samedi 3 novembre 2018

Centenaire de la mort de Debussy sur Arte : un épilogue peu reluisant.

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Faudra-t-il longtemps rappeler sur ce blog qu'en théorie, le centenaire de la disparition de Claude Debussy se situait le 25 mars 2018, ce jour tombant un dimanche, ce qui eût été le jour favorable pour qu'Arte programmât quelques émissions commémorant ledit centenaire ?
Il n'en fut rien à ce moment-là, nous le savons. Aussi fallut-il patienter jusqu'au dimanche 23 septembre 2018 pour que cette chaîne, autrefois principalement culturelle - avant qu'elle n'égarât et ne dispersât quelque peu sa ligne éditoriale dans le généraliste - s'avisât qu'il était temps qu'elle diffusât quelque chose.
Cela fut fait, mais de manière à ce que même le mensuel Diapason ne se rendît nullement compte qu'Arte fît quelque chose de très discret avec un retard conséquent. Debussy fut donc relégué - avec six bons mois de retard - aux programmes de nuit -  lorsque nul n'est devant son écran.
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Debussy, Satie
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 et Leibniz
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 même combat ! Tels ses deux illustres prédécesseurs es-commémorations audiovisuelles escamotées de nuit, Debussy passa au-delà de 23h comme Claudio Monteverdi
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 sous la télé giscardienne car jugé musicalement imbuvable et élitiste ! 
Un seul journal s'enquit de la présence du documentaire Prélude à Debussy. Ce fut Le Monde, pour mieux l'abattre sous un torrent de critiques négatives. 
Ce fut donc un épilogue culturellement parlant bien peu reluisant, scandaleux même : deux nuits du dimanche au lundi à la file, il y eut des oeuvres de Claude Debussy enfin audibles sur Arte, à l'heure où tout le monde dort après avoir dîné...Télérama accorda davantage d'attention à la version "d'avant-garde" de Pelléas et Mélisande qui suivait Prélude à Debussy, se contentant de mentionner ledit documentaire sans lui consacrer le moindre mot de critique. L'hommage noctambule - si l'on peut qualifier cela d'hommage - s'est poursuivi en toute indifférence dans la nuit suivante du dimanche au lundi avec un concert de Daniel Baremboim.
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Cet humaniste n'a dû être écouté que par une poignée infime d'insomniaques rétifs au replay... Le concert fut bon, mais nul ne s'en soucia, pas plus en tout cas que de la première chemise de ces messieurs... Je vous livre tel quel le texte d'Arte Concert en ligne :
Soirée française à Berlin en l'honneur du centenaire de la mort de Claude Debussy, inventeur de la musique moderne et poète inclassable. Au programme : Syrinx, interprétée par le flûtiste Emmanuel Pahud, que l'on retrouve avec Yulia Deyneka et Aline Khouri pour la Sonate pour flûte, alto et harpe. Au piano, Daniel Barenboim accompagne la mezzo-soprano Marianne Crebassa pour les Chansons de Bilitis et Trois mélodies d'après Paul Verlaine, et joue la Sonate pour violoncelle et piano avec Kian Soltani. Au cœur du nouvel auditorium berlinois Pierre Boulez (la scène y dessine un ovale parfait, autour duquel s'élèvent des gradins à 360°), les subtiles harmonies du maître trouvent un parfait écrin intime.
83  minutes de musique désormais seulement sur le net...

Prochainement : Maryse Condé : un prix Nobel de littérature alternatif 2018 bien peu couvert par les médias.
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