Avez-vous constaté que, depuis le mois de mars 2007, Le Monde a considérablement réduit la fréquence de ses articles nécrologiques, ce qui entraîne de bien fâcheux tris drastiques et des oublis conséquents d'artistes, de scientifiques, d'hommes politiques, de comédiens etc. ? Ces saltations nécrologiques deviennent si nombreuses qu'il est impossible de les dénombrer toutes. Certaines me semblent purement arbitraires, préférentielles, insoutenables de non-déontologie journalistique. Cela tend à dégénérer, à blettir, à surir, telle la télévision, qui, à compter de 1986, ne retint plus que les grosses pointures susceptibles d'êtres connues du peuple dans les informations portant sur les décès.
S'il y avait des statistiques fantaisistes à établir sur les nécrologies du Monde depuis cette date, des constantes se détacheraient avec assurance : le règne absolu des pignoufs gougnafiers bons à dégobiller dans des monceaux de chyle (pour m'exprimer tels un Léon Bloy et un Flaubert s'opposant à tous les écornifleurs planétaires) tous issus du prêt-à-penser friedmano-hayekien a pour cause et effet la bêtise de ne plus entretenir de journalistes préposés capables de couvrir et de remplir de tels articles : en capitulant devant Internet, tous se donnent le bâton pour se faire battre et scient en béotiens la branche sur laquelle ils sont assis. On remarque l'absence d'environ trois Nobel scientifiques sur quatre, de la plupart des comédiens (l'oubli le pire ayant été celui de Betsy Blair en mars 2009), de presque tous les dessinateurs de bédé (André Geerts et Gilles Chaillet, que j'appréciais beaucoup) et j'en passe. Désormais, Le Monde saute même les anciens ministres (Jacques Douffiagues) et les compagnons de la Libération ! Jusqu'où iront-ils dans la dégénérescence et la pulsion de mort menant droit à la mise de la clef sous la porte au seul profit du net ?
jeudi 27 octobre 2011
mercredi 12 octobre 2011
De la non couverture médiatique de l'exposition Beauté, morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde.
A partir de ce soir, étant donné que mes deux autres blogs, Bazarnaum à Agartha City et La gloire de Rama sont davantage voués à la création littéraire, j'ai décidé de m'offrir ici un espace de réflexion plus polémique, dans la grande tradition dixneuviémiste d'un Léon Bloy, par exemple.
Avez-vous constaté, amis lecteurs éventuels, qu'à l'exception du seul Figaro et des sites Internet (sans omettre bien sûr la revue Dossier de l'art n° 188), nos médias se désintéressent intégralement de l'exposition géniale du musée d'Orsay, Beauté, morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde, comme ils le firent de celle qui la précéda : "Une ballade d'amour et de mort : photographie préraphaélite en Grande-Bretagne 1848-1875" ?
Certains musées meurent ou sont en danger à cause du désintérêt coriace qu'ils suscitent. Depuis sa réouverture réussie en 2000, le CNAM (conservatoire des arts et métiers), cadre du chef-d'oeuvre d'Umberto Eco, "Le pendule de Foucault" est retombé dans l'anonymat d'un silence audiovisuel et de papier frustrant et pesant. Cluny n'a jamais eu droit à "Un soir au musée" sur France 5. Cluny peut mettre toutes les expos médiévales du Monde de l'Atlantique à l'Oural et du Cap au Caire, toutes nos caméras officielles s'en fichent. Il en va de même pour les arts anglo-saxons du XIXe siècle : après Turner, rien jusqu'à Bacon ! C'est le désert anglais, malgré Whistler (qui était américain) et Oscar Wilde. Adieu à ces femmes exaltantes et coruscantes, à l'exaltation de ces rousses plantureuses, de ces hélianthèmes d'un temps enfui, de ces jonchées de primeroses dont seule à l'heure actuelle la magnifique Jessica Chastain peut témoigner.
Excusez du peu, mais ce boycott conscient ou pas est une honte... tout comme le non achat par nos chaînes de télé de tous ces feuilletons britanniques en costumes victoriens et autres que je suis condamné à voir sur You Tube en anglais non sous-titré... Un musée connu mourut de l'indifférence de tout et tous : les ATP où nulle caméra non plus ne venait. L'ancien Musée de l'Homme lui aussi souffrit de ce discrédit et il ne fut pas rare que ses expositions préhistoriques ne fissent aucune une...
Le tableau ci-dessus, de Mr James Tissot, peintre souventefois réduit à n'illustrer que des histoires du costume, m'a marqué par son luxe ostentatoire et rococo de détails excitants. La récente acquisition par le musée d'Orsay du Cercle de la rue royale (1868) dû à ce peintre fort décrié par l'histoire officielle de l'art, a provoqué l'ire des pensants uniques hayeko-libéraux-libertaires (idéologie officielle qui mêle avec une allégresse pulsionnelle de mort l'ultralibéralisme de Friedrich Hayek à la pensée de mai-68) du fait que les deniers de la formidable expo Monet du Grand palais avaient permis son achat. Y figure Charles Haas, réputé pour avoir servi de modèle au Charles Swann de Marcel Proust. Monsieur le conservateur d'Orsay vient heureusement de remettre les pendules à l'heure lors du dernier Des racines et des ailes consacré à Orsay, le renouveau en justifiant cette acquisition et en qualifiant le tableau de James Tissot de "chef-d'oeuvre".
A l'heure où je complète ce texte (11 novembre 2011), seuls Le Monde et les chaînes de télévision continuent à demeurer d'irréductibles ignorantins de cette superbe exposition Art pour l'art so british.
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