Ce qui peut frapper l'un peut frapper tous les autres. (Publilius Syrus cité par Sénèque dans Consolation à Marcia IX-5)
Il était une fois - c'était il n'y a pas quelques siècles - existait une institution vénérable, fondée par le cardinal de Richelieu, qui bénéficiait de la bienveillance du plus grand des quotidiens français.
Forte de quarante membres, elle se savait assurée, lorsqu'un de ses immortels venait à mourir, que ce quotidien du soir saurait traiter correctement l'élection de son successeur ainsi que la cérémonie fastueuse de sa réception. Le Monde, sachant y faire, en toute mondanité autant qu'en toute exquisité, publiait en ses pages l'intégralité du discours d'intégration du nouvel élu en la docte assemblée, ainsi que la réponse à lui adressée par un autre Habit vert.
Il était une fois - c'était il n'y a pas quelques siècles - existait une institution vénérable, fondée par le cardinal de Richelieu, qui bénéficiait de la bienveillance du plus grand des quotidiens français.
Forte de quarante membres, elle se savait assurée, lorsqu'un de ses immortels venait à mourir, que ce quotidien du soir saurait traiter correctement l'élection de son successeur ainsi que la cérémonie fastueuse de sa réception. Le Monde, sachant y faire, en toute mondanité autant qu'en toute exquisité, publiait en ses pages l'intégralité du discours d'intégration du nouvel élu en la docte assemblée, ainsi que la réponse à lui adressée par un autre Habit vert.
Tout fonctionna à la perfection, jusqu'à ce qu'il vînt à l'Académie l'idée de ne point agréer la candidature d'un écrivain d'origine espagnole, Monsieur Georges Semprun,
qui briguait le fauteuil de l'estimable et hélas peu connu Henri Gouhier.
Ces événements advinrent voici un quart de siècle.Lors, icelui Monde se fâcha grandement avec le Quai Conti. Selon le quotidien, l'Académie française était coupable d'avoir mis en avant des considérations politiques conservatrices à l'encontre du sieur Semprun, jugé trop à gauche pour elle. L'impétrant se rattrapa en entrant à l'Académie Goncourt. L'Académie française choisit donc d'élire un nouvel immortel, l'historien d'art, conservateur bien connu du musée du Louvre et spécialiste de Poussin : Pierre Rosenberg.
Las ! Cette affaire tourna à la fâcherie car, pour la première fois - à ma connaissance - Le Monde ne publia pas la moindre ligne du discours de réception de Monsieur Rosenberg, me privant de l'éloge du prédécesseur Henri Gouhier, qui avait eu droit à l'article nécrologique sublime du regretté Bertrand Poirot-Delpech ! Moi qui avais écrit à mon cousin quelques années auparavant, en considérant Henri Gouhier comme le moins connu des académicien, je me trouvais bien servi par Le Monde !
A compter de cet incident, la couverture par ce quotidien des élections et réceptions d'académiciens se réduisit au fil des ans comme peau de chagrin, à l'exception des heureux et heureuses élu(e)s agréé(e)s à gauche. Le Monde délégua au Figaro tout le reste, y compris les élections blanches.Ainsi alla ce quotidien, peu capable de couvrir les aléas électoraux d'une Académie que désormais il fustigeait.
Par exemple, des élections et réceptions comme celles de Dominique Bona ou Marc Lambron furent intégralement absentes du Monde. Cette désinformation "académique" eut bien des répercussions et des effets pervers, par exemple, à la télévision, lorsque le grand Dany Laferrière, Canadien d'origine haïtienne n'eut pas droit à la moindre attoseconde chez nous, alors que les médias canadiens couvrirent magnifiquement cette élection importante.
Ce n'est qu'au moment de sa réception que Dany Laferrière eut enfin droit aux honneurs hexagonaux et aux plateaux de télé, dont celui du 28 minutes d'Arte.
C'est simple, ces dernières années, Le Monde semble ne s'être proprement intéressé qu'à l'élection d'Andréi Makine (modérément) et à celle de Barbara Cassin (beaucoup), dont, fait incroyable, il consentit à reproduire des fragments (courts extraits) de son discours de réception !
qui briguait le fauteuil de l'estimable et hélas peu connu Henri Gouhier.
Ces événements advinrent voici un quart de siècle.Lors, icelui Monde se fâcha grandement avec le Quai Conti. Selon le quotidien, l'Académie française était coupable d'avoir mis en avant des considérations politiques conservatrices à l'encontre du sieur Semprun, jugé trop à gauche pour elle. L'impétrant se rattrapa en entrant à l'Académie Goncourt. L'Académie française choisit donc d'élire un nouvel immortel, l'historien d'art, conservateur bien connu du musée du Louvre et spécialiste de Poussin : Pierre Rosenberg.
Las ! Cette affaire tourna à la fâcherie car, pour la première fois - à ma connaissance - Le Monde ne publia pas la moindre ligne du discours de réception de Monsieur Rosenberg, me privant de l'éloge du prédécesseur Henri Gouhier, qui avait eu droit à l'article nécrologique sublime du regretté Bertrand Poirot-Delpech ! Moi qui avais écrit à mon cousin quelques années auparavant, en considérant Henri Gouhier comme le moins connu des académicien, je me trouvais bien servi par Le Monde !
A compter de cet incident, la couverture par ce quotidien des élections et réceptions d'académiciens se réduisit au fil des ans comme peau de chagrin, à l'exception des heureux et heureuses élu(e)s agréé(e)s à gauche. Le Monde délégua au Figaro tout le reste, y compris les élections blanches.Ainsi alla ce quotidien, peu capable de couvrir les aléas électoraux d'une Académie que désormais il fustigeait.
Par exemple, des élections et réceptions comme celles de Dominique Bona ou Marc Lambron furent intégralement absentes du Monde. Cette désinformation "académique" eut bien des répercussions et des effets pervers, par exemple, à la télévision, lorsque le grand Dany Laferrière, Canadien d'origine haïtienne n'eut pas droit à la moindre attoseconde chez nous, alors que les médias canadiens couvrirent magnifiquement cette élection importante.
Ce n'est qu'au moment de sa réception que Dany Laferrière eut enfin droit aux honneurs hexagonaux et aux plateaux de télé, dont celui du 28 minutes d'Arte.
C'est simple, ces dernières années, Le Monde semble ne s'être proprement intéressé qu'à l'élection d'Andréi Makine (modérément) et à celle de Barbara Cassin (beaucoup), dont, fait incroyable, il consentit à reproduire des fragments (courts extraits) de son discours de réception !
Que rajouter de plus au ridicule de cette situation résultant d'une rancune tenace ? Dernier exemple de ce que j'avance : la récente élection de François Sureau, dès le premier tour, a certes donné lieu à un (bon) article du Monde en ligne sans garantie cependant d'une présence dans l'édition papier dudit quotidien !
Prochainement: retour sur la disparition d'Olivia de Havilland, fort malmenée sur les chaînes de télé françaises.