samedi 11 mars 2023

Café littéraire : La Commode aux tiroirs de couleurs, d'Olivia Ruiz.

 

«  LA  COMMODE AUX  TIROIRS  DE  COULEURS »

Par  M-H. Jeangérard

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   «  La commode aux tiroirs… », une belle histoire… » à tiroirs.

« l’ABUELA » vient de mourir. Et la commode va révéler ses secrets à la narratrice. Et l’Abuela devient la narratrice d’une histoire forte et poignante.

La Commode aux tiroirs de couleurs, Olivia Ruiz | Livre de Poche

      Olivia RUIZ n’est pas une inconnue. Le roman est autobiographique ; même si ce n’est précisé, on le comprend  très vite. Elle a grandi à MARSEILLETTE, non loin de Carcassonne, en plein pays cathare, c’est tout dire quand on parle de résistance ! Proche du Canal du Midi et de la Montagne d’Alaric, le petit bourg deviendra vite le havre de vie des exilés.

      Olivia Ruiz a d’autres cordes à son arc. Elle est aussi musicienne, autrice, interprète. Elle s’est fait connaître avec une chanson désormais célèbre : «  La femme chocolat » (2016).

       Cela dit, son roman a touché le grand public, au point d’être adapté en « roman graphique », comme il m’a touché. Au fil des lectures de quelques passages, on pourra en aborder quelques thèmes :

L’accueil des «  exilés » espagnols dans la France de la fin des années 30, après le Front Populaire, en Occitanie (le personnage de Madrina) – La place des hommes dans le roman : de Rafael, le héros antifranquiste, à André, l’amoureux timide qui deviendra « Papi ». 

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Le dénouement surprend aussi. Les dernières pages peuvent sembler cocasses, mais sont en réalité révélatrices de la résilience de ces femmes, de leur formidable capacité d’adaptation, et, en un mot, de leur humanité.

L’écriture enfin, elle aussi « en couleurs », ponctuée d’un espagnol brutal (« Cria cuervos ! » ),
à l’image de la force des caractères.

         Nos échanges permettront sans doute d’aller plus loin.

        Depuis de la saison 2022-2023, le Café Littéraire a mis en valeur des portraits de femmes   « hautes en couleurs » : une jeune esclave, échappée de l’univers concentrationnaire du Sud raciste des Etats-Unis au XIXème siècle, en quête de sa seule liberté ; une jeune bourgeoise parisienne, échappée de la Salpêtrière à la fin de ce même siècle, qui veut simplement devenir une femme libre et écoutée. Le roman d’Olivia Ruiz nous présente une lignée de « résistantes » aux malheurs qui les accablent depuis des générations : des femmes fortes. Ce n’est pas fini !!                                                    

 Alors « Vamos, adelante… » comme aurait dit l’Abuela

       Lisez ce livre !...Et la suite : « Ecoute la pluie tomber », en catalan « Escota, plo ! »

                                    M-H. Jeangérard. 

Post-scriptum, par Christian Jannone. Olivia Ruiz a plus d'une corde à son arc. Née le 1er janvier 1980 à Carcassonne, elle est une chanteuse réputée, célèbre même car "auteure-compositrice-interprète", actrice, réalisatrice et romancière. Tout un programme !  

Portrait d'Olivia Ruiz - Photo d'Elodie Devaye

samedi 4 mars 2023

Les commémorations de 2023 à la télévision : une année qui commence mal.

 A la bonne heure. Messieurs, applaudissez.(Térence : Les Adelphes. Fin de la pièce).

L'inertie est la soeur de la mort. (Jon Kalmar Stefansson : D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds" Folio p. 389)

 

Description de cette image, également commentée ci-après 

Edouard Lalo : ma chi è ? 

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Katherine Mansfield : ma chi è ? 

 Katherine Mansfield (no signature).jpg

Colette : minimum syndical, pas sur Arte.

 Colette - photo Henri Manuel.jpg

Molière : déjà (un peu) traité en 2022, on n'y reviendra pas et son "ultraroyalisme" d'époque - avait-il le choix ? - l'exclut d'emblée du Panthéon.

 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fe/Moli%C3%A8re_-_Nicolas_Mignard_%281658%29.jpg

Alfred Jarry : rien de prévu.

Alfred Jarry.jpg

Charles Péguy : on a un peu fait quelque chose en 1994, à peine fait quelque chose en 2014 (l'Ina, le timbre d'Egon Schiele, le livre remarquable de Jean-Pierre Rioux La mort du lieutenant Péguy) et rien fait du tout en 2023 à l'exception de la réédition de Clio chez Garnier-Flammarion.

 Jean-Pierre Laurens-Péguy.jpg

Tu quoque Hergé (objet d'un prochain article).

 Hergé, with a bust of Tintin and snowy

Conclusion : en ce premier trimestre 2023, les commémorations culturelles télé se réduisent peu ou prou à Louis de Funès seul, alors que Fernandel avait été escamoté en 2021. Si, il il y a eu Norman Mailer sur Arte ! 

Depuis, en mars, Arte a réussi à caser le mime Marceau - le documentaire avait déjà quatre ans ! - et en avril Sarah Bernhardt. 

 Marcel Marceau - 1971.jpg  

Description de cette image, également commentée ci-après 

L'on sait que France Télévisions en fait encore moins si possible que la chaîne franco-allemande. A ce rythme, les commémorations de Blaise Pascal et Pierre Loti sont plus que compromises... 

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Pierre Loti en académicien.jpg 

Rendez-vous dans quelques mois pour dresser un nouveau bilan, d'avance médiocre.

Les deux prochaines fois : il y aura d'abord un café littéraire consacré au roman d'Olivia Ruiz La Commode aux tiroirs de couleurs, qui sera suivi ultérieurement de Tu quoque Hergé (toi aussi Hergé), dont les quarante ans de la disparition ont été intégralement boudés par la télé française.  

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