jeudi 20 octobre 2016

Centenaire de Léo Ferré : un oubli mémoriel impardonnable.



Paname
On t'a chanté sur tous les tons
Y'a plein d' parol's dans tes chansons
Qui parl'nt de qui de quoi d' quoi donc
Paname
Moi c'est tes yeux moi c'est ta peau
Que je veux baiser comme il faut
Comm' sav'nt baiser les gigolos
Paname
Rang' tes marlous rang' tes bistrots,
Rang' tes pépées rang' tes ballots,
Rang' tes poulets rang' tes autos
Paname
Et viens m'aimer comme autrefois,
La nuit surtout quand toi et moi
On marchait vers on n' savait quoi
Paname
Y a des noms d'rues que l'on oublie
C'est dans ces rues qu'après minuit
Tu m'faisais voir ton p'tit Paris
Paname
Quand tu chialais dans tes klaxons
Perdue là-bas parmi les homm's
Tu v'nais vers moi comme un' vraie môm'
Paname
Ce soir j'ai envie de danser
De danser avec tes pavés
Que l'monde regarde avec ses pieds
Paname
T'es bell' tu sais sous tes lampions
Des fois quand tu pars en saison
Dans les bras d'un accordéon
Paname
Quand tu t'habill's avec du bleu
Ça fais sortir les amoureux
Qui dis'nt "à Paris tous les deux"
Paname
Quand tu t'habill's avec du gris
Les couturiers n'ont qu'un souci
C'est d'fout' en gris tout's les souris
Paname
Quand tu t'ennuies tu fais les quais
Tu fais la Seine et les noyés
Ça fait prend' l'air et ça distrait
Paname
C'est fou c'que tu peux fair' causer
Mais les gens sav'nt pas qui tu es
Ils viv'nt chez toi mais t'voient jamais
Paname
L'soleil a mis son pyjama
Toi tu t'allum's et dans tes bas
Y a m'sieur Haussmann qui t'fait du plat
Paname
Monte avec moi combien veux-tu
Y a deux mille ans qu't'es dans la rue
Des fois que j'te r'fasse un' vertu
Paname
Si tu souriais j'aurais ton charme
Si tu pleurais j'aurais tes larmes
Si on t'frappait j'prendrais les armes
Paname
Tu n'es pas pour moi qu'un frisson
Qu'une idée qu'un' fille à chansons
Et c'est pour ça que j'crie ton nom
Paname, Paname, Paname, Paname...
( Léo Ferré : Paname)



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Merdre !  (Alfred Jarry : Ubu roi)

Coblentz, Waterloo, 1815 : ministère Polignac (1829). Bobos, LGBT, végans, réfugiés, art contemporain : Arte (2016) ( le cyber-journaliste inconnu spécialisé dans les formules choc).

Je me souviendrai longtemps du 24 août 2016, non point parce que cette journée fut des plus remarquable, mais, du fait que, si l'on se place dans une perspective commémorative et mémorielle, rien ne s'y passa... Certes, avec les précédents Henry James, Cervantès ou Charlotte Brontë, nous fûmes accoutumés à l'absence de toute célébration patrimoniale audiovisuelle des personnalités remarquables, nées ou mortes une année en 16...
Cependant, avec le cas emblématique de Léo Ferré, force est de constater, et de clamer haut et fort, que l'a-culture de nos a-médias télévisés fut telle la goutte débordant du vase...
Nul ne se soucia que, le 24 août 2016 correspondait au centenaire de la naissance de Léo Ferré, et surtout pas France Télévisions qui bannit d'avance toute émission à lui consacrée.
En 2016, Léo Ferré dérange encore ! P...ain de poète bateleur et goualeur ! Tu avais du génie ! Anar tu fus, au grand déplaisir de la biepensance bienséante et mal pensante ! Ces salops de "gens de bien" ont voulu t'ensevelir, Léo, sous des kilomètres de terre oublieuse. Manque de pot pour les cuistres, ton cadavre rompt sa bière, la fait éclater, s'en libère ! Il bouge encore, remue, s'agite, gesticule en une pandiculation vengeresse. Il emm... tous ceux qui se refusent à célébrer ton génie.
Pourquoi donc France Télévisions nie-t-elle donc la culture au point de faire comme si tu étais dépassé, de faire sur toi l'impasse,  alors que ton oeuvre résonne encore dans l'actualité ? Ces chaînes de pseudo-service public ont succombé depuis longtemps aux sirènes ultralibérales et archi commerciales... Ni Dieu ni maître, Léo ! Et surtout pas Hayek, Plutus et le veau d'or !
Dès La Chanson du scaphandrier, que tu enregistras pour la première fois en 1950, bien que tu l'eusses composée dès 1944 sur un texte de René Baer, ce fut un coup de maître. Ta culture musicale s'avéra fort savante, bien que tu fusses autodidacte.
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La Chanson du scaphandrier, par son style mémorable, s'inscrivait dans une certaine tradition de la mélodie française impressionniste, quoiqu'on pût y déceler, capter, un humour grinçant, une ironie mordante n'appartenant qu'à toi, ô Léo ! Nous étions loin, d'une part, de la médiocrité sidérante des chansons de caf'conc' lamentables de la fausse Belle Epoque 1900 et, d'autre part, de l'expression maniérée d'un Gérard Souzay
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 sur lequel Roland Barthes,
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 en ses Mythologies, n'avait cessé lui aussi de gloser, d'ironiser, désacralisant une certaine tradition du chant français fauréen, mais aussi du Lied allemand, autrichien, schubertien et autres schumanneries richardstraussiennes ou wolfiques... Certes, nous étions lors loin de la coupe aux lèvres, de Gustav Mahler non encore à la mode chez nous, mais tu allais enchaîner d'autres impérissables chefs-d'oeuvre, entrant vivant dans la légende de la grande chanson à texte... Tu aurais davantage mérité le prix Nobel de littérature qu'un Bob Dylan surfait, depuis longtemps normalisé par un système que toujours tu refusas, ne le cautionnant pas, demeurant probe, intransigeant, durant toute ta carrière formidable... Et le péquenot déculturé par le chant anglo-saxon d'oublier que les vieilles croûtes plus ou moins barbichues peuplant quasi exclusivement les fauteuils de l'Académie française avaient tôt fait preuve de hardiesse, d'audace littéraire, lorsqu'elles avaient récompensé dès 1967 Georges Brassens,
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 ton compatriote es-grande chanson, du grand prix de poésie, juste après Pierre Jean Jouve... Cela, nul en l'a-télévision n'en a parlé, n'a évoqué ce précédent, même pas les infos d'Arte à la mémoire fort courte.
Paname fut ton emblème revendicatif. Toujours plus chevelu - le père Guy Gilbert est-il donc ton clone ? - tu t'y exprimas, exclamas, proclamant ta gouaille et ta libido, ton amour de Paname, bafoué par les attentats que l'on sait. Ce fut pourquoi j'écoutai frénétiquement cette chanson génialissime sur You Tube après l'horreur dantesque du Bataclan et autres lieux représentatifs du vivre ensemble républicain. Paname devint mon deuil festif. Paname ou la Ville Lumière personnifiée, vivante, parisienne éternelle aux moeurs légères roboratives... Paris est une fête.
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De même, en refusant toute commémoration autour de ta personne et de ton Art, France Télévisions t'assimila honteusement à une vieille poussière ringarde, à un croûton moisi démodé... Preuve était faite de la mort de la vraie Culture, qu'on m'avait enseignée de la maternelle à la fac, de Decaux à la Arte d'avant. Comment ! Léo Férré comparé à une antiquité par des pignoufs gonflés de flatulences crétinisantes et branchues pseudo-contemporaines ! Pouah ! Jamais de la vie ! No pasaran ! 
Il existe une photo mythique, quoique controversée, où tu figures, Léo, avec les autres représentants de la crème de la chanson française : Brel et Brassens. Un mien voisin possède une copie de cette photo célèbre, encadrée avec soin. On me dira, m'objectera : quid de Montand, de Barbara, d'Aznavour, de Trénet ?
Mais revenons à tes chansons phares : par exemple Les Anarchiste, publiée en 1969.

Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart Espagnols allez savoir pourquoi
Faut croire qu'en Espagne on ne les comprend pas
Les anarchistes


Tout comme Brassens, tu eus des ennuis avec la censure. Tu détestais la France gaulliste d'avant mai-68, et tu la critiquais âprement. Tu fus souvent persona non grata sur les ondes nationales officielles et publiques tant tu sentais le soufre. Le poète chanteur était-il hors la loi ? On peut le penser : la preuve étant dans le non empressement de France Télévisions de célébrer ton centenaire... On te détesta en haut lieu, au point que tu exprimas ta rage vindicative en écrivant et interprétant ce nouveau chef-d'oeuvre : Poète ... vos papiers ! D'abord poème en 1956, puis chanson militante en 1970. Comment ! Mettre un poète en taule pour délit d'opinion ! Impensable en démocratie ! Pourtant, malgré le danger d'Anastasie... tu persévéras contre vents et marées, bravant les cuistres, les esprits étroits et rances, l'ultra conservatisme abject.

Bipède voluptueux de lyre
Epoux châtré de Polymnie
Vérolé de lune à confire
Grand-Duc bouillon des librairies
Maroufle à pendre à l'hexamètre
Voyou décliné chez les Grecs
Albatros à chaîne et à guêtres
Cygale qui claque du bec

 Poète, vos papiers !
Poète, vos papiers !

J'ai bu du Waterman et j'ai bouffé Littré (...) 

Voilà un florilège qui réjouira le capitaine Haddock lui-même.
Comme en une ultime provoc, tu eus le toupet de quitter notre monde pour le paradis des génies créateurs un 14 juillet ! Ultime pied de nez à une Histoire qui parfois te déteste à tort. Mais tu demeureras toujours, Léo ! Qu'on se le dise ! Quand parlera-t-on autant de toi que de Brel, Brassens et Barbara ?
Au revoir, Léo !
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Prochainement : les romans parus chez Gallimard au 1er semestre 2016 que la critique a boudés.

vendredi 7 octobre 2016

Ces écrivains dont la France ne veut plus 14 : Frédéric Mistral.

Grand soulèu de la Prouvènço
Gai coumpaire dou mistrau,
Tu qu'escoules la Durènço
Coume un flot de vin de Crau,

Fai lusi toun blound calèu!
Coucho l'oumbro emai li flèu!
    Lèu! lèu! lèu!
Fai te vèire, bèu soulèu!

 (Frédéric Mistral : Lou cant dou soulèu  extrait du début 1861)

Frédéric Mistral (1830-1914),
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 représente, avant Gao Xingjiang,
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 le seul des 15 prix Nobel de littérature français dont l'oeuvre écrite le fut dans une autre langue bien que la partie dramaturgique des textes de Gao Xingjiang utilise le français. Je puis déplorer en ce blog l'absence de nobélisation d'auteurs nationaux s'exprimant en breton, alsacien, corse, occitan et surtout créole. A quand un prix Nobel de littérature antillais ou réunionnais ? Pour beaucoup de gens, Frédéric Mistral (ô, image réductrice, ô poncif !), c'est une barbiche, une lavallière et un chapeau.
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La preuve du rejet implicite contemporain de Frédéric Mistral réside en de bien discrètes célébrations du centenaire de sa mort, en l'an 2014. Sans doute les raisons en sont-elles, une fois de plus, une fois de trop, éminemment politiques, cette négligence étant mâtinée de médiocrité culturelle, de désintérêt croissant pour tout ce qui n'est pas assez récent et branché. Fait déterminant  : l'une des rares expositions (assez sommaire) consacrées voici deux ans à Mistral se tint en une cité méridionale "princière" fort connue pour ses attachements ligueurs et la persistance de ses édiles depuis 1995. Autre fait trahissant que Mistral est quasiment persona non grata : la rénovation du Museon arlaten,
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 fondé par le poète félibre provençal, qui traîne en longueur (il aurait dû ouvrir l'an prochain, mais les travaux...viennent à peine d'être autorisés !). Tout cela s'inscrit dans le contexte que l'on sait, lamentable, en corrélation avec l'affaire des ATP du Mucem au fort Saint-Jean, pièces essentiellement d'histoire des mentalités qui sans doute ne seront jamais exposées (seul le président de la République vit ces collections lorsqu'il inaugura le musée en juin 2013, avant qu'elles ne fussent fermées au public et retirées pour cause d'infiltrations d'eau dans les salles prévues pour leur mise en valeur). 

Bref, ni les ATP, ni l'Occitanie, n'ont bonne presse chez les pouvoirs publics encore assez jacobins et frileux et Frédéric Mistral apparaît comme une victime par ricochet, rejoignant le champ de ruines de l'obsolescence du défunt musée de Georges Henri Rivière dont la carcasse pourrit au Bois de Boulogne depuis douze ans. Il est une pensée sous-jacente lourde de sens, exprimée par la réduction de Mistral en 2014 à l'expo de la ville que je nommerai symboliquement Arausiostadt. Nous nous trouvons confrontés à un procès d'intention implicite : Mistral, la langue provençale, les ATP du Midi et d'ailleurs, c'est völkisch, c'est blubo... c'est crypto-pétainiste, néo nazi et proche de la sensibilité des sectateurs bleu Marine. Mistral, écrivain surfait, monarchiste et pré-fasciste ! Souvenez-vous, lectrices et lecteurs, comme preuve supplémentaire de de refus de Mistral, du scandale médiatique et culturel suscité par la bien-pensance bobo chébran, au sujet de la mise en scène dite et réputée "d'arrière-garde", de l'opéra de Gounod Mireille par Nicolas Joël lors de sa reprise à l'Opéra de Paris en 2009 ! C'était comme affirmer parmi les néo réacs que j'exècre que William Bouguereau fut un grand peintre moderne ! Il s'agissait-là d'un crime culturel de lèse-modernité, mon bon monsieur et ma bonne dame !
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Quid dans tout cela de Frédéric Mistral, de l'homme et de l'oeuvre ? Pourquoi le félibrige manqua-t-il singulièrement de ferveur républicaine ?  Savez-vous qu'il exista une municipalité communiste provençale qui, en l'école primaire, dans les années 1970, ne dénigrait pas et ne refusait pas le legs culturel mistralien ? Désormais, au XXIe siècle, en dehors de petits cercles ultraconservateurs et de "sachants" de la langue provençale, qui lit encore Mistral dans le texte comme dans sa traduction d'oïl ? L'acte de naissance de lou Felibrige (selon la graphie mistralienne depuis remise en cause) se situe à Châteauneuf-de-Gadagne, au château de Font-Ségugne, le 21 mai 1854, jour de la sainte Estelle. Le mouvement se compose alors de sept poètes provençaux : Frédéric Mistral, Joseph Roumanille,
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Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giéra, Anselme Mathieu et Alphonse Tavan. Frédéric Mistral publia Mirèio en 1859. Lamartine s'enthousiasma pour cet ouvrage que Mistral lui dédia. La poésie provençale avait trouvé son maître et son promoteur.
Le Félibrige oeuvra à la résurrection et à la connaissance de la langue provençale, avant d'élargir son action à l'ensemble des langues d'oc. Or, d'emblée, au XIXe siècle, le régionalisme provençal et occitan s'avère fort ambigu : en pleine époque césarienne, de Napoléon III, puis sous la IIIe République, il apparaît comme un mouvement politico-culturel conservateur, pro-catholique, anti jacobin, favorable au renforcement des régions contre Paris. Le monarchisme légitimiste s'en mêle, puisque Léon Daudet et Charles Maurras, fondateurs de l'Action française, se sont réclamés de l'héritage de Frédéric Mistral. Il est triste de noter qu'historiquement, ces modèles d'engeance politique furent pro Félibrige ! L'Occitanie était-elle soluble dans le nationalisme intégral raciste et antisémite, antidreyfusard, qui se compromit en collaborant avec l'Allemagne nazie, ce qui n'est guère paradoxal si l'on apprend à écouter les vidéos des conférences du grand historien Henri Guillemin. Hélas, l'un des rares timbres édités sur Mistral, comme preuve supplémentaire, date de Vichy (1941).
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Il est cependant fort dommage de réduire l'oeuvre de Frédéric Mistral à la seule pensée d'extrême droite, justifiant ainsi son bannissement mémoriel, fort dommageable pour notre culture générale puisque pour rappel, je vécus la fin de mon enfance en une municipalité d'obédience communiste qui ne rejeta aucunement Mistral... Après tout, le Nobel de Mistral, en 1904, fut partagé avec un auteur oublié d'outre-Pyrénées : José de Echegaray (1832-1916), mathématicien et dramaturge espagnol dont le nom sonne basque !
N'oublions pas, chose logique et indispensable dans la philologie et la lexicographie provençale, la rédaction du  Tresor dou Felibrige débutée en 1878 avec François Vidal, qui assura la correction des épreuves. L'ouvrage terminé sortit en août 1886.
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Pour les personnes s'intéressant vraiment (il doit bien en exister) à une autre forme de poésie du XIXe siècle, différente de tout ce que le lectorat cultivé courant a l'habitude de fréquenter et déguster (Hugo, Rimbaud, Baudelaire, Verlaine etc.) je ne saurais trop conseiller Le Poème du Rhône en XII chants, proposé en édition bilingue provençal-français chez Actes Sud, parution toute récente puisque remontant à mai 2016.  Mistral nous narre un long voyage fluvial, de Lyon à la Provence, en compagnie d'une flottille de sept barques de commerce attachées ensemble, chargées d'une cargaison hétéroclite : aussi bien des fusils, que du charbon et des sacs de violettes, mais il y a aussi des passagers... Ce chef-d'oeuvre lyrique absolu commence ainsi :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  
Van parti de Lioun à la primo aubo 
Li veiturin que règnon sus lou Rose. 
Es uno raço d'orne caloussudo, 
Galoio e bravo, li Coundriêulen. Sèmpre 
Planta sus li radèu e li sapino, 
Uuscle dóu jour e lou rebat de l'aigo 
lé dauron lou carage coume un brounze. 
Mai d'aquéu tèms encaro mai, vous dise, 



 
Prochainement, j'aborderai la question du centenaire de Léo Ferré, 
ignoré par l'a-télévision, singulièrement le 
     pseudo-service public. 
 
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