samedi 21 septembre 2019

Un journaliste critique la guerre des tranchées en 1917.

Attention : ceci est un pastiche ! 


Le Canard enchaîné : un journaliste critique la guerre des tranchées en 1917.


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Introduction contexte :  

printemps 1917. Echec de l’offensive du général Nivelle
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 au Chemin des Dames.

 Offensive qui dure de fait du 16 avril au 24 octobre sans parvenir à rompre le front allemand. Bilan en pertes humaines côté français : environ 200 000 morts. Début des mutineries
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 : certains soldats refusent de monter en ligne, d’autres s’infligent des automutilations. Le slogan des mutins est : « A bas la guerre ! ». Pic d’intensité des mutineries entre le 20 mai et le 10 juin 1917. Le général Pétain remplace Nivelle et procède à la répression des mutineries. Environ 3500 condamnations prononcées par les conseils de guerre. 1381 condamnations aux travaux forcés ou à de longues peines de prison. 554 condamnations à mort dont 49 effectives, et parmi elles, 26 pour rébellion collective commise en juin-juillet 1917.

Citoyens de l’arrière, il est faux de prétendre qu’au front, nos vaillants soldats, nos poilus, vivent une guerre fraîche et joyeuse.
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Citoyens de l’arrière, on vous ment !  J’ai le devoir de vous révéler la vérité : non, nos poilus ne vivent pas dans le confort. Qu’est-ce d’ailleurs que le confort pour de rudes paysans, pour des ouvriers habitués à la dure ?

Apprenez que nos poilus endurent des conditions d’existence quotidiennes indignes d’un être humain. Même un chien n’en voudrait pas ! Non contents d’être pilonnés en permanence par l’artillerie boche, non contents de vivre dans l’angoisse d’une attaque de gaz asphyxiants qui ne pardonne pas, non contents d’être exposés au froid, aux intempéries ou au soleil de plomb, non contents de monter à l’assaut pour conquérir quelques mètres de terrain dérisoires sur l’ennemi, ils doivent cohabiter dans la boue avec les rats et les cadavres en décomposition plus ou moins ensevelis par les éboulements. Ils ne savent jamais de quoi demain sera fait, s’ils seront encore en vie dans une heure, dans cinq heures ou plus du tout. Ils ne peuvent plus dormir. La faux de la mort les fauche comme blé mûr. Déjà, des centaines de milliers sont tombés sous la puissance du feu. Où que les regards des survivants se portent au-delà de la tranchée, ils ne voient que des cratères d’obus, un désert, une désolation de fin du monde.
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Ils ne dorment plus. Ils ne se lavent plus, ne se rasent plus, se couvrent de vermine, subissent les assauts des poux et des mouches. Ah, que leurs belles capotes bleu-horizon, que leurs casques, que leurs godillots paraissent rutilants et brillants sur les images de propagande qu’on vous sert !
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 De fait, ils ne sont plus que des épouvantails gluants de boue, hirsutes, nourris d’un rata indéfinissable, buvant parfois leur propre urine lorsque la soif les tourmente. Sinon, afin qu’ils puissent partir à l’assaut, on les assomme à coup de gnôle, on les alcoolise pour qu’ils éprouvent du courage. Sinon, ils déserteraient pour moins que ça, se mutineraient, avec, au bout du chemin, la cour martiale et les douze balles du peloton dans la peau ! J’apprends justement que certains d’entre eux désobéissent, refusent de monter en ligne alors que d’autres se mutilent exprès. Tous ces mutins ne sont pas des lâches mais tous en ont assez. 
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Citoyens de l’arrière, cette guerre est trop longue, cette guerre est absurde ! Cette guerre qui vous ronge, cette guerre qui rend fou ! Une telle guerre ne peut être gagnée de cette manière ! Ne croyez plus la propagande cocardière qu’on vous sert sur un plateau d’argent, ce bourrage de crâne, cette propagande de politiciens qui endort les consciences et fait croire en une victoire imminente de la Justice, du Droit, contre la barbarie teutonne. N’écoutez pas non plus les sirènes du défaitisme et de la lâcheté. Laissons cela à d’autres, aux traîtres et aux tièdes. 
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C’est une guerre juste, une guerre humaine, que nous voulons. Une guerre qui sait ménager l’homme, une guerre qui soulage son ordinaire et lui redonne espoir. 
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Car avec une autre conception de la guerre, nous conquerrons la paix !



Signé J. Canard. 
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Prochainement : bicentenaire d'Offenbach : quand Salzbourg et Arte finissent par sauver l'honneur.   

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