, dont l’œuvre était alors méprisée ou dédaignée. Marie y devient la rivale de Louise Breslau, d’origine germanique. Elle aura des congénères peu connues (Sophie Schaeppi, Madeleine Delsarte, Anna Nordgren, Amélie Beaury-Saurel, dont un fort intéressant portrait de femme « émancipée », Dans le bleu, est conservé au musée des Augustins de Toulouse). Leurs origines géographiques variées (Suisse, Scandinavie, Allemagne, etc.) reflètent la notoriété internationale de l’enseignement de Julian et montrent que la France possédait un grand rayonnement artistique (1). En outre, elles confirment les difficultés de formation et de carrière rencontrées en Europe continentale par les femmes peintres. Tony Robert-Fleury (1837-1911) apparaît comme un des professeurs les plus influents. Grâce à cette formation, Marie parvient à ses fins : exposée au Salon 1880 sous le pseudonyme de Marie Constantin Russ, elle y rencontre Bastien-Lepage.
Marie Bashkirtseff nous a livré sur une toile de 1881
une représentation de cet atelier, révélatrice de l’enseignement que Julian y prodiguait, en faveur de ses élèves dont le but demeurait la reconnaissance et l’exposition au Salon avant achat éventuel des toiles par l’État (qui les exposait au musée du Luxembourg) ou les collectionneurs privés. L’art de la peintre s’y est affirmé : bases classiques mais refus de l’académisme stricto sensu. Son style sera réaliste, inscrit dans le courant naturaliste, mais urbain, à la différence de Bastien-Lepage, son grand amour officiel selon ses biographes, bien qu’elle ait été influencée par lui (il plaisait à Zola alors que Julian le déteste comme Raoul Mille nous le montre). Pour ma part, je rapprocherais ― outre ses portraits dont une fameuse fillette avec un parapluie (pages superbes consacrées par Mille à la genèse de cette peinture d’une gamine du peuple) ― un tableau comme Le Meeting (à Orsay) des représentations d’enfants des rues dues à Fernand Pelez (2).
On sait le marché de l’art des débuts de la IIIe République dominé par le matérialisme bourgeois. C’est l’académisme qui est favorisé, encore faut-il s’entendre sur le sens exact du mot. Le système académique était régi par l’Académie des Beaux-Arts, incluse dans l’Institut de France, avec le prix de Rome et le fameux séjour à la villa Médicis. Cette institution remplaçait les académies d’Ancien Régime depuis 1795. Elle avait connu des réformes sous le Consulat puis la Restauration. L’Institut favorisait un art officiel, renforcé par la bourgeoisie d’affaires. La peinture dite de genre prédominait : mythologie, Histoire, Bible, suivie du portrait, du paysage et de la nature morte (genre le moins considéré). Les grands formats étaient privilégiés tandis que le portrait était devenu avant tout mondain. Le sobriquet de peintres pompiers a été employé pour qualifier ces artistes, comme Cabanel ou Gérôme, grand metteur en scène d’œuvres spectaculaires gréco-romaines ou orientalistes (l’orientalisme étant un sous-genre ayant pris son essor à compter de la Restauration).
Là où le bât a blessé, c’est lorsque le discours de vulgarisation en Histoire de l’Art adressé au grand public s’est voulu simplificateur à l’excès, opposant systématiquement les avant-gardes, chaque fois rapidement dépassées, à un académisme devenu fourre-tout où justement d’ex avant-gardistes finissaient par y être jetés après déclassement (par exemple : Utrillo, Denis, Van Dongen, Kokoshka, Dunoyer de Segonzac, Bram Van Velde et Vlaminck). On a fini par réduire la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle à une poignée de noms, en général les plus radicaux (pour simplifier : Courbet, Manet, Renoir, Degas, Cézanne, Van Gogh, Seurat, Gauguin, Toulouse-Lautrec, Bonnard etc.) contre tous les autres désormais déconsidérés, quel qu’ait été leur style.
Amours inassouvis, mort et sublimation d’une femme d’exception.
Dans son journal aussi bien que dans le roman de Raoul Mille, Marie Bashkirtseff fait preuve d’une sensibilité exacerbée, passionnée, narcissique, russe a-t-on dit ― tournée autant vers la recherche de l’amour de l’autre (Paul de Cassagnac, Guy de Maupassant, Jules Bastien-Lepage, amour demeuré platonique, même Gambetta !) que vers l’auto-célébration de son corps et de sa beauté. Raoul Mille suit pas à pas, en des pages bouleversantes, que la correspondance de l’artiste avec Maupassant, avec ses faux-semblants, ses dissimulations d’identité, ses jeux derrière le masque, rend plus poignantes encore l’évolution des symptômes de la maladie (oreilles, bronches, poumons), la lente descente aux enfers de ce corps, dont Marie contemple la dégradation, scrutant les stigmates de la tuberculose sur sa nudité. Il insiste sur l’envahissement des creux, l’amaigrissement, la couleur jaune, les traces des vésicatoires, les seins encore fermes, etc. Les traitements invraisemblables que la médecine de l’époque inflige à la peintre aggravent ses meurtrissures : arsenic, huile de foie de morue, lait de chèvre… Raoul Mille s’étend sur les sifflements, les suffocations, les crachements de sang (on disait hémoptysies) jusque dans l’incroyable scène de séduction désespérée d’une moribonde avec Guy de Maupassant lors de cette soirée, de ce bal chez l’ambassadeur de Russie. Quelques années plus tard, la maîtresse du général Boulanger subira le gaïacol et l’huile camphrée. Pour Proust, ce seront les ballons d’oxygène.
J’avoue que l’épisode entre Marie et Maupassant ― le seul réellement érotique du roman, nonobstant les scènes montrant Marie nageant ou nue ― m’a gêné : j’ignore quelle est la part d’invention, d’imagination de l’écrivain. Je ne dispose pas de sources à portée de main pour vérifier la véracité des faits. Par contre, la thèse selon laquelle la relation avec Bastien-Lepage fut plus artistique que physique est accréditée. Marie semble obsédée par les enfants qu’elle n’aura jamais, par la conservation forcée de sa virginité. Elle a enfreint l’ordre bourgeois en devenant artiste-peintre, elle qu’on vouait seulement au mariage.
Marie a dû pourtant renoncer à une carrière lyrique à cause de la maladie qui a atteint d’abord le larynx. Son état l’a poussée à poursuivre son œuvre à tout prix, à corps perdu, croquant les petites gens et les enfants jusqu’à l’épuisement, à laisser d’elle une trace pour la postérité, à inlassablement peindre puis sculpter (ce que Raoul Mille a oublié de traiter, ellipse regrettable de sa part). Elle est morte alors que l’on reconnaissait son talent, grâce au fameux Meeting. Le romancier a dépeint avec justesse cette quête obsessionnelle de la reconnaissance, de la récompense, de Salon en Salon…quête aussi de la visibilité de l’œuvre, noyée dans la masse des croûtes, parfois accrochée trop haut pour qu’on la remarque. C’est là un défaut bien actuel que l’on peut appliquer à l’édition, aux présentoirs des libraires.
Marie Bashkirtseff fut aussi une féministe, un aspect de sa vie bien évoqué par Raoul Mille, qui n’est pas sans rappeler George Sand, les quarante-huitardes et le roman Les Bostoniennes d’Henry James avec le fameux personnage d’Olive Chancellor. Bien que demeurée hétérosexuelle, à la différence d’autres peintres comme Louise Breslau, Louise Abbéma ou Rosa Bonheur, Marie Bashkirtseff s’engagea dans la cause des femmes et adopta un pseudonyme, Pauline Orrel. Elle collabora à la revue La Citoyenne, fondée en 1881 par Hubertine Auclert (1848-1914), où l’on retrouve aussi Séverine. Mais l’abstraction des débats et les querelles entre militantes finirent par lasser Marie.
Raoul Mille a eu la sagesse de ne pas omettre les rapports de Marie avec sa famille, les bouleversements qu’ont représenté l’exil à Paris (je dirais presque un second déracinement), le décès inopportun de Walitsky, la longue maladie et l’agonie du grand-père Babanine, la mère et la cousine Dina confites dans leurs préjugés, leurs traditions, leur incompréhension et l’oncle Georges débauché, cette figure scandaleuse et impressionnante de fils prodigue, alcoolique, qu’on croit mort un moment et qui revient, un asocial, un rebelle, au fond l’être le plus révolté, le plus indépendant et le plus proche de caractère de Marie. Rosalie, la domestique fidèle et simple ― figure quasi sandienne, flaubertienne et naturaliste, prend de plus en plus de place dans l’avancée de l’œuvre et finit par nous bouleverser : on comprend que Marie mourra dans ses bras. Elle devient sa confidente, l’amie intime, inséparable de ses derniers mois d’existence, comme une mère de substitution. Cette tendresse, cette affection sous-jacente de l’auteur pour une humble, une de ces petites gens, qui aime ce que fait sa maîtresse tout en étant culturellement étrangère à son art est un des aspects les plus remarquables du roman. Rosalie gomme et transcende les différences sociales. Elle les transfigure presque.
L’idée de deuil, de mort, sont omniprésents, s’insinuent davantage au fil des pages, de la promesse de la fleur à sa flétrissure inéluctable. Deux mourants s’aiment mais ne peuvent consommer, concrétiser leur amour : Jules Bastien-Lepage à la blondeur fragile, figure ambiguë, aussi féminine que Marie elle-même, dorloté par sa mère possessive, souffrant semble-t-il d’un cancer incurable, maladie que l’on ne nomme pas.
Les dernières lignes du roman m’ont bouleversé : lors de la publication de l’avis de décès au Figaro le dernier mot est laissé à Maupassant, qui frise la désinvolture mais aussi le désespoir, le chagrin contenu. Paradoxe et aporie. Quoi de plus poétique qu’une jonchée de roses comme dernière demeure ? Mais la violence du verbe jeter fait songer à des obsèques à la sauvette, à des funérailles d’indigents, dont on se débarrasse de la dépouille en la jetant à la fosse commune. Je reconnais là le style de l’écrivain normand, à l’emporte-pièce, son côté acerbe, sa critique des mœurs. On ne lit pas précisément l’instant exact du dernier souffle exhalé par Marie, on le devine à l’avant-dernière scène et sa mort officielle, d’un laconisme et d’une sobriété confinant au refus de l’artifice et du mélodrame, tels qu’on les pratiquait à l’époque, sonne juste. La presse est le vecteur de la nouvelle, et Maupassant celui qui réagit à l’information. Nous savons nous trouver à la fin du mois d’octobre 1884. Raoul Mille, en auteur contemporain, a choisi l’économie de moyens, plus émotionnelle pour les sensibilités actuelles. On ne verra pas Marie morte, on ne saura rien de sa tombe ― admirable en cela qu’elle reconstitue son atelier ―, des cérémonies funéraires (quelle pompe ?), de ceux qui vinrent à ses obsèques. Ultime point éludé mais que le lecteur documenté connaît : Jules Bastien-Lepage suivit Marie dans la tombe moins de deux mois après.
1 Des femmes peintres d’origine étrangère ont séjourné ou fait carrière en France dès le XVIIIe siècle : je songe à la Vénitienne Rosalba Carriera dont les œuvres peuvent être admirées à l’Accademia de Venise et à l’Espagnole Françoise Duparc, à qui on doit le portrait de la belle et émouvante Marchande de tisane conservé à Marseille.
2 Sur les Salons de l’époque 1880, reflétant le bouillonnement artistique et l’abondance d’auteurs médiocres ou prometteurs, je vous invite à lire les écrits sur l’Art de Joris-Karl Huysmans disponibles en poche.
Sur Internet :
Concernant l’œuvre de Marie Bashkirtseff, des vidéos peuvent être trouvées via les trois chaînes suivantes hébergées sur YouTube :
― Marisayutub (plate-forme remarquable ― en espagnol ― axée sur toutes les femmes peintres depuis le Moyen Âge : outre Marie Bashkirtseff voir les vidéos consacrées à Artemisia Gentileschi, Eva Gonzales, Mary Cassat et Marie Bracquemond) ;
― PENARD54 (peintures, affiches, arts décoratifs) ;
― fanfanchatblanc (peintures et arts plastiques).
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