samedi 24 septembre 2016

Jean-Christophe Yoccoz ou l'exception qui confirme la règle.



Le modèle alternatif alter mondialiste a été refusé par tous les dirigeants de tous les États pour le plus grand profit éphémère de quelques uns. La horde de Velociraptors libres put chasser à satiété et choisir ses proies à loisir dans le troupeau d’Iguanodons libres ! Les Velociraptors, ce sont les spéculateurs, les dirigeants des multinationales, les détenteurs de stocks options, les manageurs et traders de la haute finance, les Iguanodons, les employés lambda, les ouvriers des pays dits riches mais aussi la main-d’œuvre des pays pauvres. Telle était la situation en l’an 2000 ! Et elle empira encore ! Un Jurassic Park à l’échelle d’abord des États, puis des régions du monde, et, enfin, de la planète !

A la fin du XX e siècle, après la chute du modèle soviétique, intervenu en 1991, les EU, seule hyper puissance survivante, étaient devenus… comment dirais-je? Un État totalitaire qui refusait cette étiquette, une URSS mondialisée et privatisée imposant sa pensée unique, son ultralibéralisme au reste du monde!. Partout, les États-Unis traquaient et éliminaient impitoyablement tous les dissidents et les déviants de l’ordre pan capitaliste rêvé par Thaddeus Von Kalmann et Jonathan Samuel, ces économistes maudits qui, par leurs écrits, réussirent ainsi à mettre en péril tout le vivant de la Terre ! (André Fermat in Mexafrica 2e partie : Chercheurs d'or 1936)

Les Français ont le coeur à gauche mais le portefeuille à droite. (Edouard Herriot)
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J'avois l'intime conviction que la gazette "Le Monde" ne consacreroit nul texte à la disparition du comédien Jean Franval, comme il l'avoit jà fait pour d'innombrables personnes qui avoient embrassé la même profession. (Mémoires du Nouveau Cyber Saint-Simon)

Imaginez un hypothétique bureau ou service des nécrologies du journal Le Monde dont le préposé serait le schtroumpf grognon en personne. Non pas que je veuille me moquer de l'oeuvre de Peyo
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 et de ses successeurs, mais le schtroumpf grognon représente le symbole du râleur type. Ce personnage de bédé, officiant donc dans ce célèbre quotidien autrefois d'excellente qualité, ne cesserait de marmotter : "Moi, j'aime pas les acteurs de télé des années 60 à 80 ; moi, j'aime pas les prix Nobel scientifiques quand ils sont pas français ; moi, j'aime pas les membres de l'Institut... "etc. Ce petit lutin bleu bougon est certes une caricature, un personnage emblématique imaginaire, mais son côté 'Dupont le rabat-joie" contient une certaine réalité. Arrêtons-nous sur le troisième élément de la citation inventée : "Moi, j'aime pas les membres de l'Institut." Or, force est de constater une évidence : depuis pas mal d'années, Le Monde tend lourdement à ne consacrer que de bien rares articles nécrologiques aux membres des quatre autres académies que la française, constituant à cinq le fameux Institut de France créé en 1795. Pour rappel, ces quatre académies s'appellent : académie des sciences, académie des beaux-arts, académie des inscriptions et belles lettres, académie des sciences morales et politiques. 
Sans remonter au décès du peintre sino-français Chuh Teh-Chun le 26 mars 2014,
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 auquel j'avais consacré en ce même blog un article se scandalisant de l'ignorance médiatique entretenue sur sa disparition, concentrons-nous sur les membres de l'Institut nous ayant quitté ces 9 premiers mois de l'année 2016. Sauf exception (je vais y revenir), Le Monde ne leur a pas consacré la moindre ligne, que ce soit sur le Web ou dans son édition papier traditionnelle. Le fait, avec l'exception soulignée ici, que, pour avoir droit à la version imprimée de la nécrologie du grand mathématicien Jean-Christophe Yoccoz dans le même quotidien, il nous a fallu patienter une douzaine de jours, est significatif et révélateur en soi. S'agit-il de mépris, ou de bêtise, comme aimait à le souligner le regretté Albert Barillé dans son fameux dessin animé Il était une fois l'Homme. En 2009, Le Monde sauta d'ailleurs la mort d'Albert Barillé...
Je me limiterai donc aux disparus de 2016 des quatre académies précitées, sachant que les deux morts notables d'immortels (quelle aporie pléonasmique !), Alain Decaux, et Philippe Beaussant,
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 on eu droit à un bon traitement de la part de ce quotidien de plus en plus déliquescent. La manière dont tel ou tel mass media d'information traite les morts me sert de baromètre pour déterminer son niveau de décadence. Ainsi en fut-il de la télévision à compter de l'instauration du tristement célèbre PAF en 1986. On assista alors à un véritable effondrement du traitement informationnel des morts. Ainsi disparurent par exemple ce qu'il convenait de nommer les "brèves nécrologiques", annonces courtes de disparus qui se limitaient à la photo de l'intéressé accompagnée du texte oral prononcé par le ou la journaliste, toujours le même : untel ou unetelle est mort(e). Il ou elle était âgé(e) de x années... Sachant conséquemment que les infos télévisées ne sont plus du tout conçues pour annoncer d'autres décès que les seuls gros calibres, je préfère les ignorer. Cela ne fait plus du tout partie de leur ligne éditoriale, de leur comportement, de leur habitude, de leur assuétude à l'exhaustivité (trop de tris sont effectués dans l'info pour qu'elle demeure crédible), de ce à quoi la pratique de l'info de la messe de vingt heures m'avait accoutumé avant 1986... Il y eut pourtant des précédents, qu'écris-je, des "violations" de la règle des brèves antérieurement à 1986. La mort du comédien François Simon, fils de Michel, le 5 octobre 1982, fut restreinte au seul fait, sans la photo d'usage... 
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Choqué par cela, j'inventai alors une expression qui fit florès : "rat crevé", avec son corollaire verbal "ratcrevétiser" puis, afin que la famille fût complète, le nom "générique" "ratcrevétisation". Ainsi ai-je toujours aimé inventer néologismes et barbarismes de toutes sortes pour emm... le français officiel par trop anglicisé et appauvri. J'approuve en cela des types comme Richard Millet (bien que ses idées puent la charogne avancée) ou Angelo Rinaldi, défenseurs d'une certaine langue hexagonale châtiée... Nous vivons une époque où même Pagnol devient illisible pour les adolescents, réduits à un français limbique, usuel, reflexologique, scatologique, métissé de tout et n'importe quoi à force de mal manier et assimiler le langage des banlieues qui ne vaut pas la langue verte des pègres des XIXe et XXe siècles...
Revenons-en enfin à Jean Christophe Yoccoz
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 et ses confrères "institués" ignorés, oubliés, omis, honnis (?) par Le Monde. Souvenez-vous : c'était en 1994, époque où la télé balladurienne, en plein appauvrissement conséquent, aggravait encore le cas des messes de vingt heures en gommant presque entièrement l'actualité internationale réduite à des brèves, à des riens, à un sujet unique et négligeable, anecdotique, au profit de marronniers polichinélesques et lapalissadistes (des évidences vides et creuses) toujours plus polluants et pullulants, cela en plein génocide rwandais atroce... Ce que je nomme le proximitisme informationnel aggravé se doubla d'une autre négligence au sujet des nouvelles scientifiques, notamment en ce qui concernait les médailles Fields et prix Nobel. L'année 1994 s'illustra par un creux de la vague, par un fond abyssal touché en pleine fosse des Mariannes de l'actualité : seules furent alors annoncées les attributions du Nobel de médecine, de celui de littérature et enfin de la paix ! John Nash, prix "Nobel" d'économie, fut parmi les "sautés".
Or, cette année-là, deux grands mathématiciens français eurent l'honneur d'une récompense suprême, qui, on le sait, compense le refus d'Alfred Nobel d'instituer un Nobel de mathématiques : Jean-Christophe Yoccoz et son confrère Pierre-Louis Lions
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 reçurent conjointement la médaille Fields. Le premier consacra ses travaux de recherche aux systèmes dynamiques, le second aux équations différentielles. N'étant pas mathématicien de formation (j'eusse pu le prétendre vue ma moyenne en maths en fin de collège mais je refusai cette destinée malgré les injonctions de mon professeur, récemment disparu), je n'entrerai pas dans les détails afin de ne pas écrire d'énormités. Bien que Le Monde eût consacré une page entière aux deux illustres primés (il me tint ainsi au courant de ce remarquable événement intellectuel), les journaux télévisés n'en pipèrent mot ! Circulez, il n'y a rien à voir, à entendre, à comprendre ! Heureusement, les attributions des médailles Fields sont mieux traitées de nos jours par l'étrange lucarne... Mais l'Ina n'a conservé aucune vidéo des deux impétrants de l'an 94.
Me souvenant encore de cette page remarquable du  Monde immédiatement antérieure aux prodromes de la décadence de ce quotidien pour cause d'inféodation croissante au système ultralibéral friedmano-hayékien, vous comprenez, chers et trop rares lecteurs et lectrices d'icelui blog, les raisons de ma saine colère. Comment ! Non content d'escamoter presque l'intégralité des annonces nécrologiques des membres de l'Institut, Le Monde met douze jours pour se décider à caser son article sur Jean-Christophe Yoccoz dans sa version papier, alors qu'il ne mit que 24 heures pour réagir à la disparition de Carlo Azeglio Ciampi, d'autant plus que les communiqués en hommage au savant disparu s'étaient multipliés, jusque sur le site même de la présidence de la République ! C'est dire que Jean-Christophe Yoccoz était un grand scientifique, un homme qui comptait pour le prestige international de la France !  Là réside  le scandale fondamental.
Quid des autres membres de l'Institut oubliés par ce presque a-journal ? Citons au hasard le compositeur Jean Prodromidès, auteur des musiques des Perses et de Danton (Académie des Beaux-Arts : son confrère Charles Chaynes
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 eut quant à lui droit à l'article en ligne), le graveur René Quillivic (Académie des Beaux-Arts),  Pierre Karli, Henri Cabannes et Jean Normant, tous trois membres de l'Académie des sciences, Jean Mesnard (Académie des sciences morales et politiques) ou encore l'associé étranger de l'Académie des Beaux-Arts Philippe Roberts-Jones, historien de l'art d'origine belge...
Est-ce une coïncidence ? Les délais les plus longs entre le décès et la publication de la "nécro" papier du Monde ont été les plus longuets presque chaque fois pour des membres de L'Institut : souvenez-vous de l'été 2015 et des attentes indécentes au sujet des morts de Bernard d'Espagnat et de Gilbert Dagron.
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Y-a-t-il procès d'intention ou haine sous-jacente, sous-entendus hostiles ? Que représente l'Institut pour Le Monde au XXIe siècle ? Quelque chose de poussiéreux, de ringard, de non branché, d'ultra conservateur voir de réac ?  Une institution exhalant encore les remugles anti-modernes de l'exclusion des avant-gardes picturales, plastiques et autres des XIXe et XXe siècles ? Un parangon des compromissions, de la collaboration avec l'Allemagne nazie  puisque, entre autre exemple, nombreux furent les membres de l'Académie des Beaux-Arts ayant éprouvé des sympathies pour l'occupant ? Une citadelle attardée, arriérée, antimondialiste, du gaullisme et du souverainisme le plus rassis ?  Un peu de tout cela ? Voilà peut-être ce que sous-tend le mauvais traitement infligé presque en permanence aux disparus de l'Institut par la rédaction du Monde. On pourrait en dire autant de la constance des ignorances des décès des acteurs de télé, y compris allemands (Götz George, annoncé par Arte, n'a pas eu droit à un seul mot dans Le Monde).

Il sera temps la prochaine fois de passer à autre chose : cette "autre chose" se penchera enfin sur Frédéric Mistral (et accessoirement sur la rénovation de son musée arlésien qui traîne en longueur, ce qui est révélateur du mépris des ATP en France puisque ceux-ci sont catalogués de plus en plus comme étant mariniens et Völkisch).
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1 commentaire:

  1. Erratum : la 3e citation, écrite de mémoire, n'est pas d'Edouard Herriot mais d'Anatole de Monzie (1876-1947) qui fut ministre des finances et de l'instruction publique des gouvernements du Cartel des gauches (1925-1926).

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