samedi 15 novembre 2025

Max Linder, cette gloire locale de la bourgade de Saint-Loubès totalement dépourvue d'intérêt.

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Karol ? Ma chi è ? (une fidèle italienne place Saint-Pierre de Rome le 16 octobre 1978 lors de l'annonce de l'élection de Jean-Paul II)

Quelle importance a donc au XXIe siècle cette figure négligée du septième art muet, frappée du sceau de l'indifférence et de l'oubli, réduite au strict localisme le 1er novembre dernier à l'occasion du centenaire de sa mort tragique, même pas programmée par les commémorations nationales au même titre de son compatriote Louis Feuillade, dont il a déjà été question dans ce blog débordant de rancoeur et d'amertume ? 

Pourquoi cet intérêt personnel, viscéral même, pour Max Linder alias Gabriel-Maximilien Lieuvielle (16 décembre 1883-1er novembre 1925) ? Il me faut évoquer trois éléments remontant aux années 1980.

En premier, des remarques de mon père au sujet d'une part de Charlie Chaplin, qui admirait Max Linder et d'autre part, à propos d'un pastiche délirant d'Alexandre Dumas, L'Etroit Mousquetaire (1922), fleuron de sa période américaine et réponse burlesque aux Trois Mousquetaires de Fred Niblo avec Douglas Fairbanks, sorti en salles l'année précédente.

 Description de cette image, également commentée ci-après 

Cette parodie n'hésitait pas à multiplier les anachronismes technologiques, comme les motos et téléphones, ce qui était novateur à l'époque.

En deuxième lieu, il y eut ce film de montage de Maud Linder à la gloire de son père qu'elle ne connut pas L'Homme au chapeau de soie, biographie filmée appliquée et complète, sortie en 1985, où elle est narratrice, et où apparaît la signature musicale de Jean-Marie Sénia, compositeur de musiques de films dont le thème "lindérien" allait dominer ces années... Sénia fut un collaborateur musical éminent de Claude Santelli, dans des téléfilms désormais tous rageusement invisibles. 

A lui seul, le thème musical de Max Linder créé par ce compositeur estimable est devenu l'emblème d'une sorte d'apothéose télévisuelle à la gloire de ce grand du muet, constituant le troisième point de mon intérêt pour cet artiste. En 1986 puis 1990, la télévision passa plusieurs films comiques de Max Linder de sa période française constituant un florilège hilarant de son art. Aux vacances de Noël 1987 se produisit l'apogée, lors d'une soirée thema par anticipation diffusée sur une troisième chaîne alors décriée, méprisée et menacée de démantèlement, soirée pilotée par le regretté Pierre Etaix - sans doute le dernier de nos comiques à l'ancienne (1928-2016). Etaix nous présenta le chef-d'oeuvre américain de Linder : Sept ans de malheur daté de 1921, avec encore la musique de Sénia, considérablement étoffée.

Description de cette image, également commentée ci-après 

Dommage que le film de Etaix qui suivait, tout à fait mineur, L'âge de Monsieur est avancé, simple téléfilm de boulevard, n'était pas à la hauteur. Lui aussi souffre d'une invisibilité chronique. 

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Le documentaire de Maud Linder, je n'eus de cesse de le voir, ne parvenant à mes fins qu'en 1991 à la BU d'Aix-en-Provence, au cours d'un pont maussade du 1er-mai, puis en VHS un couple d'années plus tard.

 

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