samedi 9 juillet 2016

Louvre-Lens, Ecouen, le Grand Palais : trois expositions récentes négligées par les a-médias.

"La Terre, le Feu, l'Esprit : chefs-d'oeuvre de la céramique coréenne" au Grand Palais du 27 avril au 20 juin 2016,
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"Charles Le Brun, le peintre du Roi-Soleil" au Louvre-Lens du 18 mai au 29 août 2016,
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"Masséot Abaquesne : l'éclat de la faïence à la Renaissance" au musée national de la Renaissance château d'Ecouen du 11 mai au 3 octobre 2016,
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trois expositions fascinantes, trois expositions importantes, mais trois expositions non contemporaines et sous-médiatisées comme chaque lecteur habitué de ce blog peut aisément le comprendre...
La première exposition citée, "La Terre, le Feu, l'Esprit", organisée dans le cadre de l'année France-Corée s'est récemment clôturée dans un silence presque optimal, peut-être commandé par une polémique survenue dans le cadre des relations culturelles franco-coréennes, que Télérama a détaillée dans un article intitulé : Une exposition annulée, une directrice limogée, ce qui devait être un des moment fort de l'année France-Corée 2016 a tourné au désastre. Cet article peut être lu dans la rubrique Arts & Scènes du site de Télérama. Cependant, j'estime que les silences presque intégraux autour de la manifestation du Grand Palais demeurent inexcusables en l'état. Il est vrai que nos "seigneurs" bobos, tout branchés et cosmopolites qu'ils soient, sont de tristes sires "anexotiques", anti exotiques, qui s'en fichent comme de leur première paire de chaussettes de l'ouverture, par exemple, d'une autre expo (cette fois au Musée du Quai Branly - Jacques Chirac) consacrée au regard porté par l'art africain sur l'autre européen. Ce sont des incurieux notoires. Ils n'en ont rien à f... des céladons coréens, de toute une rétrospective consacrée aux arts du feu du Pays du Matin Calme, partant du temps distant des "Trois Royaumes" jusqu'à couvrir de nombreux siècles nous faisant cheminer des dynasties Goryeo et Joseon au monde contemporain. 
Je pourrais en dire tout autant du Louvre-Lens, dont il est toujours plus incontestable au fil des mois (sur fond de baisse assurée du nombre de visiteurs, et pour cause !) qu'il souffre d'un manque croissant d'intérêt géographique et culturel (devrais-je écrire plutôt "cultureux" ou sociocul ?)
Le Louvre-Lens, par le biais de l'expo en cours sur Charles Le Brun (ce qui fait au mieux ronfler, somnoler, nos haineux de l'Histoire antérieure à la contemporanéité immédiate) est-il devenu la "poubelle" du Louvre-Paris ? Faut-il l'écrire ? Le Louvre-Paris est de moins en moins le musée du peuple voulu par la Révolution française. Il abandonne le public hexagonal et ouvertement, ne semble plus conçu que pour le seul public étranger bien pourvu en revenus (ou parvenu via les "décollages économiques") qui ne veut voir que les pièces majeures médiatiques (Joconde, Victoire de Samothrace, Vénus de Milo, Scribe accroupi etc.). Je pourrais épiloguer sur la flambée des prix d'entrée, sur les dérives commerciales, comme à Versailles etc. La mission d'instruction du peuple français aux Beaux-Arts est abandonnée ou presque, bien que l'actuel président-directeur, issu de la méritocratie républicaine, M. Jean-Luc Martinez, y soit favorable. Peut-être doit-il faire avec les dérives friedmano-hayékiennes de ses prédécesseurs. Résultat : 70 % des touristes au Louvre-Paris viennent de l'étranger, et nous assistons au déclin du nombre des visiteurs français. La proportion au Quai Branly représente l'exact contraire : 80 % de ses visiteurs sont originaires de l'Hexagone. Devrais-je ajouter à ce constat le jeu ambigu d'Arte qui, jusqu'à ce même jour où j'écris ces lignes, n'avait pas consacré le moindre documentaire au Louvre-Paris depuis X années ? Arte, dans ses sujets culturels (voués à 99 % à la création contemporaine) néglige d'ailleurs le Louvre et tout le reste du patrimoine conçu par Homo sapiens...
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Je puis affirmer, non gratuitement, que le Louvre-Paris se repose toujours davantage sur le Louvre-Lens pour toutes les expositions jugées peu rentables, peu commerciales, trop pointues, donc peu médiatisées (par exemple le Moyen Age l'an passé ou une thématique festive générale brassant plusieurs siècles dans "Dansez, embrassez qui vous voulez" qui a précédé cet hiver Charles Le Brun). Le fiasco en nombre d'entrées de l'expo "Poussin et Dieu" fut-il déterminant dans les choix de répartition des responsables du "plus grand musée du monde" ? Il fut une exception toute récente : la rétrospective consacrée à Hubert-Robert, le peintre des ruines de la seconde moitié du XVIIIe siècle qui, à la surprise générale, a fonctionné et trouvé son public. Là encore, je souligne que la presse papier a fait son travail, au contraire de l'a-télévision, rongée par le double cancer de l'audimat pour 99 chaînes sur 100 et de l'immédiateté contemporaine faisant sens pour la 100e au nom aisé à décrypter...
Les médias enfoncent souvent le clou, moins la presse écrite, qui fait encore peu ou prou son travail informatif, ainsi que je viens de l'exprimer plus haut au sujet d'Hubert-Robert, mais aussi Internet, bien que, par exemple Le Monde a parfois tendance à ne consacrer qu' in-extremis, dans le dernier mois de la manifestation, un article sur tel ou tel événement muséal non axé sur l'art moderne et contemporain. La télévision n'est pas en reste : elle se désintéresse de cela ou ne l'évoque qu'à des horaires matutinaux ou méridiens, lorsque personne n'est devant son poste, en brefs bouche-trous...
Il semble désormais exister un Louvre à deux vitesses, mieux, deux Louvre (s) : 
- le Louvre des riches touristes étrangers à Paris (et accessoirement des bobos branchés) ;
- le Louvre du peuple à Lens, d'une région souffrant de la sinistrose de la désindustrialisation, Louvre-Lens qui a conservé les nobles et anciennes missions éducatives républicaines et de service public. Edifiant, me direz-vous. Je laisse de côté l'affaire du transfert des réserves "louvresques". Je ne suis pas spécialiste : lisez pour cela les dossiers et articles que la Tribune de l'Art a consacrés à cet épineux problème. 
Mais le peuple a-t-il les moyens financiers et l'envie de se rendre à Lens ou Lens est-il de facto désormais presque exclusivement orienté vers l'accueil d'un public local ou régional (faut-il encore qu'il vienne...) ? 
De toute manière, Arte ne parle jamais du Louvre-Lens (au commencement, du fait de son architecture contemporaine, puis plus rien depuis). Parallèlement, le site La Tribune de l'Art vient de souligner l'aberration d'une localisation de cette rétrospective Le Brun à Lens (la première en France depuis un demi-siècle) tout en soulignant les qualités remarquables de cette manifestation (bien illustrée de belles photos) qui permet de découvrir les premières étapes de la carrière de ce peintre sous Louis XIII et Mazarin (il naquit en 1619).
Reste à parler du musée national de la Renaissance d'Ecouen, un des plus négligés.
Nul ne peut contester le grand intérêt de l'exposition en cours consacrée à Masséot Abaquesne (1500-1564), ce grand céramiste et faïencier auquel Bernard Palissy,
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 son plus ou moins contemporain (1510-1589 ou 90, sa date de décès demeurant incertaine) a fait de l'ombre, quoique ces deux artistes majeurs soient tous deux fort bien représentés dans les collections nationales d'Ecouen. Cependant, par-delà le problème particulier de Masséot Abaquesne et de ses chefs-d'oeuvre admirables, force est de reconnaître que c'est l'ensemble du musée d'Ecouen qui ne suscite guère d'échos en général, par indifférence ou je-m'en-fichisme crasse. Masséot Abaquesne incarne un "illustre inconnu" de plus que nul n'est tenu de s'empresser de découvrir s'il n'en a point la volonté. Conséquemment, la rétrospective Abaquesne est, parmi tant d'autres misant sur les arts antérieurs à l'impressionnisme, souventes fois méconnus, davantage tournée vers un public d'amateurs éclairés, savants, sachants, convaincus d'avance, petit troupeau devenu infime et rare, composé de celles et ceux (tout comme moi) renseignés sur le fait fondamental que l'art humain débuta avec les gravures néandertaliennes récemment découvertes et non pas avec le Pop Art autour de 1960 ainsi que feint à l'exprimer le bobo bourdieusant détaché de l'ancienne culture "bourgeoise" moribonde, marginalisée, presque désormais underground, nouvelle contre-culture de niche écrasée par la précédente devenue culture officielle dominante.
http://www.repro-tableaux.com/kunst/masseot_abaquesne/tile_depicting_story_noah_emb_hi.jpg
Il est des musées nationaux incontournables, qui ont toute la pub, et d'autres, bien que remarquables et indispensables (toutes les époques historiques et préhistoriques sont bien représentées en France) qui demeurent toujours les perdants médiatiques dans l'affaire, et ce n'est pas notre seule chaîne culturelle ou soi-disant telle, quasi intégralement dépatrimonialisée, qui se souciera d'Ecouen, de Cluny ou même du Creusot (oui, l'écomusée du Creusot existe toujours !). Non, le monde n'est pas né à Woodstock 1969 mais en - 13 732 millions et quelques années.

Prochainement :  reprise le mois prochain, en son treizième volet, de la série consacrée aux écrivains dont la France ne veut plus : Alphonse de Lamartine.
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samedi 2 juillet 2016

"The Neon Demon" et "Moi, Daniel Blake" ou la glace à deux faces.

Contrairement à Thatcher et Reagan qui semblaient des géants, Boris Johnson et Donald Trump font figure d'homoncules de l'ultra-libéralisme. Ils ont ce côté grotesque, histrionique, que partageaient Caligula, Néron et Héliogabale. Lorsque je les vois ou les entends, ils me font irrésistiblement songer à ces singes sapajous d'orgues de barbarie en train de vociférer et cracher. (Journal d'un anti-bourgeois du XXIe siècle).

L'année Mil neuf cent septante fut marquée par nombre de nécrologies. En ce millésime, cinq membres de l'Académie françoise quittèrent nostre monde. Il en fut de mesme pour le plus yllustre des François. (Mémoires du Nouveau Cyber Saint-Simon)

Il n'y a rien de commun entre vous et nous. (Saint-Just, s'adressant  à des plénipotentiaires autrichiens).

The Neon Demon de Nicolas Winding Refn et Moi Daniel Blake de Ken Loach, bien qu'en apparence, ils soient antinomiques, partagent ce caractère commun d'avoir suscité une franche hostilité parmi certains critiques qui les ont tous deux voués aux gémonies.
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Que sont en fait ces deux films ? Une glace à deux faces, métaphorique, dont l'une reflèterait le négatif de l'autre. Ils sont à l'image d'une société, non pas simplement contrastée, mais séparée par un profond abîme impossible à combler. Les critiques hostiles aux deux titres, qui presque tous appartiennent à la doxa culturelle chébran dominatrice, se sont en fait voilé leur propre face. Ils se sont refusés à voir dans l'un, The Neon Demon, un portrait exact de la société du côté du marteau dont ils se revendiquent, à laquelle ils appartiennent ou feignent d'appartenir, reflet d'eux-mêmes, des excès du monde décadent inclusif, de ce qu'on nomma la jet set, lorsque celle-ci prit le pouvoir (ou profita de l'opportunité pour le prendre) au temps du thatchérisme et du reaganisme triomphants, bientôt mondialisés. Ils refusent de voir en The Neon Demon les dérives et la putréfaction de leur propre univers.
Ils rejettent tout aussi violemment Ken Loach et sa palme d'or, Moi Daniel Blake, film situé du côté de l'enclume, film du out quand The Neon Demon est celui du in. Deux films du divorce social profond, de l'écartèlement, de l'éclatement de notre monde entre ceux qui subissent Hayek et ceux qui s'y complaisent, ou veulent en être, ainsi que le disait Gustave Flaubert à propos de l'Académie française, comme Elle Fanning dans le rôle de Jesse, qui finit littéralement dévorée par le système. 
Cour de Louis XIV à Versailles versus famine paysanne du faux Grand Siècle,
fête impériale versus misère ouvrière de L'Assommoir et Germinal,
République opportuniste des brasseurs d'argent de la "Belle Epoque" versus vaines revendications de la "sociale",
chébrantude cosmopolite bobo mondialisée pro hayékienne versus exclus de la mondialisation des multiples ceintures de la rouille anglo-franco-américaines réduits à la séduction des sirènes trompeuses de la démagogie qui ont noms Donald, Marine, Boris et autres "brexiteurs".
Deux camps irréconciliables, qui ne se parlent pas, qui s'ignorent, ne se comprennent pas, ne s'expriment pas dans la même langue, "nov" ou vieillotte. 
The Neon Demon apparaît comme Le Trottin du XXIe siècle. Il en a l'audace et l'atrocité décadente, brassant les thématiques de la bamboche, de l'orgie, de la déviance de tous poils. Nicolas Winding Refn a-t-il lu au préalable Poppy Z. Brite, Gabrielle Wittkop et Aurore-Marie de Saint-Aubain, triade incontournable de la décadence littéraire extrême avant de prendre sa caméra ?
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Dans un article intitulé "Le cinéma atmosphérique de Nicolas Winding Refn" dernièrement paru en ligne sur le site Causeur.fr, le cinéphile Vincent Roussel a placé un sous-titre judicieusement pensé : "The Neon Demon ou le devenir-poupée des corps". Il affirme qu'Elle Fanning est "filmée comme un modèle désarticulé de Balthus à l'entame du film".
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Pour celles et ceux qui ont pu voir The Neon Demon, il s'agit de la séquence d'ouverture où une Elle Fanning vampirisée, sanguinolente, comme égorgée, prend une pose alanguie de moribonde exsangue avachie sur une espèce de sofa, vêtue d'une mini robe bleue tandis qu'on la photographie. Ce genre d'épreuve hallucinante doit lui servir de viatique, de vade-mecum afin que sa beauté impressionnante (et immature) puisse lui permettre d'intégrer le sérail du mannequinat, de la mode avec tous ses excès, ses dérives.
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Cette seule séquence suffit bel et bien à qualifier The Neon Demon de Trottin ou Lolita du XXIe siècle. A seulement seize ans (mineure donc), Jesse (et Elle pour de bon au moment du tournage), doit agir dans le mensonge : faire accroire qu'elle a dix-neuf ans, non pas dix-huit (ce serait suspect).
A partir de là, le film devient une métaphore de toutes les déviances via la fascination éprouvée pour la superficialité de la beauté des filles éthérées (et souventes fois anorexiques) de magazines et de podiums, de défilés. La beauté de Jesse suscite la jalousie, l'envie, et la condamne à mort. Pédophilie (y compris féminine sans omettre qu'Elle Fanning affiche un visage innocent, encore enfantin, dans un corps de femme déjà désirable), artificialité, fascination morbide, vampirisme, saphisme, nécrophilie, cannibalisme et éventration suicidaire expiatrice en vue d'en extraire les fressures humaines étrangères : tel est le contenu traumatisant du nouveau Trottin de Nicolas Winding Refn.
 Jesse est une victime suprême, d'un sacrifice humain saphique où la consommation de sa chair sert à l'appropriation de sa puissance, de sa vénusté. On supposait que The Neon Demon susciterait polémique et scandale sur la Croisette, ce qui lui donnerait un prix. Le vrai scandale advint : le film revint bredouille de la compétition, ayant sans doute joué le rôle de repoussoir, son échec commercial devenant patent : lorsque je vins le voir au cinéma, nous n'étions que quatre spectateurs en tout, dont une personne qui lâcha prise en cours de route...
Tout autre apparaît Daniel Blake de Ken Loach, victime aussi, mais de l'enclume, détruit par l'ultralibéralisme, Britannique d'en bas écrasé par l'absurdité kafkaïenne du système social toujours plus inégalitaire instauré depuis Thatcher.
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Jesse symbolise les dérives du monde sociétal ; Daniel Blake celles du monde anti-social, plus exactement, d'un monde où se détricote par étapes l'Etat Providence de 1945 venu du rapport Beveridge.
Pour rappel, une certaine presse chébran a accueilli avec hostilité la récompense accordée à Ken Loach en une cuvée cannoise déséquilibrée et peu mémorable, il faut en convenir. Alors que, par rapport, la presse conservatrice a su accueillir ce prix, cette palme, en termes mesurés, modérés, presque bienveillants, l'autre presse, bobo chébran, a craché son venin, son ire, contre Moi, Daniel Blake. Diatribe et véhémence... inobjectivité pour notre victime d'un système de santé désorganisé par la pression continuelle du friedmano-hayekisme le poussant au démantèlement par touches. Les Inrockuptibles se sont montrés particulièrement et continuellement odieux, injustes et partiaux, appuyant leur hostilité sur des apriorismes, des présupposés et clichés partisans droitiers anti Ken Loach, dignes des plumes les plus acérées des plus grands thuriféraires, collabos et complices du Mur d'argent, du Comité des Forges et des Deux Cents Familles du temps de Zola, Jaurès, Herriot ou Blum. L'odieuseté de ces articles, au ton parfois d'une violence limite, vaut presque les organes d'extrême droite d'avant-guerre (par exemple Gringoire). Les propos flirtent avec le diffamatoire le plus abject. Lisons plutôt :
Citoyen aux opinions politiques respectables mais médiocre cinéaste, Ken Loach ne se refait pas. "Moi, Daniel Blake n'y changera rien et déroule l'usuel pathos mélenchonien du vieil anglais révolté.
Suit une comparaison avec La Loi du marché de Stéphane Brizé, qui joue en défaveur du long-métrage de Loach. Plus loin, l'auteur, curieusement anonyme (par pusillanimité, par protection de ses arrières ?) qualifie l'opus du cinéaste britannique d'"anti-Dardenne" puis de "tract sentimentaliste" et de "chantage à l'émotion". Le Figaro sut être plus modéré que cette diatribe quasi ordurière.
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Ceci pour l'article mis en ligne par les Inrocks le 13 mai dernier. Ils ont récidivé à plusieurs reprises à compter du dévoilement du palmarès cannois le 22 mai, enfonçant le clou jusqu'à plus soif, tel un bourrage de crâne de gnôle de poilu. Chassez le naturel, il revient au galop avait écrit Destouches au XVIIIe siècle. Mieux vaut un conservateur franc, assumé, fidèle depuis toujours à se idées, toutes contestables et critiquables qu'elles soient, que la parole vipérine, dévoyée et fielleuse des vestes retournées, des vendus branchés aux poisons du système dominant et écrasant. Les Inrocks auraient dû titrer franchement : Salauds de pauvres. Cela eût eu le mérite de la clarté ! 
En octobre prochain, je m'empresserai d'aller voir Moi, Daniel Blake n'en déplaise à ses détracteurs. Comme aurait dit Léon Bloy : j'emm... tous ces salops !


Prochainement :  il sera question de quelques expositions négligées, oubliées ou ignorées par nos anti médias, à Ecouen, au Louvre-Lens, ou au Grand Palais, sur Masséot Abaquesne, la Corée ancienne et Charles Le Brun...
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