samedi 22 mars 2014

Albert Barillé et le sabotage initial de la diffusion d'"Il était une fois notre Terre."

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8d/Albert_Barill%C3%A9.jpg

Les silences médiatiques relèvent tous d'une volonté délibérée. (le Nouveau Victor Hugo).

Il n'y a pas de fumée sans feu. (dicton)

"Compagnons diables ! Asseyons-nous et rions !" (L'Entrevue qui n'eut jamais lieu (1976), par Christian et Jocelyne Jannone).

Albert Barillé (1920-2009) fut tout à la fois un enchanteur, un pédagogue et un humaniste qui croyait en la jeunesse porteuse d'espoir et d'avenir.Il a toujours su mêler érudition, humour et cette faculté, devenue rare, de parvenir à jouer aux passeurs de messages fédérateurs destinés aux petits comme aux grands. Il fustigeait la bêtise, la méchanceté, les dénonçait.
Jeune, il mangea de la vache enragée.
La télévision, il y a cru : c'était pour lui l'outil idéal de transmission des valeurs universelles de tolérance, un outil mis au service de la vulgarisation des connaissances, au sens le plus noble.
Albert Barillé n'est plus depuis déjà cinq ans. Je le regrette amèrement parce que je ne l'ai pas connu. J'ai pleuré à sa mort parce que je savais qu'une injustice était en cours.
Albert Barillé, c'était un des grands magiciens de mon enfance, le créateur de l'ours Colargol, la meilleure série télévisée de marionnettes des années 1970-1974, coproduite avec la Pologne, parce que l'ORTF n'y avait pas cru. Les Aventures de l'Ours Colargol sont un chef-d'oeuvre absolu, indéniable, incontournable.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3c/Colargol.jpg
Pourquoi ai-je donc parlé d'injustice ? Parce que la diffusion d'Il était une fois notre Terre, l'ultime réalisation d'Albert Barillé, fut délibérément chaotique et se fit dans une indifférence crasse sciemment entretenue, au contraire de la bonne couverture médiatique dont avaient bénéficié ses séries précédentes depuis Il était une fois l'Homme en 1978. Cela reflétait la déplorable dégradation de la télévision française après 1985. Or, le message humaniste, universaliste, demeurait intact et mis au service de l'écologie, d'une planète meilleure pour nos enfants. Le thème central d'Il était une fois notre Terre est le développement durable.
 http://i41.servimg.com/u/f41/16/81/92/05/mod_ht10.gif
http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRvUOzmR1Kcb7jqgCwkzwVN6FBb5quSC4pDbbCajwF6TDSajt_GpngV_q8AZg
Il ne faut pas se leurrer : Il était une fois notre Terre, lors de sa diffusion initiale fin 2008-début 2009, a bel et bien été victime non seulement d'une sous-exposition médiatique déplorable, mais aussi d'un quasi sabotage, notamment sur France 3, qui, avec Gulli, était un des coproducteurs de la série. Comme nous étions alors loin d'Il était une fois l'Homme, du temps où les impératifs d'audience n'avaient pas encore phagocyté jusqu'à la conception même des grilles de programmes ! Vous souvenez-vous de ces diffusions quotidiennes, sur la trois, à 19h55 ? L'oeuvre d'Albert Barillé, en ces temps lointains et bénis, ne pâtissait pas d'une sous-exposition ! Les émissions pour la jeunesse n'étaient pas ghettoïsée aux seuls et uniques créneaux du matin. Je me demande à ce sujet comment nos chères têtes de diverses colorations de cheveux peuvent regarder cette foutue téloche tout en petit-déjeunant et se débarbouillant avant d'aller à l'école, tandis qu'autrefois, c'était avant l'heure de manger le soir puis d'aller faire dodo qu'elles bénéficiaient de toutes ces merveilleuses émissions enfantines ! Même le mercredi, il n'y a désormais plus aucune émission pour enfants dans les horaires d'après-midi, alors que nos gamins sont disponibles pour les regarder ! Absurdité kafkaïo-ionesquienne qui nous prive également de la moindre retransmission télé de la messe de minuit hors KTO dont on s'est arrangé pour que plus personne ne la capte ! Absurdité uniquement dictée par les marchands de soupe au service servile des transnationales qui, en ces créneaux horaires autrefois réservés à notre progéniture, ne veulent caser que des annonces vénales pour produits-camelotes-pacotilles destinés aux adultes de soi-disant moins de 50 ans, produits fabriqués dans les cafreries asiatiques et autres ! Pendant ce temps, à leurs propres créneaux, les minots n'ont plus droit qu'à des pubs de jouets archi sexués et de sucreries qui font grossir, prodiguent caries dentaires et diabète à foison. Cette situation d'une extrême putridité perdure depuis une vingtaine d'années !
Mais revenons en à Il était une fois notre terre.
Je l'écris : en janvier-février 2009, il s'est avéré impossible d'attraper au vol sur France 3 la diffusion précise du moindre fragment de ce dessin animé qui compte vingt-six épisodes. Pourquoi ? Parce que le programme  jeunesse d'alors de la 3 était presque intégralement entrelardé de DA de Titeuf, adaptation certes estimable de Monsieur Zep. On ne pouvait même pas enregistrer la série d'Albert Barillé sur quelque support que cela fût ! Je sais, Zep est un gars bourré de talent... surtout, Titeuf ça marche et c'est vendeur... A ce sujet, au début des années 1990, par une de ces erreurs gestionnaire ou marketing dont les éditions Dupuis ont le secret, Spirou laissa échapper Zep comme il le fit pour Achdé et pour l'auteur de Léo Loden, Arleston. Et je ne parle pas d'Alec Séverin que j'admire beaucoup...
 http://static1.purepeople.com/articles/6/49/65/6/@/360916-le-dessinateur-de-bd-zep-lors-de-la-637x0-3.jpg
La seule possibilité qui demeurait donc de voir Il était une fois notre Terre restait sur Gulli, à 6h20 du mat', alors que moi, comme les bambins, je dois me préparer pour aller au boulot.
Si l'on peut l'écrire, Albert Barillé mourut de ces contrariétés - le 5 février 2009 - durant cette diffusion massacre de son opus terminal, qui est aussi bon et génial que les autres tant il participe pédagogiquement à la prise de conscience des vrais problèmes contemporains se posant pour que survive notre Terre et aussi NOTRE ESPECE.
A propos, puis-je rappeler que, comme de coutume, Le Monde ne consacra pas une ligne de nécrologie à ce très grand Monsieur ? Albert Barillé appartenait à cette catégorie des bons faiseurs de l'ancienne télé publique que Le Monde méprise ainsi qu'il en est pour toutes ces actrices et tous ces acteurs de feuilletons et téléfilms d'autrefois que ce journal feint d'ignorer aussi lorsqu'elles et ils passent l'arme à gauche. Arte, récemment n'a pas été en reste, lorsqu'elle s'est à son tour intéressée à Il était une fois notre Terre, et elle n'est plus depuis longtemps irréprochable, accumulant d'innombrables maladresses et bourdes de programmation. Elle a fait traîner tellement en longueur la rediffusion d'Il était une fois notre Terre, (depuis début septembre 2013 !) dans un chaos et cahot général, se trompant sans arrêt sur les numérotations d'épisodes (ce qui gênait considérablement les programmations automatiques de mon disque dur), qu'elle en est venue jusqu'à commettre la gabegie suprême digne de la pire chaîne torchon privée : oui, vous le lisez bien : Arte a sauvagement déprogrammé l'ultime épisode d'Il était une fois notre Terre durant les vacances de février 2014 au profit d'un reportage sur Malala (qui, je l'espère un jour de tout coeur, obtiendra le Prix Nobel de la Paix). L'intention était louable, eût écrit un jésuite, mais le résultat mauvais : mon disque dur, en mon absence (j'étais en congé) avait programmé ce dernier épisode d'Il était une fois notre Terre et c'est tout autre chose qui a été enregistré à la place ! 
Mesdames et messieurs les cuistres, je ne vous salue plus !
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/89/Malala_Yousafzai_at_Girl_Summit_2014.jpg

1 commentaire: