Aux temps de la guerre dans l'ex-Yougoslavie (nous étions vers le milieu des années 1990) j'étais tout à la fois excédé et consterné par la paresse linguistique et culturelle des journalistes télévisuels hexagonaux qui s'obstinaient à user inconsidérément et à tout crin de l'anglicisme "sniper" en lieu et place des plus appropriés termes français de "tireur embusqué" ou mieux, de "canardeur". Apprenant qu'au contraire du français décadent, les Espagnols aimaient à se réapproprier et à adapter à leur sauce les termes anglo-saxons, je m'amusai dès lors à hispaniser le mot "sniper" en "snaipero" puis, en "senipeur". Ce fut là mon premier combat intellectuel. (Mémoires d'un anti-bourgeois du XXIe siècle).
Les derniers compagnons de la Libération mouroient seuls, en silence, dans l'indifférence générale, en leur coin, sans que les gazetiers du "Monde" se préoccupassent de consacrer le moindre mot à leur trépas (Mémoires du Nouveau Cyber Saint-Simon).
Les derniers compagnons de la Libération mouroient seuls, en silence, dans l'indifférence générale, en leur coin, sans que les gazetiers du "Monde" se préoccupassent de consacrer le moindre mot à leur trépas (Mémoires du Nouveau Cyber Saint-Simon).
J'ai l'insigne honneur de proposer aux lectrices et lecteurs de ce blog de prendre connaissance de la filmographie récente de Dakota Fanning, cette ancienne actrice-enfant désormais adulte et de plus placée (du moins chez nous) dans l'ombre de sa soeur cadette :
- 2012 : Now is Good : Tessa Scott
- 2013 : The Motel Life d'Alan Polsky et Gabe Polsky : Annie James
- 2013 : The Last of Robin Hood de Richard Glatzer et Wash Westmoreland : Beverly Aadland
- 2013 : Very Good Girls de Naomi Foner : Lilly Berger
- 2014 : Every Secret Thing d'Amy Berg : Ronnie Fuller
- 2014 : Night Moves de Kelly Reichardt : Dena Brauer
- 2014 : Effie de Richard Laxton : Effie Gray
- 2015 : Frannie d'Andrew Renzi : Olivia
- 2015 : Yellowbird de Christian De Vita : Delf (voix)
- 2016 : American Pastoral d'Ewan McGregor : Merry Levov
- 2017 : Brimstone de Martin Koolhoven : Liz
Constatons-le d'emblée : ces cinq dernières années, les films de Dakota Fanning ont, au mieux, été réduits à une distribution confidentielle et, au pis, sont demeurés inédits en France avec comme situation intermédiaire une sortie directe en VOD, blu-ray ou DVD... Depuis Twilight chapitre 5, on peut affirmer que la filmographie de Dakota Fanning est victime d'une forte décote en France, parallèlement à l'ascension de sa cadette Elle... C'était comme si, ayant perdu en grandissant son statut de "singe savant" elle avait cessé de plaire du jour au lendemain. La gloire est éphémère, certes, mais le désintérêt national actuel désormais ouvertement affiché à l'encontre des films de Dakota Fanning quelle qu'en soit la qualité me gêne.
J'ai sonné l'alerte lors de la sortie de Night Moves
avec Jesse Eisenberg, film qui questionne au sujet de l'écolo-terrorisme. Car la palette des rôles que continue à aborder Dakota Fanning est large, des sujets les plus contemporains aux drames costumés victoriens ce qui prouve les multiples facettes de son talent. La combinaison de salles octroyées à Night Moves s'avéra amplement insuffisante, ce qui me priva d'une projection de l'oeuvre. Il est vrai que je me trouvais alors à Marseille, ville réputée pour son faible nombre d'écrans rapporté à la population totale de la métropole. Le tour de force consiste donc à montrer le moins possible de films dans lesquels Dakota Fanning joue...
J'ai déjà évoqué en ce blog The Last of Robin Hood, inédit chez nous depuis 2013, long métrage dans lequel Kevin Kline interprète un Errol Flynn déclinant, rongé par l'alcoolisme, entiché d'une nymphette interprétée par ... Dakota Fanning. Je ne préjuge pas de la valeur artistique de ce film. La moindre comédie française de la semaine en 600-800 copies classée immanquablement par la critique du Monde dans la rubrique Nous n'avons pas pu voir est sans nul doute bien pire.
D'autre part, l'on connaît les aléas supportés par la production, le tournage et la distribution d'Effie Gray,
aléas qui cependant n'excusent pas la non sortie hexagonale du film, fait qui traduit la profonde aversion culturelle dont souffre chez nous la période victorienne : ainsi, la toute récente sortie chez Gallimard du dernier roman de Jean-Pierre Ohl, Le Chemin du Diable, bien que l'action se déroule sous George IV, ne suscite pour l'instant que de fort ténus échos parmi la critique patentée. Le tournage d'Effie Gray (parfois titré tout simplement Effie) fut entrepris en 2011 alors que Dakota Fanning était encore mineure. Emma Thompson, en tant que scénariste, porta l'oeuvre sur ses épaules et dut lutter en justice contre des accusations infondées de plagiat qui retardèrent jusqu'en 2014 la sortie en salle anglo-saxonne du film. Certes, Effie Gray n'est pas la perfection même, mais il se laisse voir : la sortie directe en DVD du long métrage m'a permis enfin de le voir.
Je souhaite tout particulièrement m'attarder sur le cas tout récent de Brimstone, qui confirme le désamour français pour Dakota Fanning. Jamais on n'avait vu un film classé à la fois comme western et film fantastique réduit à une combinaison "art et essai" et faire un score aussi ridicule et minime que s'il se fût agi d'une production marginale de quelque pays d'Asie centrale ou d'Afrique noire réduite à une poignée de copies localisées stricto sensu dans Paris intra muros. Brimstone,
production en fait européenne, franco-néerlandaise si je ne m'abuse, sortit en catimini le 22 mars dernier, et vécut une des semaines historiquement les plus calamiteuses du box office français de tous les temps (si toutefois cette expression a un sens pour une industrie de moins de 125 ans d'âge lorsqu'on se place à l'échelle de l'Univers), semaine qui vit naufrager l'ensemble des sorties à l'exception de deux sous la barre des 10 000 entrées et au-delà de la trentième place ! C'est à croire que la troisième semaine de mars est souvent vouée d'office aux Bérézina filmiques, ainsi que je l'avais rapporté en ce même blog en 2014. Mais le 22 mars 2017 a battu tous les records, inscrivant Brimstone au tableau de chasse des films fichus, tableau déjà bien surchargé. Seule la critique du Figaro avait été à peu près positive. La singularité de cet hybride brasseur de genres a échappé au public (inexistant ou presque) et à la presse accentuant le côté has been de Dakota Fanning chez nous alors que les mass media s'intéressent désormais uniquement à sa soeur cadette Elle (qui joue dans le prochain Sofia Coppola Les Proies, qui va être présenté à Cannes de manière imminente). Il est donc à craindre que près de 100 % de la filmographie de Miss Dakota Fanning pour les années à venir demeure inédite dans notre pays...
Prochainement : les dessins animés français : un retour à la case distributive d'avant Kirikou ?
J'ai sonné l'alerte lors de la sortie de Night Moves
avec Jesse Eisenberg, film qui questionne au sujet de l'écolo-terrorisme. Car la palette des rôles que continue à aborder Dakota Fanning est large, des sujets les plus contemporains aux drames costumés victoriens ce qui prouve les multiples facettes de son talent. La combinaison de salles octroyées à Night Moves s'avéra amplement insuffisante, ce qui me priva d'une projection de l'oeuvre. Il est vrai que je me trouvais alors à Marseille, ville réputée pour son faible nombre d'écrans rapporté à la population totale de la métropole. Le tour de force consiste donc à montrer le moins possible de films dans lesquels Dakota Fanning joue...
J'ai déjà évoqué en ce blog The Last of Robin Hood, inédit chez nous depuis 2013, long métrage dans lequel Kevin Kline interprète un Errol Flynn déclinant, rongé par l'alcoolisme, entiché d'une nymphette interprétée par ... Dakota Fanning. Je ne préjuge pas de la valeur artistique de ce film. La moindre comédie française de la semaine en 600-800 copies classée immanquablement par la critique du Monde dans la rubrique Nous n'avons pas pu voir est sans nul doute bien pire.
D'autre part, l'on connaît les aléas supportés par la production, le tournage et la distribution d'Effie Gray,
aléas qui cependant n'excusent pas la non sortie hexagonale du film, fait qui traduit la profonde aversion culturelle dont souffre chez nous la période victorienne : ainsi, la toute récente sortie chez Gallimard du dernier roman de Jean-Pierre Ohl, Le Chemin du Diable, bien que l'action se déroule sous George IV, ne suscite pour l'instant que de fort ténus échos parmi la critique patentée. Le tournage d'Effie Gray (parfois titré tout simplement Effie) fut entrepris en 2011 alors que Dakota Fanning était encore mineure. Emma Thompson, en tant que scénariste, porta l'oeuvre sur ses épaules et dut lutter en justice contre des accusations infondées de plagiat qui retardèrent jusqu'en 2014 la sortie en salle anglo-saxonne du film. Certes, Effie Gray n'est pas la perfection même, mais il se laisse voir : la sortie directe en DVD du long métrage m'a permis enfin de le voir.
Je souhaite tout particulièrement m'attarder sur le cas tout récent de Brimstone, qui confirme le désamour français pour Dakota Fanning. Jamais on n'avait vu un film classé à la fois comme western et film fantastique réduit à une combinaison "art et essai" et faire un score aussi ridicule et minime que s'il se fût agi d'une production marginale de quelque pays d'Asie centrale ou d'Afrique noire réduite à une poignée de copies localisées stricto sensu dans Paris intra muros. Brimstone,
production en fait européenne, franco-néerlandaise si je ne m'abuse, sortit en catimini le 22 mars dernier, et vécut une des semaines historiquement les plus calamiteuses du box office français de tous les temps (si toutefois cette expression a un sens pour une industrie de moins de 125 ans d'âge lorsqu'on se place à l'échelle de l'Univers), semaine qui vit naufrager l'ensemble des sorties à l'exception de deux sous la barre des 10 000 entrées et au-delà de la trentième place ! C'est à croire que la troisième semaine de mars est souvent vouée d'office aux Bérézina filmiques, ainsi que je l'avais rapporté en ce même blog en 2014. Mais le 22 mars 2017 a battu tous les records, inscrivant Brimstone au tableau de chasse des films fichus, tableau déjà bien surchargé. Seule la critique du Figaro avait été à peu près positive. La singularité de cet hybride brasseur de genres a échappé au public (inexistant ou presque) et à la presse accentuant le côté has been de Dakota Fanning chez nous alors que les mass media s'intéressent désormais uniquement à sa soeur cadette Elle (qui joue dans le prochain Sofia Coppola Les Proies, qui va être présenté à Cannes de manière imminente). Il est donc à craindre que près de 100 % de la filmographie de Miss Dakota Fanning pour les années à venir demeure inédite dans notre pays...
Prochainement : les dessins animés français : un retour à la case distributive d'avant Kirikou ?