dimanche 5 septembre 2021

Steven Weinberg victime d'une dénécrologie presque intégrale.

 Le 23 juillet 2021, sans que nul en France, dans les sources d'information, s'en rendît compte (à de fort rares exceptions), disparut un des plus considérables physiciens du XXe siècle : Steven Weinberg.

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En 1979, il avait partagé le prix Nobel de physique avec le physicien pakistanais Abdus Salam et l'Américain Sheldon Glashow pour leurs travaux sur la théorie de l'interaction électrofaible, qui unifia deux des quatre forces fondamentales : l'électromagnétisme et l'interaction faible. Une légende de la physique nous a donc quittés, dans le long silence coupable et extravagant de la presque unanimité des médias, cela dès la source de l'AFP ! Seule la revue Science et Avenir sut réagir rapidement, trois jours après le décès, soit le 26 juillet. Hélas, il n'en fut pas de même ailleurs ! Il fallut attendre plus de deux semaines pour que Le Monde réagît enfin ! 

Il s'agissait de s'adresser aux gens peu férus en physique : cela s'appelle de la vulgarisation, et force est de reconnaître que, dans l'affaire Steven Weinberg, les médias français ont failli en un bel ensemble...  Un scandale inexcusable pour qui apprécie ladite vulgarisation scientifique, à l'heure où il est question de l'existence d'une cinquième force fondamentale ! 

J'ai appris l'existence de Steven Weinberg lorsque j'entendis parler de son maître-livre (toujours disponible en poche en français !) Les trois premières minutes de l'Univers. C'est une synthèse passionnante sur l'état des connaissances autour de l'origine de l'univers et du big bang dans les années 1970, texte révisé à la fin des années 1980, un ouvrage toujours prenant, même si le savoir en physique et en astrophysique s'est encore enrichi depuis, suscitant de vifs débats entre partisans de plusieurs théories (gravité quantique à boucles, supercordes, branes, big bounce etc.).

Rien que pour cela, pour ce livre (comme Une brève Histoire du Temps fut à la fin des années 1980 le livre qui révéla Stephen Hawking au grand public), le nom de Steven Weinberg mérite amplement de survivre ! 

  

Espérons que la négligence nécrologique optimale autour de ce scientifique majeur sera une des dernières bévues informationnelles qu'il me sera donné de connaître, et que AFP, presse et télévision sauront faire amende honorable.

Prochainement : Raoul Cauvin et Jean-Denis Bredin, deux grands disparus oubliés par la télévision.  

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