dimanche 14 avril 2024

Arno Penzias et Christopher Priest : les deux omissions nécrologiques majeures du Monde du début de l'année 2024.

 Par Cyber Léon Bloy.

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Journalistes, je vous interpelle ! Connaissez-vous ce premier quidam ? 

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Et cet autre, en avez-vous entendu parler, ne serait-ce que fortuitement ?

Description de cette image, également commentée ci-après 

Allons empressez-vous de me répondre, car, comme Louis XIV, je déteste attendre ! Gare à vous si vous me dites cette phrase interrogative italienne stupide, digne d'un frère ignorantin : Ma chi è ?

Le premier de ces messieurs naquit le 26 avril 1933 à Munich, le second le 14 juillet 1943 à Cheadle en Angleterre. Le premier fut un ingénieur et physicien américain, le second un écrivain de science-fiction britannique. Le premier s'appelait Arno Allan Penzias, le second Christopher McKenzie Priest. Le premier nous a quittés le 22 janvier 2024, le second le 2 février de la même année. Tous deux ont partagé le sort commun peu enviable d'avoir été ignorés par Le Monde lorsqu'ils disparurent. Certes, nous ne sommes pas dans le fameux générique de la série des années 1970 Amicalement vôtre, dont le montage époustouflant du générique nous permettait de voir défiler les vies conjointes des deux héros. Là n'est pas mon propos, malgré mon ton vengeur ! 

On ne peut se targuer ni de sérieux, ni d'exhaustivité en excluant deux noms aussi intéressants des rubriques nécrologiques. Arno Penzias, fut, en 1965 (avec Robert Wilson), le codécouvreur du rayonnement thermique cosmologique, ce qui valut aux deux compères de recevoir la moitié du prix Nobel de physique en 1978 (l'autre moitié étant attribuée au soviétique Piotr Kapitsa (1894-1984) pour ses inventions et découvertes fondamentales dans le domaine de la physique à basse température). La découverte de Penzias et Wilson venait étayer la théorie du Big Bang.  

Quant à Christopher Priest, cela vaut-il la peine de le présenter ? Je le découvris en 2001, lorsque la collection Denoël Lunes d'encre publia Le Prestige, un de ses chefs-d'oeuvre qui nous conte la rivalité de deux illusionnistes à la fin du XIXe siècle. Christopher Nolan l'adapta en 2006. Hélas, je ne parvins jamais à voir ce film en salles, du fait du refus stupide du cinéma de ma bourgade, rétif à sa programmation ! 

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La distribution de l'adaptation de Christopher Nolan vaut le détour : Christian Bale dans le rôle d'Alfred Borden, Hugh Jackman dans celui de son rival en magie Robert Angier, Scarlett Johansson, Michael Caine et David Bowie, qui interprète un Nikola Tesla aussi inquiétant que le vrai. 

Christopher Priest poursuivit sa carrière littéraire brillante, qui commença à être remarquée dès le milieu des années 1970 avec Le Monde inverti. Autre ouvrage fameux de Priest : La Séparation, traduit en français en 2005, qui nous conte une histoire alternative de la Seconde Guerre Mondiale avec le thème de la gémellité. 

J'ai été bouleversé par la lecture de Rendez-vous demain (2022), ultime roman de Christopher Priest paru en France. Il y est question tout à la fois du réchauffement climatique et d'une injustice remontant à la fin du XIXe siècle. Je redoute désormais que la toute dernière oeuvre de Priest, Airside, reste dans les cartons chez nous. Après tout, nous attendons toujours désespérément la traduction française de l'opus final d'Anne Rice, Blood communion, déjà sorti depuis six ans aux Etats-Unis ! L'autrice est décédée depuis bientôt trois ans !















Prochainement :  bicentenaire de la disparition de Lord Byron : Madelen seule ? 

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