Avez-vous constaté que, depuis le mois de mars 2007, Le Monde a considérablement réduit la fréquence de ses articles nécrologiques, ce qui entraîne de bien fâcheux tris drastiques et des oublis conséquents d'artistes, de scientifiques, d'hommes politiques, de comédiens etc. ? Ces saltations nécrologiques deviennent si nombreuses qu'il est impossible de les dénombrer toutes. Certaines me semblent purement arbitraires, préférentielles, insoutenables de non-déontologie journalistique. Cela tend à dégénérer, à blettir, à surir, telle la télévision, qui, à compter de 1986, ne retint plus que les grosses pointures susceptibles d'êtres connues du peuple dans les informations portant sur les décès.
S'il y avait des statistiques fantaisistes à établir sur les nécrologies du Monde depuis cette date, des constantes se détacheraient avec assurance : le règne absolu des pignoufs gougnafiers bons à dégobiller dans des monceaux de chyle (pour m'exprimer tels un Léon Bloy et un Flaubert s'opposant à tous les écornifleurs planétaires) tous issus du prêt-à-penser friedmano-hayekien a pour cause et effet la bêtise de ne plus entretenir de journalistes préposés capables de couvrir et de remplir de tels articles : en capitulant devant Internet, tous se donnent le bâton pour se faire battre et scient en béotiens la branche sur laquelle ils sont assis. On remarque l'absence d'environ trois Nobel scientifiques sur quatre, de la plupart des comédiens (l'oubli le pire ayant été celui de Betsy Blair en mars 2009), de presque tous les dessinateurs de bédé (André Geerts et Gilles Chaillet, que j'appréciais beaucoup) et j'en passe. Désormais, Le Monde saute même les anciens ministres (Jacques Douffiagues) et les compagnons de la Libération ! Jusqu'où iront-ils dans la dégénérescence et la pulsion de mort menant droit à la mise de la clef sous la porte au seul profit du net ?
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